Publié le Mardi 30 septembre 2025 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test Agatha Christie – Mort sur le Nil (PC, PS5, Xbox Series, Nintendo Switch)

Encore un coup du colonel moutarde !

Microids parie une nouvelle fois sur l’un des plus grandes écrivaines de romans policiers et adapte son best-seller « Mort sur le Nil » en jeu vidéo, deux ans après avoir livré une copie tout à fait correcte du Crime de l’Orient Express.

C’est l’occasion de retrouver notre ami et enquêteur Hercule Poirot, bien décidé à parcourir le Nil dans le but de découvrir les mystères et les merveilles de l’Egypte. Ses velléités touristiques tournent toutefois court quand l’un des passagers vient à mourir. Personnellement, un type qui meurt dans une croisière sur le Nil, j’aurais tendance à parier qu’il a bu l’eau du robinet. Mais non. Ce n’est pas ça.

D’un côté, Hercule enquête. De l’autre, Jane Royce, détective privée, s’est lancée sur les traces d’un mystérieux tueur en série. Deux histoires bien distinctes qui vont, évidemment, se recouper à la fin.

Car le jeu Mort sur le Nil n’est pas une adaptation fidèle au roman. Ce serait bien trop simple et ennuyeux, puisque tout le monde connait le coupable : c’est le colonel Moutarde avec le chandelier dans la bibliothèque. Non, Microids propose une réécriture du livre, avec une nouvelle intrigue. Cela permet aussi de s’affranchir du huis-clos et de sortir du bateau où s’est déroulé le crime. On visitera ainsi Le Caire, New-York ou Londres.

On pourra en tout cas saluer l’écriture. Si certains dialogues ne sont pas à la hauteur, force est de constater que, globalement, l’histoire se tient bien. Plus que bien, même : on est plutôt captivé par l’enquête. Dommage, cependant, que les doublages français sont relativement passables et nuisent à l’immersion (même si celui de Hercule Poirot s’en sort avec les honneurs). 

Il vous faudra une dizaine d’heures pour terminer le jeu. Peut-être un peu plus si vous choisissez le mode de difficulté le plus élevé, qui supprime les aides et rajoute même quelques fausses pistes. Peut-être un peu moins si vous choisissez le mode Histoire qui met l’accent sur la narration. Et si vous n’allez pas chercher tous les machins à collecter, comme les moustaches ou les disques. Entre nous, ce genre d’ajout à ce genre de jeu est franchement déplacé et inutile : à part gonfler la durée de vie et satisfaire l’égo de quelques-uns, l’intérêt est proche du néant. Dommage qu’il faille en passer par là pour débloquer des artworks du jeu.


A la manière du précédent opus, et suivant ce qu’avaient instauré les jeux Sherlock Holmes, vous allez enquêter, fouiller les lieux, interroger des personnes, résoudre des puzzles… et au fil de vos découvertes, une carte mentale va se créer. Une fois les indices trouvés, vous pourrez faire des déductions et progresser dans votre enquête. Ce n’est pas toujours facile, pas toujours évident, mais vous devriez quand même réussir à en venir à bout à force de réflexion. 

Plutôt réussi, le jeu pêche quand même par une animation grotesque de ses personnages, bien trop rigide. Dommage parce que le jeu, sans être non plus d’une beauté renversante (les textures manquent clairement de relief et surtout de détails, les tronches des personnages sont très plastiques), est plutôt agréable à regarder. Niveau son, notamment en ce qui concerne la musique, on sera par contre plus critique. Enfin, les passages concernant les filatures sont un peu lourdingues.

Au final, Agatha Christie – Mort sur le Nil est un jeu plutôt plaisant. Pas mal de défauts l’empêchent toutefois d’être totalement réussi. Un manque d’ambition, sans doute, qui lui porte préjudice. Mais ne boudons pas notre plaisir : ce genre est sous-représenté dans le paysage vidéoludique et les amateurs d’enquêtes policières y trouveront leur bonheur. C’est tout ce qui importe.