Publié le Dimanche 7 juillet 2024 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Cette année, la tong est politique

S’il y a une personne qui n’est pas surprise de la situation actuelle, avec une société à quelques heures de basculer dans la haine et l’égoïsme de race, c’est bien moi.

Voilà des années que je vous alerte sur la déchéance totale de notre époque, menée par une génération, celle qui me précède, qui n’a cessé de bafouer toutes les valeurs morales de notre beau pays, suivie par une génération, la mienne, qui n’a jamais réussi à se prendre en mains, suivie par une autre génération, celle de nos enfants, qui est partie complètement à vau-l’eau et se noie dans un abrutissement général.

Voyez le résultat de n’avoir pas pris mes alertes au sérieux. D’avoir cru que mes mises en garde n’étaient qu’amusement et gaudriole, et que mes errements à l’éthique ou au politiquement correct n’étaient que l’expression d’une bonhommie rigolote et sympathique d’un type légèrement à part, légèrement décalé, légèrement irraisonnable.

Vous ne pouvez vous en prendre qu’à vous-mêmes : vous n’avez pas eu l’intelligence de lire entre les lignes, de voir que, sous l’humour, se cachaient des prédictions alarmantes, des peurs profondément réalistes et des craintes totalement justifiées.

A force de tout laisser faire ou encore de minimiser les alertes, voilà le résultat : Le NSDAP est à nos portes. A vouloir tout permettre, à ne jamais se rebeller contre rien, on laisse le fascisme s’installer à nos portes.

Je ne compte plus les fois où l’on a répondu à mes indignations par la fameuse phrase « bah, ce n’est rien, ce n’est pas grave ». Ce manque de prise de conscience est d’ailleurs doublement blessant : il minimise les faits, pourtant graves et finalement, vous fait passer pour la source du problème.

ALORS QUE MERDE. On laisse dans nos rues des gens se promener en survêtement avec des chaussettes et des claquettes, sans que plus personne ne soit choqué. On laisse des gens mettre leurs chaussettes par-dessus leur survêtement et s’affubler de sacoches pendouillantes dans lesquelles ils glissent leur cigarettes électroniques saveur fruits rouge, barbe à papa-dragibus ou Poulet Grillé-réglisse. C’est bien simple, aujourd’hui, on a plus de choix en liquides de vapotage qu’en parfums de bombe à chiottes, alors que, sincèrement, à renifler, c’est la même qualité.

Mais PIRE. On laisse encore et toujours des gens exhiber dans nos rues, en pleine ville, dans le métro, dans le bus, dans le RER, dans le TGV, dans les centres commerciaux, bref, partout, se promener en TONGS. Putain de merde. Et après on s’étonne de voir des gens se couper les ongles des pieds dans le train, se frotter entre les orteils pour déloger quelques champignons en pleine boulangerie avant d’attraper à pleine main leur baguette de pain, se gratter la plante des pieds noircie par la pollution et renifler leurs doigts comme s’ils avaient besoin d’un shoot de microbes, avant qu’ils ne posent leurs doigts de pieds immondes sur le siège en face d’eux.

Et oui, tous ces moments répugnants sont autant de souvenirs. Des personnes que j’ai croisées çà et là, prouvant qu’ils sont des milliers – des millions ? – de gros dégueulasses que l’on côtoie chaque jour. Ne me parlez plus de société civilisée. Nous avons basculé dans une société incivilisée et incivile.

La TONG est l’ennemie du progrès. L’ennemie du bon sens. L’ennemie des valeurs morales et sociales. A force de tout permettre, le monde se dégrade, se délite, perd ses valeurs, perd ses repères. Et les gens, qui n’ont jamais brillé par la qualité de leur intellect, se réfugient vers des croyances extrêmes pensant ainsi protéger des mœurs auxquels ils s’accrochent, oubliant qu’ils les ont bafoués et piétinés depuis bien longtemps déjà.

Tant que l’on permettra aux gens de mettre à leurs pieds tout et n’importe quoi, des claquettes aux sandales chaussettes, en passant par des chaussures de sport délimitant les doigts de pied, mais surtout oh oui surtout, des TONGS en ville, alors le monde continuera de sombrer dans le chaos et le fascisme.

S’il reste quelqu’un capable, dans ce putain de monde, de lire entre les lignes, il comprendra.

En tout cas, je suis certain qu’Hitler et Mussolini portaient des tongs eux aussi. Parfaitement.
Et ça me fait bien chier, parce que je n’ai pas envie de porter de chemise brune ou de chemise noire. Je n’ai pas envie de porter de chemise tout court.

Sur ce, je vais voter. Pas pour, mais contre. C’est vital, putain.

Smiley bisou. Cœur. Cœur. Aubergine.