Publié le Mardi 23 juin 2015 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de Yoshi's Woolly World (Nintendo Wii U)

Un jeu à un fil du succès ?

Nintendo a décidé de nous amadouer avec une double dose de « meugnon tout plein », grâce à Yoshi’s Woolly World. Un « meugnon » Yoshi, le petit dino de l’univers de Mario, et qui plus est façon « peluche en tricot » pour le double effet « meugnon ».
En effet, ce Yoshi’s Woolly World lorgne du côté laineux du jeu de plateforme, bien décidé à vous donner envie de le serrer très fort dans vos petits bras potelés et de l’accompagner jusqu’au bout de son aventure à grands renforts de soupirs attendris.

Seul problème : moi, perso, j’suis allergique à la laine. Enfin, disons que je déteste la laine. Ça m’gratte. Du coup, Yoshi, j’y colle un coup de tatane dans la pelote ou pas ?

Yoshi’s Woolly World est un jeu très classique dans son fonctionnement. On dirige Yoshi dans des niveaux à base de plateformes à franchir, de pièges à déjouer, d’ennemis à combattre… Comme dans les précédents opus, notre dino peut jeter des œufs, faire des attaques rodéo, planer quelques secondes dans les airs ou encore se transformer. De haut en bas, de droite à gauche, de bas en haut et de gauche à droite, on saute, virevolte, on franchit les obstacles un à un, bref, ça bouge, c’est plein de vie et on s’amuse follement. Un jeu extrêmement accessible, en fin de compte, même pour les plus jeunes.


La particularité du jeu ne repose finalement aucunement sur son gameplay, simple resucée de ce que l’on a pu voir dans les épisodes précédents, mais dans les graphismes. Tout y est laine : les décors, les personnages, les ennemis, les plateformes… tout semble avoir été savamment tricoté par les plus patientes des ménagères, le soir, au coin du feu, en regardant Patrick Sébastien à la télé.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que graphiquement, ça fonctionne. C’est visuellement original et particulièrement inédit. Mieux encore : les développeurs ont suffisamment planché leur jeu pour que chaque niveau soit réellement unique et ne ressemble à aucun autre. Un bon point, donc.

Le vrai souci, en fait, de ce Yoshi’s Woolly World est que c’est un jeu d’une facilité déconcertante. Vraiment. Un jeu qui du coup se destine aux plus jeunes. Et uniquement à eux. Il n’y a absolument aucun challenge. Et seul éventuellement le dernier niveau pourra requérir l’assistance d’un joueur un poil plus expérimenté pour aider les plus jeunes des têtes blondes.
Le jeu est vraiment, vraiment facile. Un gros inconvénient pour les joueurs habituels. Un atout pour les pères ou les mères de familles qui cherchent un jeu pour les 4-8 ans.
Reste que la petite cinquantaine de niveaux sera comblée en un temps record et que du coup, la durée de vie du jeu est assez faible.
Certes, il y a toujours la possibilité de gonfler un peu la durée de vie et l’intérêt en demandant de récupérer tous les badges, toutes les fleurs, et finir avec un max de points de vie afin d’avoir un « 100% » sur le niveau. Mais avouez que côté challenge, c’est quand même bien maigre.


Notez également la possibilité, et on vous la conseille quand même, de jouer à deux en même temps. Sauter sur son coéquipier, l’avaler pour le « cracher » dans des zones inaccessibles… l’intérêt et le plaisir sont décuplés, puisqu’il faudra vous attendre à quelques fous-rires. Mais pas de quoi non plus rendre le jeu plus compliqué non plus.

Au final, Yoshi’s Woolly World reste un jeu sympathique. Bien fichu, original, doté d’un design et d’une ambiance – sonore notamment – réussis. Il se destine avant tout à un très très large public. Dommage que, du coup, il en oublie d’y injecter une once de challenge. Ça manque clairemet de passion… et d’intérêt au final, donc. Dommage aussi qu’il ne soit pas plus long. Malgré tout, ça reste un titre bien ficelé, bien conçu, propre, impeccable.