Publié le Dimanche 12 juillet 2009 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

J'ai des trucs à dire

Tiens, cette semaine, j’ai envie de pousser un coup de gueule « social ». Parce qu’il faut toujours dénoncer la connerie humaine.
Vous vous en rendrez compte lorsque vous deviendrez parents et que vous fréquenterez les établissements : crèche, école, centres aérés…

Non mais qu’est-ce qui vous prend d’appeler vos gamins par des prénoms aussi crétins ? Je sais que nous sommes dans une période, un monde, où « exister » dans la masse est difficile. Ce besoin d’existence, de reconnaissance, passe souvent par des comportements, des goûts, voire un mode de vie « hors norme », histoire de se démarquer du commun des mortels et d’avoir vraiment l’impression d’exister en tant qu’être. Mais d’ici-là à handicaper vos mômes en pensant soit disant leur offrir directement cette démarcation grâce à un prénom « original », c’est criminel.
Parce que j’en croise, quand je vais récupérer mes gamines, des « Anasthasie » (le prénom d’une des sales sœurs de Cendrillon, d’ailleurs), des « Clorinde », des « Lincey », des « Brondon » (histoire de faire un dérivé de « Brandon », des « Djezon » (Jason prononcé à l’anglaise mais écrit en français ?), des « Alexandros » (la pulpe du fruit ?), des « Jafar » (le méchant dans Aladdin), mais aussi des « Gonzague », des « Astyanax » (spéciale dédicace à la sœur de Pierre), des « Lerna »...

C’est terrible. Des gamins qui, plus tard, se feront jeter des cailloux à cause d’un prénom à la con, à cause de parents qui ont voulu se la jouer « original ».

Oh, je vous rassure, on a tous eu notre période « rebelle », « fuck the society », « Anarchy forever », « fuck the price of bread and fuck the wife of the baker », « Kill the Bourgeois », ou encore « fuck the system ». On a tous eu besoin de cracher sur le monde, sur ses parents, sur tout ce qui nous entoure, sur l’école, sur tout ce qui nous saoule dans ce monde régi par des petits bourgeois de merde qui ne font qu’à penser à leur gueule alors que merde, on veut exister, quoi, on ne demande pas grand-chose, juste être considérés comme des adultes, des êtres à part entière et non, je n’ai pas envie de ranger ma chambre, merde, c’est mon choix.
Et puis avec l’âge, on se rend compte que justement, le vrai combat, le vrai défi, la vrai difficulté, celle qui demande justement le plus de courage, c’est justement « rentrer dans le moule ». Avoir une vie normale. Une maison, une femme, des enfants… Oh, cela n’empêche absolument pas de garder ses rêves d’anarchie, et d’avoir un petit côté « folie douce », hein. Mais la vraie originalité, finalement, de nos jours, c’est d’être quelqu’un de « normal ».

Oh, je vous rassure (ou non), je n’ai pas encore réussi, personnellement, à entrer dans le moule. Mais il faut dire que mon métier ne m’y aide pas vraiment. Imaginez une soirée entre… je ne sais pas… voisins, par exemple :
« - Moi je bosse chez Alcatel, au service juridique…
- Ah ? moi je suis chez Bouygues, au service marketing…
- Tiens comme c’est amusant, moi je travaille au service SIRH chez Eiffage… et toi ?
- Euh… moi ? Euh… je suis… euh… je suis journaliste… hem. 
- Ah ? Et tu fais quoi ? Grands reportages ? Tu couvres les guerres, les grandes réunions politiques ? 
- Euh… oui, un peu tout ça… je… euh… je teste des jeux vidéo…
(gros silence pesant) 
- Non mais en vrai ?
(re-gros silence pesant) 
- Euh… non, c’était pour rire, en fait, je suis tueur à gages…
- Aaaaaah ! On a eu peur ! On a cru que tu n’avais pas de vrai métier ! »

Je t’en foutrais, moi, de vrai métier, tiens. Viens tester Wii Music. Viens assister ne serait-ce qu’à une présentation de Dynasty Warriors Gundam 2. Viens tester plus de 200 jeux par an, dont 90% de merdes. Et on verra après qui a le plus de mérite dans son boulot, tiens.

Mais bon. N’empêche que tous ces prénoms à la mords-moi-l’nœud, ça, ça m’exaspère.

Bon, je vous rassure, pour un type aussi sociable que moi, ce n’est qu’une petite chose parmi la multitude de choses qui m’exaspèrent : le prix du pain, le manque total d’amabilité des restaurateurs parisiens, le prix des Blu-ray, le comportement de certains automobilistes, l’interdiction légale de la polygamie, le fait que ma femme y soit totalement opposée, d’ailleurs, le taux de TVA, le fait qu’EA ne m’ait pas envoyé Fight Night Round 4 ni Tiger Woods 10 et que je sois obligé de le demander, le fait que les journées ne fassent que 24h, la mode du froc qui tombe sous les fesses, les casquettes retournées, le bruit des mobylettes, les mangas, mes voisins d’en face, le prix des jeux en France par rapport aux USA ou en Angleterre, le nombre de choses qui fonctionnent avec des piles, le bio, le commerce équitable, les grèves, le fait que ma mère veuille toujours filer des bonbons à ma fille alors que, bordel, on a déjà dit non trois fois (c’est bien cet édito, je peux faire passer des messages), les confrères qui testent les jeux selon les contrats pub, ou selon ce que les lecteurs attendent d’eux (le jour où l’un d’entre eux m’a avoué que oui, Zelda sur Wii, c’est moche, mais tu vois, on ne peut pas l’écrire sinon les lecteurs ne seront pas contents, j’ai définitivement perdu foi en l’humanité journalistique vidéoludique)… et la liste pourrait être encore bien bien longue.

A part ça ? Rien. Il faut que je me secoue furieusement pour vous coller plus de tests. Dont celui de The Conduit sur Wii. Un FPS sur Wii… Un FPS qui, lors d’une présentation et prise en mains chez Sega m’avait particulièrement séduit, mais dont l’apparente durée de vie me laissait très dubitatif (3 ou 4 heures seulement)… notez que j’ai parlé « d’apparente durée de vie » et que cela reste donc à confirmer.

Et puis je suis ravi de savoir que Sultans of Swing de Dire Straits, l’une des chansons les plus excitantes à jouer à la guitare, sera dans Guitar Hero 5. Que l’on aime ou non, un Guitar Hero : Dire Straits, s’il venait à sortir un jour, serait l’occasion de se lancer dans l’un des challenges les plus fabuleux et les plus difficiles qui soient.

Bref, du test en retard, comme d’hab, j’en ai. Promis, avant de prendre des congés bien mérités (première quinzaine d’août, mais je vous rassure, Vincent et notre nouvel ami Geoffroy, gèreront le site), je ferai en sorte de m’améliorer là-dessus.

Sinon, pas grand-chose à dire. Mercredi, c’est présentation de WET, un jeu humide, et de plusieurs produits hi-tech Sony. Dans deux semaines, ce sera celle de Halo ODST, si c’est toujours d’actualité (Pascal, fais-moi signe).

Bref.

Ah. Si. Cécilia vous a testé Monkey Island, le retour. J’attends beaucoup de son test (hop, un coup de pression). J’espère que vous aussi (hop, second coup de pression).

Sur ce, bon dimanche avec un bon gros temps pourri. Saloperie de réchauffement climatique, tiens.