Publié le Dimanche 10 octobre 2021 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Mercredi c’est mon anniversaire

Mercredi c’est mon anniversaire.

Ça tombe bien, cette année, j’ai envie qu’on m’offre des cadeaux. J’ai envie de cadeaux, mais je ne sais pas trop lesquels. Tenez, ma femme m’a demandé il y a quelques jours si j’avais une idée à ce propos. J’ai eu beau chercher, rien ne me venait à l’esprit. Alors bon, vu que je suis un mec, je lui ai dit qu’une petite fellation, tranquilou bilou, une fois les gamines couchées, avec les dessous sexy qui vont bien et la bouteille de champagne au frais, ça m’irait parfaitement. En plus, une fellation au champagne, c’est amusant, t’as l’impression d’avoir la zigounette qui fait des bulles.

Oh, ça va, hein, faites pas vos bégueules. Rangez-moi cette pudibonderie mal placée. Fermez ces bouches offusquées. Tout le monde, les jours d’anniversaire, se prête à la fête du câlin crapuleux, au retour de la bête à deux dos, au bal du frotti-frotta ou, comme diraient nos cousins canadiens, au crémage de gâteau. Ils ont des expressions souvent très imaginées, nos cousins canadiens. Bref, quand on parle de fête d’anniversaire, c’est la fête jusqu’au bout. Le p’tit coup bonus en plus de ceux habituels de la semaine. La carte « +2 » du Uno. Et si vous avez du bol, vous avez aussi pioché la carte « changez de sens » (comprenne qui pourra). En espérant que ce seront bien des cartes de Uno et non pas de Mille bornes ce soir-là parce que « Panne d’essence » ou « Crevé », ça la fout mal.

Bon. Au final, je me suis fait envoyer promener sur les roses, sous prétexte que je suis un obsédé, un dérangé du slibard, un malade du calecif, un déglingué de la stouquette… oui enfin j’suis normal quoi. Un mec classique… Mais bon, à défaut, je me contenterai d’une bonne boutanche de whisky. Tiens, d’ailleurs, je me demande bien ce que ça donne, une fellation au whisky…

Oh ça va, hein, c’est bon, arrêtez de faire les choqués, on interdira cet édito aux moins de 18 ans, comme ça on évitera de choquer les âmes pures. Comme s’il y en avait encore, tiens. Et sur ce site, d’ailleurs. Qu’est-ce qu’une âme pure pourrait bien venir foutre sur ce site ? Faudrait qu’elle se soit sacrément paumée…

Bien. Comme on est entre adultes, maintenant que l’écusson -18 est posé, on parle de quoi ? De sodomie ?

Tiens, en parlant de sodomie, j’ai grave envie… d’un gâteau. Cherchez pas, y’a pas de rapport. Mais c’est mon édito alors si j’ai envie de sauter le coq puis l’âne, je le fais.

Ouais, j’ai envie d’un gâteau. Pas n’importe lequel, hein. Pas au chocolat, par exemple. Au risque de décevoir les innombrables groupies qui sont déjà parties acheter du champagne pour accéder à mon premier souhait de cadeau (ou du whisky si elles sont plus aventurières), je ne suis pas trop gâteau au chocolat. Pas trop mon truc. Non mais un bon petit gâteau aux pommes, tiens, ça me tenterait bien. Vu qu’on en a encore plein le jardin. Par exemple, des babas au rhum aux pommes sans rhum au calva. Oui parce que la semaine dernière, j’ai décidé de faire des babas au rhum. Et comme on a plein de pommes, j’ai décidé de faire des babas aux pommes au rhum. Et je me suis dit que finalement, plutôt que de faire un sirop de rhum, j’allais faire un sirop de calva, que ça se marierait mieux avec les pommes. Et ils étaient super bons, mes babas au rhum aux pommes sans rhum au calva.

Mes filles me demandaient, hier, quel serait mon souhait si un génie venait toquer à la porte pour mon anniversaire et me proposait d’exaucer un de mes vœux les plus chers. N’importe qui aurait répondu un truc du genre « être riche » ou, si vous aspirez à devenir miss France, « la paix dans le monde ». Moi, j’avais en tête plutôt des trucs cochons que la morale m’interdit de citer ici, même avec la pastille -18.
Mais finalement, j’ai répondu que je le foutrais sans doute à la porte, avec mon pied au cul, cette espèce de mendiant qui vient toquer à ma porte sans y être invité. Non mais. Génie ou pas, d’où il vient m’emmerder le dimanche matin, hein ?

Alors qu’en fait, mon vrai secret, mon vrai vœu pour l’avenir, c’est indubitablement « ne jamais, jamais, jamais cesser d’être con ».

Parce que de nos jours, tant de gens sans importance se prennent tellement au sérieux qu’il est primordial, à mon sens, que des cons tels comme moi soient là pour leur rappeler les vraies valeurs de l’existence.  

Sur ce, n’oubliez pas mes cadeaux. Je vous bise. Et rajoutez un « a » si ça vous tente.