Publié le Mardi 9 juin 2009 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Fatima Simovitch, première victime

Votre nouvel ami

Elle est très gentille. Elle, c’est Fatima. Fatima Simovitch. Jolie, la quarantaine, blonde. Elle est mariée à un scientifique. Elle a deux filles. Une jeune adulte et un bébé d’à peine quelques semaines.
Fatima habite le trottoir d’en face, sur la droite.
Pas directement en face. En face, ce sont les Lobos. Je les hais. Je voudrais les voir morts. Surtout la petite Marisol. Elle a des yeux cruels. On voit bien qu’elle est méchante. Je m’occuperai d’eux plus tard.
Non, Fatima est belle. Elégante. Sa conversation est agréable.
Son mariage ne semble pas très heureux. Elle passe des heures à discuter avec moi. Délaissant ses tâches ménagères et ses obligations conjugales.
Je l’aime beaucoup. J’aimerais bien qu’elle vienne en cachette à la maison. J’aimerais qu’elle meure.


Je l’ai séduit ce qu’il faut. Elle m’aime beaucoup. Son mari, lui, ne m’apprécie guère. Il voit bien que je traîne autour de sa femme. Elle en a même posé le bébé à terre pour bâtifoler avec moi. Je la serre dans mes bras. Je lui dis des mots tendres. Qu’elle est belle. Qu’elle est intelligente.


Et je l’invite chez moi.
Elle accepte.

Elle doit mourir. Je l’aime beaucoup. Alors elle doit mourir. C’est normal. C’est la vie.

Elle me suit. Nous nous asseyons déjà sur le divan. Nous continuons à bavarder. Je lui propose alors de venir me suivre dans la chambre. Elle sourit. Ses lèvres s’approchent des miennes. Je détourne lentement le visage et lui prend la main. Je l’emmène dans ma chambre. Elle ne sait pas qu’elle vit là ses derniers instants de liberté. Ses derniers instants de vie. Nous entrons dans ma chambre. Elle me sourit toujours. Elle s’étonne toutefois quand je traverse la pièce pour aller dans la petite salle télé aménagée derrière ma chambre. Mais elle me suit. Elle est sous le charme. Elle est prête à tomber entre mes bras. A abandonner sa vie bien ranger de mère au foyer pour vivre de folles aventures.
Nous sommes dans la petite pièce attenante. Elle hôte son pull. Elle me regarde fixement. Les yeux plein de désir. Les lèvres pleines d’envie.

Et je sors de la pièce.
Et je retire la porte.
Elle est pris au piège.


Il lui faudra trois jours. Trois jours pour mourir. Trois jours à bercer mes nuits de ses cris de désespoir.
Crie. Hurle. Crie mon amour. Personne ne pourra t’entendre.



Et ce matin, elle est morte. Morte dans ses incontinences. Morte de faim.




Fatima Simovitch.

Ma première victime.