Publié le Mercredi 30 janvier 2019 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Resident Evil 2 (PC, PS4, Xbox One)

Revival

Alors que la série a perdu ses lettres de noblesse cinématographique depuis bien longtemps, pour peu qu’elle en ait déjà eu, Resident Evil continue de fasciner vidéoludiquement parlant.
Et parce qu’il est de bon ton actuellement de surfer sur la nostalgie, ce qui permet de se faire un maximum de thunes pour un investissement minime, le remake du deuxième épisode est sorti sur PS4 et Xbox One.

Resident Evil 2 est sorti en 1998. Il y a plus de 20 ans. Et le jeu se déroule d’ailleurs à cette époque. A Raccoon City, autrement dit, la ville du raton-laveur, dont on se demande toujours si elle en a déjà vu la queue d’un. En tout cas, on n’aimerait pas en voir débarquer dans le jeu, puisque faune et humains se sont transformés en zombies.
On va suivre deux personnages. Leon Scott Kennedy, nouvelle recrue du RPD (Raccoon City Police Department), dont les premiers pas à son nouveau boulot vont tourner au cauchemar. Poursuivi par des morts-vivants, il va tomber sur Claire Redfield, la sœur d’un des héros du premier opus. Rapidement séparés, ils vont se diriger vers le commissariat chacun de leur côté, dans l’espoir de trouver un refuge sûr…

Pour le coup, quand on lance ce remake, on comprend tout de suite que Capcom a fait de sérieux efforts et ne s’est pas contenté d’un portage au rabais. Utilisant le moteur de Resident Evil 7, le jeu a été savamment retravaillé. Graphiquement parlant, les développeurs ont réellement fait des merveilles. Et même si quelques textures apparaissent un peu simplistes çà et là, globalement, les environnements sont magnifiques et chaque pièce, chaque recoin, regorge de détails. Un travail d’orfèvre sublimé par une gestion impressionnante des lumières. Ajoutez une bande-son aux petits oignons et vous aurez au final un remake de belle qualité. Pour un jeu qui tape les 20 ans, ça défonce pas mal. Même si… bon… çà et là, quelques petits bugs peuvent être aperçus, preuve que tout n’est jamais parfait dans ce genre d’exercice…


Le jeu en lui-même souffle le chaud et le froid, pour être tout à fait honnête. Les développeurs ont modifié quelques petites choses, simplifié quelques passages lourdingues, mis l’accent sur d’autres, plus cultes… mais dans l’ensemble, ça reste un remake fidèle en termes de jouabilité et de construction. Et les canons de 1998 ne sont plus les mêmes que ceux de 2019…

Assez court, le jeu nous montre deux parcours différents. Deux personnages qui, s’ils ont des petites variantes au début de leur aventure, vont faire tous les deux les mêmes choses, se déplacer aux mêmes endroits, résoudre les mêmes énigmes, affronter les mêmes ennemis, les mêmes boss, situés à la même place… entre redondance et manque de cohérence, les joueurs novices peuvent être déçus. D’autant plus que la durée de vie n’est pas monstrueuse…

Sans oublier que ce sera avec des mécaniques et une jouabilité d’antan… On est loin des héros badass actuels avec une forme physique étincelante, capables de distribuer des mandales et des coups de tatane entre deux gunfights à faire pleuvoir les douilles par millier.
Ici, on est vraiment dans le gameplay à l’ancienne. On économise ses munitions au maximum. Et même un éclatage de tête au 357 Magnum ne garantit pas que votre zombie ne va pas se relever tout à coup. La fuite est donc souvent une bonne alternative. Combats, poursuites, exploration… le jeu varie les plaisirs, surtout avec des affrontements parfois dantesques face à des boss résistants.

Reste un jeu savamment maîtrisé, et à étudier dans toutes les écoles de jeu vidéo, pour son ambiance sonore, son ambiance tout court, son level design aux petits oignons.

Au final, Resident Evil 2 est un remake de qualité. Sérieux. Appliqué. Voire même impressionnant pour un jeu qui accuse deux décennies. Mais cette qualité est à relativiser du fait des limites du jeu d’origine. Avant de craquer, il faut bien comprendre ce que l’on achète : un jeu de 20 ans n’a pas les mêmes mécaniques, la même durée de vie, la même jouabilité qu’un jeu actuel. Et si les anciens passeront outre grâce à l’effet nostalgique, les nouveaux joueurs risquent d’être déçus.