Publié le Vendredi 17 août 2012 à 14:00:00 par Alexandre Combralier

(Gamescom) Deadpool, un nouveau super-héros méconnu

Quand le rire devient le propre du super-héros

Les super-héros se prennent trop au sérieux. Prenez Batman. Un type mesurant 1m95 qui se balade en costume noir dans des rues sombres après l’assassinat simultané de ses parents peut-il être marrant ? Allez, une ou deux réflexions ironiques de temps en temps, et c’est tout. Les super-héros manquent totalement d’auto-dérision. A cela, une exception : Deadpool. Unique en son genre, mais peu connu en France, il gagnerait pourtant à l’être. Et on peut compter sur le prochain jeu d’High Moon Studios pour cela.

Concrètement parlant, Deadpool ne va sûrement pas émerveiller les joueurs par ses graphismes, assez quelconques (mais il s’agissait d’une version pré-alpha), ni par son gameplay, soit celui d’un jeu d’action classique en troisième personne alternant entre phases de beat’em all et phases de plateforme. Les armes du héros (débloquables et améliorables au fur et à mesure de l’aventure), divisées entre mêlée et à distance, ne vont pas non plus provoquer un tremblement de terre. Deadpool a cependant pour lui de nombreux combos et de multiples types d’ennemis qu’il faudra abattre de différentes manières. Et on compte sur le téléporteur du héros, pas encore prêt à l’heure actuelle, pour pimenter un peu les affrontements (il sera  alors possible d’apparaître instantanément dans le dos des ennemis).

Deadpool vaut surtout pour son protagoniste principal, le super-héros éponyme, et son caractère complètement barré. Malheureux sujet d’une expérience ratée, Deadpool a en revanche hérité de nombreux super-pouvoirs qui lui permettent de venir à bout facilement d’une flopée d’ennemis grâce à ses pouvoirs auto-régénérants. Il est surtout devenu totalement schizophrène, psychotique, marrant et anxiogène à la fois, sans que l’on sache vraiment s’il s’agit d’un héros ou d’un vilain, même si la sympathie finira inévitablement par l’emporter.

Véritable moulin à paroles, Deadpool confie lui-même que sa meilleure arme est son grand gosier de goéland. Durant toute  la campagne, il ne manquera pas d’apporter un nombre incroyable de remarques salaces ou sadiques, glauques ou ironiques. Encore plus déjanté, Deadpool est aussi connu pour être enclin à fracasser très souvent le quatrième mur : il est conscient d’être un personnage de jeu vidéo et ses sentiments sur les compétences du joueur en feront vraiment rire plus d’un. Impossible, manette en main, d’avoir l’impression de contrôler les faits et gestes (et dits) du propre personnage principal du jeu. Que ce soit en construisant un trampoline en plastique à partir d’une caisse en bois (trampoline qui servira bien entendu à amortir la chute vertigineuse de Deadpool à la fin du niveau, des dizaines de minutes plus tard) ou en reprenant et en dansant sur la musique de l’ascenseur qu’il emprunte, notre ami schizo donne à lui seul une autre dimension au soft d’High Moon Studios.

Il y a un vrai contraste entre l’apparence convenue du jeu et son côté parodique qui en constitue le cœur et le sel. Enlevez Deadpool pour mettre n’importe quel autre super-héros, et vous obtiendrez un jeu d’action moyen. Rajouter Deadpool, et vous obtenez un jeu qui devient tout simplement ultra-distrayant parce qu’ô combien rafraîchissant. Mélange d’humour « non-sense » à l’anglaise et de blagues bien lourdes (mais bien marrantes, pour la plupart) sur les principales préoccupations de Deadpool (principalement, les « boobs », mot qui reviendra sans doute souvent dans le jeu), le titre édité par Activision risque fort de se faire remarquer lors de sa sortie, programmée pour l’année prochaine, très probablement pas avant l’automne 2013.