Publié le Dimanche 3 mars 2019 à 14:30:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du dimanche

Ce n'est qu'un au revoir

 Je me suis barré. Parfois, on a besoin de changer d'air. De faire un break. D’aller voir ailleurs si l’air est plus pur. De se vider la tête. De vivre d’autres expériences. D'oublier la routine quotidienne. De ne plus penser au lendemain. De vivre des moments rares, forts, intenses…

Hein ? Ah non. Je vous explique. Je ne suis pas en pleine crise de la cinquantaine à avoir décidé de me taper de la jeunette en string avec des nibars fermes comme des melons de Cavaillon et une paire de miches qui n'est pas sans rappeler les pastèques d'été.

Déjà parce que je n’ai pas la cinquantaine. Avant de faire une quelconque crise de vieux, il faudrait déjà que je quitte l'adulescence. Ensuite parce que d'une part je n’aime pas particulièrement les strings et enfin parce que ma femme a toujours des nibars fermes comme des melons de Cavaillon et une paire de miches qui n'est pas sans rappeler les pastèques d'été.

Bref. Je me suis barré respirer un air plus pur… en vacances. A moi les pentes enneigées, les descentes en luge, la tartiflette, la raclette, le vin chaud et les pieds éclatés dans des grosses chaussures de merde qui donnent l'air vraiment con si on essaie de marcher avec. Mais c'est cool quand même.

Je vais aussi pouvoir répandre la bonne parole, la tolérance et l'amour de son prochain sur les pistes.

Autrement dit, si vous coupez la route à quelqu'un sur les pistes et que ce quelqu'un vous colle un coup de bâton dans les dents en criant « Yippee-ki-yay, motherfucker!", c'est moi.

Et puis le ski, c'est aussi faire l’ange dans la poudreuse et surtout dessiner plein de trucs chouettes en faisant pipi dans la neige. Accessoirement, quand on a de la chance, on peut braquer le tonneau d'un Saint-Bernard. Je me demande d'ailleurs si je le fourre avec de la menthe, on obtient un mojito. Faudra que j'essaie.

Bon, le désavantage c’est que cet édito, je l’écris dans la voiture. Pendant que ma femme conduit. Et qu’elle ne cesse de vouloir influencer mes écrits à base de : « Dis-leur aussi que tu es une grosse chèvre à ski. Dis-leur également que tu n’as pas eu ta troisième étoile. Dis-leur que tu dessines des zigounettes sur les télésièges. ».

Bien entendu, rien de tout ça n’est vrai. Enfin pour les zigounettes, si. Quand il y a une fine couche de neige ou de givre sur l’assise, je laisse libre court à mon talent artistique. Et je pars en ricanant comme un collégien en pensant au suivant qui va s’asseoir sur ma zigounette, sous le regard consterné de ma femme et mes filles.

Cette année aussi, j’ai décidé de m’acheter un costume de lapin rose pour descendre les pistes. D'une part, parce que je n’ai pas peur du ridicule. D'autre part, parce que j’aime avoir la carotte bien au chaud. Et enfin parce que Pâques est proche et que les œufs, c'est ma spécialité. Bon, d’accord, je suis plus dans l’arrachage quand on me gonfle que dans le chocolat. Mais c'est pareil.

Sur ce, je vais arrêter là. J’ai oublié de recharger mon PC portable et je vous écris cet édito avec mon smartphone. Si je continue, soit il passe par la fenêtre, soit je retrouve le type qui a inventé le correcteur automatique pour le flinguer.