Publié le Mercredi 18 mars 2015 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de Zombie Army Trilogy (PC, Xbox One, PS4)

Aïe Hitler

A l’origine extension de Sniper Elite II, le mode Nazi Zombie Army a remporté un certain succès, du moins selon les développeurs du jeu, Rebellion. Deux épisodes sont sortis en 2013. Et les voilà qui débarquent sur PC, PS4 et Xbox One.

Zombie Army Trilogy est donc la réunion de ces deux premiers épisodes, auxquels un inédit a été ajouté. Au total, comptez une quinzaine d’heures, voire un poil plus, pour en venir à bout. Soit entre 5 et 7 heures par épisode, grosso modo.

L’histoire est assez simple, voire simpliste. Grand amateur d’occulte, Adolf Hitler a transformé ses armées en légions de morts-vivants bien plus résistants et insensibles à la douleur. Et surtout, dociles et agressifs envers l’ennemi. Vous êtes un soldat allié qui va devoir dézinguer de ces soldats zombies par paquets de douze. Ou de vingt. Ou de trente. Ou de ce que vous voulez, on s’en fout. Mais vous allez repeindre votre chemin de viscères sanguinolents et de cadavres en putréfaction.

Le jeu se joue seul (on peut alors choisir sa mission comme on veut parmi toutes celles disponibles) et jusqu’à 4 en coop. 8 modèles de soldats alliés sont à choisir. Chacun avec son arme, ses compétences, ses atouts et ses faiblesses.

D’un village en ruines à une forêt angoissante, d’un train à une gare, d’une caserne à une cathédrale détruite… les décors se suivent et ne se ressemblent pas, si ce n’est dans l’ambiance glauque, les cadavres et le sang qui maculent les murs. Un bon point pour la diversité du titre, donc. Certains diront que c’est là quasiment le seul. Parce qu’en effet, Zombie Army Trilogy trimballe quand même de sacrés boulets derrière lui. A commencer par le level design de ces cartes, totalement catastrophique. On va d’un point A à un point B, bêtement, avançant dans de larges couloirs, sans liberté d’action ni même de pensée, d’ailleurs. Les niveaux manquent cruellement d’intérêt, de surprises et sont d’un simplisme navrant.

Le jeu vous demande de résister, grosso modo, à des vagues d’ennemis. Plus ou moins importantes selon le nombre de joueurs, soit dit en passant. Ce qui nécessitera une vraie coordination. Et c’est primordial, d’autant plus que les sauvegardes sont disséminées à des points si éloignés qu’on se retrouve parfois à devoir se retaper le dernier quart d’heure de jeu. A la limite, si ledit jeu avait un intérêt quelconque au niveau de la rejouabilité, on pourrait l’encaisser. Mais là, il s’agit de refaire toujours les mêmes choses, d’affronter toujours les mêmes ennemis, toujours aux mêmes endroits, aux mêmes moments… bref…

D’ailleurs, Zombie Army Trilogy pâtit d’une répétitivité assez pénible, à flinguer des tas d’ennemis qui se ressemblent tous. Bref, on s’emmerde sévère.


Alors certes, les giclées d’hémoglobine ou la fameuse X-Ray Cam qui permet de voir au ralenti les ennemis snipés se faire exploser dans tous les sens a un certain charme. Mais ça ne suffit pas à raviver l’intérêt pour un jeu dont, en plus, la réalisation technique laisse à désirer. Oh, certes, il y a du mieux : le jeu cradingue au moteur déjà dépassé de 2013 a bénéficié d’un vrai coup de polish et se montre, du coup, plus joli et affiche des décors plus fins et détaillés. Mais on reste dans le moyen de gamme quand même et on est très loin des standards actuels, relevés notamment par The Order 1886 récemment.

Au final, Zombie Army Trilogy est donc un clone de Left 4 Dead raté, qui n’en a ni l’intensité, ni l’intérêt, ni le fun, ni la variété. Certes, on peut s’y amuser quand même. Exploser du zombie entre potes, résister à d’innombrables vagues de morts-vivants et les sniper comme un malade a un certain charme, j’avoue. Mais il y a quand même plus fun, mieux fait, et moins cher dans le même genre sur le marché…