Publié le Dimanche 20 juillet 2025 à 12:19:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

La douchette

Si vous pensiez lire, comme chaque dimanche, l’édito à 12h pétante, c’est raté. Mais j’ai des excuses. Je viens de me taper plus de 11h d’avion, dans lequel des gamins ont passé leur temps à hurler et je ne comprends pas pourquoi il est interdit de les étouffer avec la couverture fournie par la compagnie aérienne.
En plus, elles sont tellement fines qu’ils ont une chance de survivre quand même. Peut-être avec quelques séquelles par-ci par-là, surtout neurologiques, mais quand on voit les générations qui nous suivent, on se dit que quelques neurones défaillants, ça ne devrait pas se remarquer outre mesure.

Après, ne vous méprenez pas. Nouveau-nés ou tout p’tits, sur le moment, j’ai envie de les tuer, mais en fait, je plains surtout les parents. Ce sont eux les premières victimes. Ce sont eux qui se rendent compte qu’ils ont fait une grosse, grosse connerie en mettant au monde des êtres braillards, insupportables et vecteurs de haine puisque bien visible dans le regard des autres.
On ne se rend pas compte, quand il vient d’arriver. Tout le monde est heureux, tout le monde vous félicite, écommilémignon, éregardesestouptitsorteils, éregardesestoutespetitemains, ilalesyeuxdsamère, ilalateubdesonpère, et gnagnagni et gnagnagna. Mais le gâtisme ambiant laisse rapidement place à des pleurs incessants, nocturnes si possibles et nait le sentiment de s’être fait avoir…

Enfin bref. 11h d’avion pour revenir du Sri Lanka.

Un jour, peut-être, je vous raconterai mes rencontres avec les éléphants, pour lesquels je me suis pris d’une affection irraisonnable. 
Peut-être vous raconterai-je mes rencontres avec les crocodiles, pour lesquels, par contre, je n’arrive toujours pas à avoir d’affection. 
Autant un p’tit éléphant tout mignon, on a envie de lui faire des câlins, autant un croco, même bébé, on n’a pas spécialement envie de le serrer dans ses bras, tête contre tête.
Peut-être, aussi, vous raconterai-je mes rencontres avec des singes, des mangoustes, des buffles, des ibis, des martins-pêcheurs, des pélicans, des tortues, des varans, des hérons, des paons, des cerfs, des chauves-souris… et bien d’autres encore.
Peut-être, enfin, vous raconterai-je ce que j’ai goûté dans cette liste, parce que depuis longtemps, dans le chasseur-cueilleur, j’ai choisi le côté viandard. 

Et pour finir, peut-être un jour vous raconterai-je cette passion irraisonnée pour laquelle s’est prise ma chère, tendre et aimante épouse : les douchettes dans les toilettes. 
A chaque arrêt pipi, j’ai eu droit à un monologue vantant les mérites de la petite douchette pour se rincer l’entre-jambe, la sensation de bien-être et de fraîcheur qu’elle procure, de propreté, aussi, et la nécessité absolue que j’en installe dans nos toilettes.

Parce qu’il ne faut pas mourir bête, que je ne suis pas du genre à fuir devant un simple jet de flotte et parce que, je vous jure, elle n’arrêtait pas de m’en parler, je me suis dit que j’allais essayer moi aussi.

Ben désolé, mais je ne vois pas quel plaisir procure le fait de se passer la bite au Karcher. C’est même plutôt désagréable, voire douloureux, de se rincer l’urètre à 150 bars de pression.
Et l’autre côté, ce n’est pas mieux. Je n’ai pas saisi le côté festif de se passer les poils au jet d’eau ni de se rafraîchir la rondelle. 

Mais bon. 

Ce que femme veut, Dieu le veut, comme dirait le proverbe. Sous-entendu, si tu ne veux pas dormir sur le canapé et te la mettre derrière l’oreille pendant 1 mois, installe ta putain de petite douchette dans les toilettes.

Sur ce, je rentre à peine de l’aéroport, mais je vais faire un tour chez Bricomerlin pour trouver ça.

Smiley bisou. Cœur. Cœur. Aubergine.