Publié le Mardi 13 septembre 2022 à 12:00:00 par Vincent Cordovado
Live A Live (Nintendo Switch)
7 histoires en 1
Difficile d’expliquer l’histoire de Live A Live tout simplement parce qu’il s’agit de… 7 scenarii différents. En effet, Live A Live est un JRPG qu’on qualifiera d’atypique dans sa structure, pour ne pas dire que sa narration est complètement éclatée. Le jeu se compose de 7 histoires qui se situent à autant de périodes temporelles différentes : la Préhistoire, le Far West, le futur proche, le futur lointain, la fin du Japon d'Edo, la Chine impériale et le présent. Chaque aventure a donc son propre héros et également ses propres particularités. Et si au départ, forcément, on a du mal à comprendre le lien entre chacune de ces histoires, c’est finalement l’apparition d’un 8ème chapitre qui viendra apporter cet élément de réponse.
En tout honnêteté, si le jeu est sorti fin juillet et que vous n’en avez le test que maintenant, c’est qu’il m’a été assez difficile de me plonger dedans. Pourquoi ? Parce que j’ai trouvé que tous les chapitres n’étaient pas égaux, que ce soit en terme de durée mais surtout d’intérêt. Et du coup, il m’a été assez pénible d’aller au bout de certains, tout simplement parce que je ne m’intéressais ni aux personnages, ni à l’histoire contée. En même temps, c’est le risque en proposant un jeu qui se constitue de petites histoires. Plus on en propose, plus il y a des risques que le joueur n’accroche pas à toutes et finalement s’y perde.
Mais l’avantage de Live A Live est qu’il offre une grande souplesse dans son déroulement. On peut jouer les périodes dans l’ordre que l’on souhaite et surtout, il n’est pas nécessaire d’enquiller les chapitres de manière séquentielle. On peut tout à fait tous les faire les uns en parallèle des autres. Et très honnêtement, c’est une bonne chose, justement pour limiter le manque d’intérêt de certains chapitres. On avance un peu dans une histoire qui nous embête tout en en faisant une autre à côté qui nous plait bien plus.
Si Live A Live propose une histoire différente à chacune des époques proposées, il propose également des spécificités de gameplay pour chacune d’entre elles. Je vous laisse les découvrir parce que ça fait partie de l’expérience, mais certaines sont assez stylées. Surtout quand on se dit qu’elles ont été imaginées en 1994. Certaines idées étaient tout simplement brillantes pour l’époque, même si forcément, 30 ans après, avec l’évolution du média, elles ont un peu perdu de leur superbe. Mais quoi qu’il en soit, le jeu offre une grande richesse d’expérience et de situations.
Dernière chose à signaler qui, là encore, montre que le titre était atypique à son époque, est qu’une fois les 8 chapitres terminés, il laisse aux joueurs l’opportunité d’incarner aussi bien les gentils que le grand méchant, lors du neuvième et ultime chapitre. Et ça, c’est un truc assez rare, encore aujourd’hui. Au final, Live A Live propose 5 fins différentes, avec la possibilité de toutes les tenter sans avoir besoin de refaire tout le jeu. D’ailleurs, niveau durée de vie, on est sur un format court pour un JRPG mais normal pour l’époque dont il est issu, avec une durée de vie d’un peu moins d’une trentaine d’heures pour totalement l’essorer. Boss secrets inclus.
Si les histoires et les personnages sont différents d’une époque à l’autre, le déroulement des combats reste le même. Ici, nous sommes sur des combats tactiques plus en temps réel qu’au tour par tour. Les combats se passent sur une espèce de damier où chaque attaque à son temps de charge et sa zone de frappe, ce qu’il fait qu’il va falloir faire attention à son positionnement, aussi bien pour donner des coups que pour éviter d’en prendre. Et attention, certains ennemis, notamment les boss, font très très très mal.
On en arrive d’ailleurs à l’un des points qui m’a assez agacé, la difficulté mal dosée. Alors certes, c’est clairement un souci hérité de l’époque d’où le jeu provient, mais ça reste assez chiant. Par moment, Live A Live ne nous donne pas vraiment la sensation qu’il est nécessaire d’XP et d’un coup, on tombe sur un ennemi ou un piège qui nous terrasse sans prévenir. Si le problème n’est pas présent dans tous les chapitres, lorsque ça arrive, c’est assez violent. Et comme à chaque chapitre on change de personnages, il est parfois nécessaire de repasser par de longues phases de gain d'expérience pour atteindre de nouveau un niveau correct.
Le pire étant véritablement le chapitre final qui peut tout aussi bien passer crème qu’être une véritable torture à parcourir. Je m’explique.
Ce chapitre est à l’image du jeu dans le sens où il offre une grande liberté dans son déroulement. Vous commencez par choisir celui que vous allez incarner parmi les protagonistes du jeu et ensuite, libre à vous d’explorer toutes les zones de ce monde et dans l’ordre que vous le souhaitez, pour y récupérer ou non les autres protagonistes. Le souci, c’est qu’à ce moment-là du jeu, vos personnages n’ont pas forcément le même niveau. Du coup, difficile de pouvoir comparer les statistiques et savoir qui il vaut mieux choisir comme leader ou qui prendre dans son équipe. A défaut de pouvoir faire un choix logique, on fait donc un choix sentimental en prenant le personnage pour lequel on a le plus d’attachement. Sauf que, même à niveau équivalent, tous les personnages de Live A Live ne se valent pas. Et pour peu que vous preniez comme leader un personnage pas terrible et avec un niveau faible et bien vous risquez de vivre un cauchemar au démarrage.
Personnellement, si ce n’est à quelques moments, j’ai eu la chance de m’en suis sorti sans trop d’encombre. Mais pour certaines personnes que je connais, qui avaient choisi un leader et une équipe différente, ça a été une véritable purge. Du coup, cette partie est un peu au petit bonheur la chance. Si vous choisissez un leader pas trop pourri et que vous faites les donjons dans un certain ordre, votre montée en puissance se fera correctement et sans trop transpirer mais si, à l’inverse, vous prenez un leader faible et que vous commencez par certains donjons pas adaptés à votre équipe, vous risquez de vous sentir complètement écrasés par des ennemis bien trop forts. Et ça impossible de le savoir avant d'en faire les frais. Cerise sur le gâteau des emmerdes si jamais vous faites de mauvais choix, ce dernier chapitre prend à lui seul 6 à 8 heures de jeu pour être intégralement parcouru, donc autant dire que le calvaire risque de durer très longtemps.
Clairement, les problèmes évoqués viennent du fait que le jeu est resté dans son jus d’époque. En soi, ce trip rétro m’a vraiment plu, mais ça ne m’étonnerait pas du tout qu’il en rebute certains. D’ailleurs, en parlant de jus d’époque, là encore, même si on parle de JRPG, ne vous attendez pas à pléthore de quêtes annexes. Comme les chapitres sont indépendants, il n’y en a pas vraiment. Mais à la fois, à l’époque, au pire il n’y en avait pas du tout et au mieux, elles se comptaient sur les doigts de la main.
Quoi qu’il en soit, le style graphique de Live A Live a été pour moi un trip nostalgique qui m’a replongé dans les années 90, l’époque de ma jeunesse. Ses graphismes font à la fois hommage au meilleur du pixel art mais aussi aux jeux plus modernes avec des animations et une fluidité retravaillées et c’est un régal pour les rétines. C’est comme jouer à un vieux jeu mais avec le plaisir de la modernité. L’aspect graphique est sublimé par une bande-son qui réussit à nous transporter. Après, personnellement, je n’ai pas trouvé un thème qui restera gravé en mémoire, mais dans l’ensemble, l’ambiance sonore fait clairement le job. Je me dis surtout qu’avec cette recette du HD-2D qui fait mouche et sublime les jeux 2D, Square Enix devrait en profiter pour proposer un Final Fantasy 6 sur Switch qui, je suis sûr, s’arracherait comme des petits pains.
Au final, j’ai apprécié Live A Live. J’avoue avoir pensé plusieurs fois le lâcher et son démarrage a vraiment été poussif mais dans l’ensemble, ça a été un vrai petit plaisir old-school bien modernisé. Il faut dire que Live A Live est une expérience qui, encore aujourd’hui, est assez unique et est à tester. Je comprends assez bien pourquoi Square Enix a voulu lui donner une seconde chance. Dommage cependant qu’il souffre de problèmes d’équilibrage qui risquent d’en rebuter plus d’un et des chapitres à l’intérêt inégal. Mais c'est à tester. Et ça tombe bien, puisqu'une démo est disponible sur l'eShop pour vous faire un premier avis avant de passer à la caisse.
Comme d'habitude, ce test est disponible en version vidéo :
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Live A Live (Nintendo Switch)
Plateformes : Switch
Editeur : Nintendo, Square Enix
Développeur : Square Enix
PEGI : 12+
Prix : 49,99 €
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