Publié le Dimanche 9 juin 2019 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du dimanche

Bienvenue en enfer

Le mois de juin vient de débarquer et, avec lui, sa cohorte de… fêtes d’école. Purée. Je déteste les fêtes d’école. Y’a plein de gamins à qui j’ai envie de coller des baffes qui font n’importe quoi devant leurs parents émerveillés, à qui j’ai aussi envie de coller des baffes. Parce que tu comprends, faut qu’ils soient tous debout au premier rang pour filmer leurs chiards pour ensuite montrer ça à Papy Roger et Mamie Huguette lors d’une soirée diapo (terme générique pour désigner une soirée photo/vidéo à la con).
Et en plus, ça dure des plombes.

Pendant plus d’une heure, voire une heure et demie pour les années où les enseignants sont en forme, on voit défiler des morveux braillards qui chantent comme des casseroles des hits intemporels comme du Claude François ou du Hugues Auffray. Pendant qu’on t’oblige à taper dans les mains pour suivre le rythme (quel rythme, au fait, celui du petit gros qui chante en retard ou celui de la petite moche à couettes qui chiale parce qu’elle a oublié les paroles ?).
Et comme on suit la mode, cette année (comme l’année dernière), on aura droit à du Floss (la danse à la con de Fortnite) que les parents, agiles comme des tétraplégiques, tenteront d’imiter, avec un rire gêné qui marque la séparation des générations : les mômes y arrivent, pas toi, et c’est tout. Toi, t’as surtout l’air d’un gland qui s’agite comme s’il avait un frelon dans son calbut.

Et au final, ça se termine avec au choix, des activités payantes ou une tombola, histoire de « récupérer de l’argent pour acheter des fournitures pour vos enfants et aussi remplacer la machine à café parce qu’on aimerait une Nespresso ».

Je déteste les fêtes de fin d’école. Avec toutes les pétasses qui se pavanent comme si elles sortaient à l’Opéra et tous les trous du cul qui font un concours de bite pour savoir lequel de leur gamin est le plus intelligent alors que, franchement, si manger ses crottes de nez était un signe d’enfant surdoué, ça se saurait.

Et ce n’est pas tout. En juin, c’est aussi la saison des spectacles de fin d’année des différentes activités. Et vas-y que je te fais un spectacle de danse qui dure 3 heures. Et vas-y, c’est 4 heures pour le théâtre (véridique)… Et bien entendu, on te fait bien comprendre qu’il est très mal poli (et très mal vu) de partir avant la fin. D’ailleurs, pour éviter ça, il y a toujours le tableau final à la con avec tous les gamins réunis. Tu ne voudrais pas priver ton enfant du tableau final, quand même, hein ? Surtout qu’il a un rôle essentiel. Si, si, c’est lui qui tient la fleur mauve (enfin moi je trouve que c’est couleur gerbe, mais chacun sa palette RGB), tout au fond, au dernier rang…

« Oh oui mais c’est pour faire plaisir aux enfants »… me rétorque-t-on habituellement. C’est si mignon…

Mon cul, oui. C’est juste le moment de gloriole de profs qui veulent justifier les 300 balles qu’ils t’ont ponctionné le reste de l’année et se faire offrir des tonnes de fleurs et des tas de cadeaux qu’ils s’empresseront de revendre sur le bon coin pour se payer un putain de Thermomix à la con à la place et puis c’est tout ! Merde à la fin !

Si c’était vraiment pour les gamins, ça serait plié en 5 minutes par section et atelier et en 30 minutes maxi, on en aurait fini avec ces conneries, au lieu de laisser les mômes foutre le bazar pendant 4 heures à chialer parce qu’ils en ont marre ou qu’ils sont épuisés. Et faudrait en plus qu’on te dise merci et qu’on t’offre un cadeau ? Alors qu’y’a même pas de mousse pour « l’after », y’a juste des softs à la con parce-qu-aujourd-hui-cest-à-la-mode-de-dire-que-lalcool-cest-très-très-mal-et-la-viande-aussi ?

Je déteste les fêtes de fin d’école et les spectacles de fin d’année.

Autant vous dire que le mois de juin, j’risque d’être de mauvais poil très souvent.

Comment ça, « comme d’habitude » ?