Publié le Jeudi 24 février 2011 à 12:00:00 par Tristan Bories
Des hauts et débats
Suite directe du premier Crysis, cet opus nous emmène dans une ville de New York complètement dévastée et en proie à une attaque extra-terrestre. Pas très original comme scénario me direz-vous. Surtout lorsque l’on y incarne une espèce de super soldat bobybuildé, censé se taper tout le boulot de dératisation alien en solo. Heureusement que pour cela on possède la dernière nano-armure disponible sur le marché.
Alors une question bien légitime se pose sur ce jeu aux allures de Blockbuster. Est-ce un FPS légendaire ou un simple coup de fumée ?
Pour y répondre, direction le stand de Crysis 2 où une version 360 m’attend bien sagement. Je commence dans un niveau en sous terrain qui ressemble à s’y méprendre au métro de New York. Je fais quelques pas avant de hocher de la tête comme si je parlais à quelqu’un. Oui, c’est bien le métro de New York. Et là, première chose qui saute aux yeux : C’est beau. Même si la quasi-totalité du décor baigne dans la pénombre, les détails sautent aux yeux. Les couleurs froides du tunnel dévasté tranchent avec l’éclat chaleureux des balles qui s’échappent de mon fusil. Je me régale à enchainer les phases d’infiltration, où la simple pression du bouton LB me rend invisible aux yeux des ennemis, et les phases franchement plus bourrines, grâce à l’activation de mon armure en appuyant sur la touche RB. Je tiens d’ailleurs à préciser que l’on ne peut utiliser qu’une capacité à la fois, et que lorsqu’elle est activée, celle-ci consomme une barre d’énergie qui remonte avec le temps.
Une seconde chose me frappe lorsque je continue ma tournée de nettoyage des bas fonds de New York : La résistance des ennemis. J’esquisse un sourire discret en me disant que l’animateur du stand a sûrement du rehausser le niveau de la partie pour moi. Il a tout de suite vu à qui il avait à faire, alors dans le doute il a activé le mode légende. Je le comprends après tout, un journaliste qui finit une démo d’une demie-heure en dix minutes, ça la fout mal. Je me retourne vers lui et le fixe avec mon air de journaliste professionnel, le sourcil droit plus haut que le gauche.
« - And what iz de difficoulti of zis demo ?
- Sorry ?
- Mh, what iz de level of difficoulti hire ?
- Ah, okay, it’s rookie.
- What the… ? Rookie, it’s like Rocky isnt’it ? A level for big bolz ? No ?
- Euh, no. Rookie it’s more like beginner. »
Il n’ose pas sourire face à ma déception. Mais le fait est quand même là. Ces aliens, d’où qu’ils viennent, sont sacrément résistants aux plombs. Il me faut parfois presque deux chargeurs pour en venir à bout, alors je n’imagine même pas ce qu’il doit falloir en mode difficile.
Je continue ma balade entre les rames de métro calcinés avec un bonheur certain, mais sans plus. Pour l’instant, c’est un FPS classique avec de jolis graphismes. Une sorte de Halo, mais en moins moche. (Je m’arrangerai avec les fans de Halo une prochaine fois.)
Le long couloir se termine enfin pour déboucher sur une sorte de cratère géant. La lumière du jour inonde l’écran, étincelante, puis dessine autour de moi un paysage d’apocalypse. Le trou dans lequel j’apparais doit mesurer près de cinquante mètres de profondeur pour trente de large. Des morceaux de routes éventrées pendent de tous les côtés, jonchés de voitures carbonisées. L’impression de chaos est totale. Je file me cacher derrière un de ces fameux bus scolaires jaunes, puis m’essaye aux différentes visions que propose la « nano-suite ». La première confère une vision thermique, très utile pour distinguer les ennemis dans les endroits sombres, ou encore lorsqu’ils se confondent avec le décor. Une autre permet de visualiser les objets et munitions qui sont distillés sur la carte. Une vue indispensable lorsque l’on constate la vitesse à laquelle partent les balles.
Une sensation vient tout de même troubler mon optimisme alors que je viens d’abattre mon premier boss alien. Et la liberté de mouvement dans tout ça ? Il n’y en a tout simplement pas. On est dirigé du début à la fin par le bout du nez. Crisis 2 devient alors un très beau FPS couloir, mais rien à voir avec le premier opus ou encore des titres comme Far Cry. On tombe ainsi dans le FPS classique dont les missions consistent à aller du point A au point B en passant par quelques passages d’actions scriptés.
Je dois avouer que j’ai été un poil déçu par cet aspect qui limite fortement le temps de jeu en solo. Ce coté « on fait un solo super rythmé qui dure cinq heures et puis on passe au multi », je suis désolé mais ça m’énerve. Crysis 2 a beau être très soigné esthétiquement parlant, j’appréhende fortement sa durée de vie. Pour ce qui est du gameplay, tout a été simplifié pour être accessible au plus grand nombre. Et bien qu’un peu lent, le jeu reste parfaitement jouable.
Avis final le 25 mars prochain.