C’est avec un malin plaisir que j’ai demandé à faire le test de Gears of War : Reloaded sur PS5. Xbox ? Trop classique. PC ? Trop attendu. Non. Moi j’ai tenu à faire ce monument du jeu estampillé Microsoft sur la console de Sony. Histoire de transgresser un tabou. Maintenant que les frontières sont quasiment abolies dans cet univers vidéoludique qui tient plus à vendre des jeux que des machines, Xbox a choisi de porter son catalogue sur la console autrefois ennemie venue du Japon.

Cette édition est un remaster de l’Ultimate Edition sans autre ajout que ceux connus à l’époque. Soit un acte bonus et toutes les maps du multijoueur. L’histoire elle, n’a évidemment pas changé. 14 ans après l’Emergence, Marcus Fenix et son pote Dom reprennent les armes pour abattre du Locust et tenter de sauver le monde. C’est basique, sans surprise et surtout écrit comme un film des années 80, avec les dialogues et doublages français ringards que ça implique. Oui la VF est la même qu’à l’époque et elle est nanardesque. Mention spéciale au perso secondaire qu’est Franklin, qui donne envie de violence dès qu’il ouvre la bouche.

Pour l’occasion, Reloaded s’adapte à la Dualsense, mais de manière assez basique. Les communications avec le QG se font via le haut-parleur de la manette, mais aucun réglage du son n’est faisable et malheureusement il va vous vriller les tympans. De la même manière les gâchettes adaptives opposent une résistance au moment des tirs, mais c’est tout. Pas de variation, mais la manette a le mérite d’être exploitée.

Techniquement, les textures sont passées en 4K ingame, les effets de lumière sont plutôt jolis et le jeu tourne à 60fps mais certaines cutscenes peuvent descendre sous les 20 images secondes, sans qu’on comprenne pourquoi. La direction artistique est ce qu’elle est pour un titre de 2006 et le gris ambiant pourrait ne pas plaire aux nouveaux joueurs. L’architecture et le design du bestiaire est cependant irréprochable, lui. Il y a clairement eu une patte Gears of War à l’époque et on voit pourquoi.

Venons-en maintenant au gameplay, ce qui va vous donner envie ou non de prendre ce titre. Rappelons-le : Gears of War a 20 ans, et ça se sent. Outre la lourdeur logique de votre personnage, ce qu’il va falloir accepter, c’est la précision aléatoire de vos pétoires. Quelle que soit l’arme, il va vous falloir un bon temps d’adaptation pour comprendre son système de visée et de recul. De même pour le corps-à-corps, pas question de one-shot rapidement les brutes qui veulent vous faire un bisou. Il faut faire chauffer votre tronçonneuse avant de trancher dans la jugulaire. Tout ça, c’est accepté par le joueur. Ce qui l’est moins, c’est l’IA de vos alliés. Dans un titre qui repose principalement sur le fait d’être une équipe, vos potes vont vous laisser faire le sale boulot 95% du temps. Et c’est rageant.

Pire : les alliés sont tellement stupides qu’ils restent souvent bloqués sur place sans raison et se jettent même sur les ennemis costauds comme les berserkers pour mourir instantanément, faisant échouer certaines missions. On se demanderait presque si tant de bêtise n’est pas volontaire dans la programmation pour vous inciter à jouer en coop avec un vrai pote. Là, Gears of War : Reloaded devient vraiment sympa et d’une difficulté acceptable. Beaucoup de bugs n’ont toujours pas été corrigés (notamment la visée qui est obstruée par des hitbox de décor invisible) et c’est difficilement excusable pour un second remaster si tardif.

Enfin pour ceux que le multijoueur intéresse, sachez qu’il existe 7 modes de jeu, 19 maps et une pléthore de cosmétiques à débloquer. Le mode “En plein dans le mille” qui vous demande de faire des headshots au sniper est fun et original par exemple. Mais les adversaires sont plutôt coriaces. Des adversaires qui viennent de plateformes différentes de la vôtre car oui le jeu est cross-plateforme. Et bizarrement, ce ne sont pas les joueurs PC qui posent le plus de difficultés…

En somme, Gears of War : Reloaded est un jeu qui a vieilli. Lent, terne, bête et buggé, il va frustrer quelques nouveaux venus qui n’ont jamais touché à la licence. La magie des débuts risque de ne pas être au rendez-vous pour tout le monde. Cependant, pour ceux qui recherchent de l’action pure, un petit challenge, un univers prometteur et riche, du nanar sympathique et qui aiment jouer les bourrins dans une guerre crade post-apocalyptique, oui le jeu est toujours une référence. En réalité, le titre est à conseiller si Microsoft a l’intention de sortir un remaster des épisodes suivants dans les années à venir. Pour voir l’évolution de la série et la voir s’étoffer pour devenir la saga mythique qu’on a connu. Sans quoi, cet épisode sera simplement un jeu amusant quelques heures et c’est tout.
 

Identifiant :

Mot de passe :

Mot de passe perdu

Pas encore inscrit ? Créer mon compte

Inscription à la newsletter quotidienne