Publié le Mercredi 24 mai 2017 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de Endless Space 2 (PC)

Vers l'infini, tout simplement

Amplitude Studios continue ses Endless Games. Après Endless Space, Endless Legend et Dungeon of the Endless, et en attendant Endless Tomber (on ne sait jamais), les revoilà sur le devant de la scène avec la suite de leur 4X : Endless Space 2.

Comme son nom l’indique, à moins que vous ne soyez réellement anglophobe, Endless Space 2 va vous emmener dans l’espace. Une épopée intergalactique dans laquelle le but est, comme dans tout 4X qui se respecte, de faire régner sa civilisation au fin fond de la galaxie.

8 races s’offrent à vous : les Sophons, qui basent leur société sur la technologie et la science. Les Cravers, violents et destinés à la guerre. Les Lumeris, tournés vers l’économie et le commerce. Les Vodyani, victimes d’une sur-industrialisation, sauvés par la technologie des Endless, ce peuple ancestral. L’Empire, dont la soif de ressources les pousse à étendre sans cesse leur mainmise sur de nouvelles colonies. Les Horatio, peuple créé par un milliardaire et dont les capacités de clonage n’ont d’égal que leur folie. Les Riftborn, projetés dans le monde suite à une faille et dont le but est de retrouver leur univers d’origine. Et enfin, les Unfallen, dont l’organisation entre arbre et ruche, les pousse à développer leurs relations avec les autres espèces.

Bien entendu, chaque civilisation a ses propres avantages, ses propres inconvénients, ses forces et ses faiblesses. Ainsi, des bonus de population pourront être ajoutés… selon les planètes colonisées. En effet, certaines races aiment les planètes fertiles, d’autres les planètes froides, d’autres encore ont une population qui croît plus rapidement, certaines civilisations ont des bonus d’influence, des bonus de nourriture, des bonus de soutien… Il faudra vraiment les jouer différemment et prendre en compte leurs particularités.
Chaque civilisation a également son look. De personnages, certes, mais aussi de vaisseaux. Et le jeu introduisant de nombreuses quêtes annexes et l’apparition de héros (aux bonus multiples et variés), il n’y a pas à dire : vous allez être servi en termes de richesse scénaristique et graphique.


De toute manière, comme tout bon 4X qui se respecte, Endless Space 2 est de ce genre de jeux pour lesquels il faut lancer une dizaine de parties pour, au final, en découvrir et maîtriser tous les rouages. Une dizaine de parties « initiatiques » durant lesquelles vous allez faire des erreurs, tâtonner, essayer, parfois réussir, souvent échouer et vous faire défoncer la tête par les ennemis…
Apprécier pleinement le jeu est à ce prix. Reste à savoir s’il le vaut, ce prix, justement. S’il vaut qu’on s’y attarde, qu’on fasse l’effort, qu’on y retourne encore et encore.

Et la réponse est oui.

Extrêmement riche et bien pensé, Endless Space 2 vous plonge dans une épopée saisissante et captivante. Et où rien ne manque. Chaque planète offre certains avantages, que vous allez devoir exploiter. Des ressources essentielles pour votre progression. Pour vos recherches scientifiques à découvrir au fil du jeu et qui s’oriente sur 4 axes différents.

La colonisation de nouveaux systèmes planétaires ne se fera pas sans mal. Il faudra déjà faire avec les factions ennemies. Ou du moins adverses. Et quand l’une d’entre elle vient s’immiscer dans votre secteur et vous couper la communication entre deux systèmes, vous vous retrouvez vite dans la mouise. Veillez à ne jamais couper le lien entre vos colons… c’est essentiel.
Il faudra faire également avec votre peuple. En effet, tous les 20 tours, votre peuple vote pour élire un courant politique : religieux, militarises, économistes, écologistes… sachant que bien évidemment, chaque courant impacte directement vos ressources, votre production et donc votre politique d’expansion… Heureusement, quelques pots-de-vin et autres actions de lobbying permettront d’influencer des résultats. On pourra seulement regretter que les militaristes soient souvent (trop) mis en avant et si difficiles à déloger, pour peu que vous soyez en guerre avec une autre race. Ce qui est fort probable à un moment ou un autre.


Quant aux combats, ils se font de manière automatique. Selon la force et le nombre de vos vaisseaux, vous pourrez choisir certaines stratégies. Que pour la plupart, ou du moins pour les plus avancées, vous aurez débloqué au fil du jeu (ne négligez donc pas l’avancée technologie militaire). Une fois vos « cartes » jouées et votre tactique définie, le jeu lance une vidéo de vos exploits (que vous pourrez passer ou carrément ne pas choisir de regarder pour voir directement le résultat du conflit).

On pourrait encore tartiner des pages et des pages sur Endless Space 2, sa richesse, ses issues diplomatiques, ses découvertes scientifiques, ses exploitations de planètes…

On retiendra surtout plusieurs choses : le jeu est riche. On l’a dit, on le redit, on le reredit et on le dira encore. Des infos de partout, des bulles, des textes, des bios de héros, des quêtes, et j’en passe et j’en oublie. Et il faudra lire pour bien prendre en compte tous les paramètres. Le jeu est pointu. Varié. Extrêmement ambitieux. Il est magnifique. L’ambiance est excellente. Les factions sont classieuses et il y en a pour tous les goûts.

Alors certes, on pourra lui reproche quelques petites choses. Une interface parfois un peu brouillonne (rien que pour comprendre comment former une escadrille de vaisseaux, il faut choper le coup… et c’est peu intuitif). Des traductions (le jeu est en anglais d’origine) parfois hasardeuses. Un niveau de finition en-dessous de ce à quoi Amplitude nous avait habitué (c’est tout à fait honnête et acceptable, mais restent quelques bugs et notamment un problème de connexion sur les serveurs lors des parties multijoueur). Un problème d’équilibrage au niveau des factions. Quelques soucis d’équilibre au niveau notamment des élections inter-races.

Mais au final, pas de doute. Il est déjà excellent, il le sera encore plus après quelques petits correctifs amenés par les prochains patches. Endless Space 2 est tout simplement un 4X de qualité. De grande qualité. L’un des tous meilleurs du genre.