Publié le Dimanche 17 janvier 2010 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

La fin des temps

Parfois, au fil du temps, les mentalités changent. Les envies, les besoins, les goûts. On vieilli. On aspire à d'autres plaisirs. A d'autres amours.

J'ai décidé de divorcer.

Vous comprendrez que c'est assez difficile d'en parler ici. C'est une situation pénible à vivre, d'autant plus quand deux jeunes enfants sont au beau milieu de ce déchirement. Mais parfois, dans un couple, on arrive à un point de non-retour et il est finalement plus sage de se séparer que de continuer dans l'erreur, dans la souffrance, dans le déplaisir, sachant que ces sentiments désagréables risquent à terme de rejaillir, justement, sur les enfants.

Je me prépare donc quelques semaines, quelques mois, pénibles et douloureux. Car toute séparation est un déchirement qui ne se fait pas sans laisser des plaies terribles dans l'âme.
Et ces plaies seront à ce point profonde que ma femme, elle, m'aime encore. Pour ma part, notre relation ne peut continuer. Il faut savoir mettre à un terme à quelque chose qui, à ce point, n'a plus d'avenir.

Et pourtant, je sais que c'est une femme formidable. Patiente. Elle m'a toujours soutenu dans mes choix, a subi mes errances professionnelles, mes nombreuses sorties, évasions nocturnes en soirées, à rentrer à point d'heure, dans un état pas toujours très frais, les femmes qui papillonnaient autour de moi, les accès de colère devant un PC qui ne voulait pas fonctionner, les nuits passées à bosser, les week-ends également, et j'en passe.
Bon, je vous rassure, hein, ce n'est pas une Sainte non plus et elle avait ce côté casse-bonbons que tant de femmes peuvent s'enorgueillir d'avoir. Et elle, elle l'avait même un peu plus que les autres. Mais c'est quand même une femme formidable. Et aujourd'hui, je n'ai d'autre alternative de la quitter.

Je ne vous demande aucune compassion dans cette épreuve que je dois aujourd'hui affronter seul. Juste un peu de compréhension si d'aventure le site en souffrait parfois. Quelques news en moins. Quelques tests oubliés... Gageons que ces soucis ne seront que passagers.

Pourtant, l'année avait plutôt bien commencé. Après 9 ans de mariage, madame et moi batifolions comme au premier jour. Nous parlions de week-ends amoureux, de semaines en vacances sous le soleil... 
Mais parfois, dans le plus huilé des rouages, un grain de sable peut venir gripper la belle mécanique. Et tellement la griper que son grincement en devient immédiatement insupportable.
Et le pire, c'est que tout est la faute de nos amis les plus proches.
Ces amis qui ont cru bon, pour Noël, offrir à ma femme un DVD. Et quel DVD... le DVD de... Twilight. Parce qu'il y avait les enfants avec nous, et dans un moment de self-control incroyable et digne des plus grands maîtres zen asiatiques, j'ai résisté à l'envie de me jeter sur eux et leur faire manger jusqu'au dernier morceau de cellophane cette horreur.
Finalement, par quelques remarques aussi subtiles que possible ("Raaaaaah... mais c'est de la meeeeerde ce film ! De la grooossse meeeeerde ! Vous êtes cooooons ou quoi ?"), j'ai voulu leur faire comprendre leur erreur. Qu'il n'était peut-être pas trop tard pour, par inadvertance, renverser le café dessus, le faire tomber dans le four ou dans le mixer...
Mais non. Ils n'ont pas réussi à capter le message. Et ma femme est repartie, son DVD sous le bras. Et le pire, c'est qu'elle avait le sourire aux lèvres et a osé déclaré "Chouette, l'histoire a l'air sympa, j'adore ce genre de film".

J'avais quand même encore un peu d'espoir. Durant des années, je lui ai matraqué l'esprit avec de grands et beaux films. J'ai parfait son éducation cinématographique et lui ai fait découvrir des chefs d'oeuvre. J'espérais donc qu'elle se rangerait à mon avis concernant cette daube incommensurable qu'est Twilight.
Jeudi dernier, alors que je me rendais à la soirée Sony Bravia, ma femme décidait donc de visionner le DVD.

Et elle a adoré.

Vous comprendrez que, même si je puis me réjouir qu'elle garde encore une âme de midinette en chaleur, notre amour est désormais impossible. Vivre avec une femme qui a aimé Twilight. Qui risque de me forcer à voir ses suites... c'est tout bonnement au-dessus de mes forces. C'est au-dessus des forces de tout être normalement constitué, d'ailleurs.

A part ça, la semaine prochaine, pendant que je ferai mes cartons pour aller vivre ailleurs, j'espère recevoir enfin Army of Twio 40th day qu'Electronic Arts aurait dû m'envoyer depuis déjà une semaine. J'irai dès demain prendre en mains Aliens vs Predator chez Sega, suivi d'une présentation du nouveau Settlers. Et jeudi soir, j'assisterai à la très attendue soirée Mass Effect 2 qui se déroulera à la Géode. Et enfin, avec un peu de chance, Capcom nous fera parvenir Resident Evil Zero et Dark Void.

Et c'est tout ce que j'ai à dire aujourd'hui.