Publié le Dimanche 29 décembre 2024 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

2025 promet d’être une chouette année

J’ai régulièrement étalé ici-même mes sentiments à ce propos et ce sera donc une sorte d’énième redite, mais j’aime vraiment les fêtes de Noël.
Sans doute porté par une impression de retour en enfance, je me prélasse dans la douceur enveloppante des ambiances de fin d’année où la ville s’illumine au gré des guirlandes.

C’est difficile à décrire, sans doute plus à comprendre, mais une sorte de bien-être m’envahit quand le jour décline et que j’allume alors les guirlandes extérieures qui vont, jusqu’à mon coucher, clignoter lentement. Ça a peut-être aussi à voir avec le fait que j’ai passé une heure dans le froid, sous la pluie cette année, à attacher cette putain de guirlande emmêlée sur cette putain de haie de pyracantha dotée d’épines capables de vous transpercer les gants d’une armure médiévale. Alors si ça doit rester jusqu’à fin mai, ça restera jusqu’à fin mai, parce que je ne suis pas pressé de la retirer.
Mais bon. Voilà. J’aime bien les guirlandes qui clignotent et puis c’est tout.

J’affectionne particulièrement cette période de l’année où la vie s’écoule au ralenti, rythmée par le feu de cheminée qui crépite tandis que, bien emmitouflé sous un plaid, affalé sur le canapé, je m’abandonne devant un énième film de Noël.

L’histoire d’une Working Girl qui se retrouve par hasard, par nécessité professionnelle ou par nécessité familiale, dans un village paumé recouvert par la neige. Après le côté comique parce que bien entendu, elle n’est pas équipée pour faire face au froid et que marcher sur les trottoirs verglacés en talons hauts, c’est compliqué, elle découvrira le bonheur d’une vie simple, avec des gens sincères, tout en tombant amoureux du beau-gosse du village, homme à tout faire qui a bien tenté autrefois l’expérience des grandes villes mais s’en est retourné à de saines valeurs dans la maison familiale après une dure déception sentimentale. Si en plus il est veuf avec une gamine, vous avez le jackpot des films de Noël.

C’est toujours un déchirement, quand on doit ranger les décorations, sortir le sapin dans la rue, revenir à la vie normale, sans… sans guirlande qui clignote.

En attendant, l’année se termine doucettement et chacun va y aller de son petit commentaire, à base d’année pourrie et de suivante qui, je cite, « ne pourra pas être pire » alors que si, on bat des records d’année en année.

Chacun va y aller aussi de sa petite liste de choses à changer. De « bonnes résolutions » prises sous l’emprise de l’alcool et aussitôt oubliées le verre d’après.

C’est d’ailleurs parce que j’ai autant de mémoire qu’une poule que ma chère, tendre et aimante épouse m’a forcé à écrire noir sur blanc mes bonnes résolutions de l’année. Bon. D’habitude, ce sont des bonnes résolutions consenties, que vous prenez pour vous, mais là, je n’ai pas eu vraiment mon mot à dire.

Résolution numéro 1 :

• Arrêter de maltraiter les chats

Soi-disant qu’il n’y a pas un seul chat dans le quartier auquel il ne manque pas un bout d’oreille, un œil ou une patte.
Bien entendu, je réfute totalement ces accusations mensongères qui suggèrent une quelconque implication de ma part.

Résolution numéro 2 :

• Boire plus raisonnablement.

Non pas que je sois porté un peu trop sur la bouteille et un peu trop fréquemment, contrairement à ce que vous pouvez penser ou ce que je peux laisser paraître dans certains de ces éditos. Mais parce que je finis systématiquement debout à poil sur la table à, au choix, donner un cours d’hélicobite ou vainement tenter de danser le smurf quand je me lâche.
Bien entendu je réfute totalement ces accusations mensongères qui veulent me faire passer pour un exhibitionniste aviné alors que cette année, je n’ai cassé qu’une table en montant dessus. Et encore, elle était vieille et branlante. Les sept autres, il n’y a aucune preuve que ce soit moi.

Résolution numéro 3 :

• Être plus gentil avec les gens. Surtout les vieux.

Parce qu’apparemment, j’ai tendance à trop agresser mon prochain, trop fréquemment.
Bien entendu je réfute totalement ces accusations mensongères qui veulent me faire passer pour un être irascible. Pire, ça me révulse de passer pour un chieur alors que je ne fais que lutter contre l’incivilité et la bêtise, contre l’égoïsme et le je-m’en-foutisme. Mais voilà, dans notre société de merde, c’est celui qui va engueuler le type qui vient de jeter sa canette par terre qu’on va considérer comme un connard. Un comble.
Alors d’accord, c’est peut-être un peu excessif de lui écraser la canette dans la gueule et de lui sauter sur la tête à pieds joints. Mais merde, c’est pour la planète que je fais tout ça.

Résolution numéro 4 :

• Faire les menus travaux dans la maison que ma chère, tendre et aimante épouse me demande de faire depuis 6 mois. 8 mois. Plus d’un an, en fait.

Soi-disant qu’au lieu de jouer à la console, je ferais mieux de m’occuper un peu de l’endroit où je vis, qu’il y a le syphon de la salle de bains à changer, la paroi de la douche à réparer, une VMC à installer.
Qu’est-ce qui est le plus important ? Passer du temps avec sa famille ou se perdre dans des travaux guerriers interminables ? Parce que oui, humilier ses neveux à Call of Duty ou à EA Sports FC 25, c’est passer du temps avec sa famille. Parfaitement.

Résolution numéro 5 :

• Participer un peu plus aux tâches ménagères et arrêter de se réfugier derrière le fait que je cuisine pour ne rien foutre à côté.

Oui, mais… euh… je cuisine, quoi. C’est déjà ça, nan ?

Résolution numéro 6 :

• S’occuper un peu plus de la famille et enfin signer les papiers du divorce.

2025 promet d’être une chouette année, je vous dis.

Smiley bisou. Cœur. Cœur. Aubergine.