Kingdom Come Deliverance (PC, Xbox One, PS4)

 

Publié le Jeudi 15 février 2018 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de Kingdom Come Deliverance (PC, Xbox One, PS4)

Montjoie ?

imageDe curiosité en intérêt certain, le jeu Kingdom Come Deliverance a fait son petit bout de chemin. Jeu signé du studio tchèque Warhorse Studio, Kingdom Come Deliverance se veut une sorte de « simulation médiévale » façon XVème siècle dans l’Europe Centrale.

Ni troll, ni dragon, ni pouvoirs magiques… juste une petite virée dans l’Histoire. Une sorte de simulation médiévale, avec ce qui va bien : chevaliers, combats à l’épée, gueux et gueuses, pillages, tavernes… Le but est vraiment de se projeter tel que les gens vivaient à l’époque, sans chichi ni fioriture. Sans mise en scène tonitruante. On n’est pas au cinéma. Ici, ça sent la bouse, la boue, le sang et les viscères. Autant dire que nous avons accueilli le jeu comme il se doit : avec une impatience teintée de curiosité.

Nous sommes en 1403. Vous êtes Henri, le fils du forgeron un peu glandeur, dont la voie est toute tracée : il reprendra le métier son père et épousera la serveuse de l’auberge avec qui il flirte outrageusement. Même si Henri rêve d’aventures et de gloire, s’entraînant en secret au maniement de l’épée avec le maître d’armes du château.
Seulement en cette période troublée, le Roi fait le ménage parmi ses vassaux. En accusant certains de trahison, il vient les massacrer sans autre forme de procès. C’est ainsi que votre village est réduit en cendres et que vous voyez vos parents se faire tuer sous vos yeux. Blessé, vous fuyez jusqu’au château voisin. Là, le seigneur local vous prend sous son aile et vous incorpore à sa garde. De simple trouffion jusqu’à chevalier, la quête de vengeance va être longue, pénible et semée d’embûches.


screenMême si en guise de « simulation médiévale », le scénario de Kingdom Come Deliverance se veut une belle histoire cousue de fil blanc, peu réaliste pour l’époque, il faut bien avouer que les développeurs ont mis l’accent sur la narration. Lentement, mais sûrement, le jeu déroule son histoire. Vous évoluez au milieu de centaines de personnes, croisées çà et là au rythme de vos pérégrinations, et pouvez parler avec toutes. Des milliers de lignes de dialogues, enregistrées avec brio, qui offrent véritablement une immersion complète dans l’histoire. Bon, certes, si vous n’effectuez pas la bonne action ou n’adoptez pas le bon comportement, certaines phrases se répètent à l’envi, tels des robots bornés, n’offrant ni fantaisie, ni liberté. Mais il faut souligner tout de même l’excellent travail d’ambiance fait par l’équipe du jeu.

screenDurant la quarantaine d’heures, environ, que la quête principale vous réserve (bien entendu, cela peut être bien plus si vous choisissez de compléter totalement le jeu et toutes ses quêtes secondaires), vous allez donc vivre une aventure assez particulière. Différentes options s’ouvrent à vous : suivre l’histoire ou prendre des chemins détournés. Vous êtes libre. Libre de flâner, découvrir les échoppes qui ouvrent à heures fixes… à ce propos, le jeu gère un cycle jour/nuit avec précision. Chaque personnage vaque à ses occupations et n’espérez pas aller chez un herboriste au beau milieu de la nuit, par exemple…
Mais ce n’est pas tout : vous allez devoir gérer vos besoins. De sommeil, pour ne pas perdre en vigueur. De nourriture, pour ne pas subir des malus. Mais attention à ne pas trop manger ni trop boire, là encore des malus peuvent vous pénaliser. Et d’hygiène, enfin. Car si vous ne vous lavez pas, vous risquez de voir certaines portes et certaines conversations se fermer à vous.

Sur le papier, l’idée est intéressante. En réalité, elle est rapidement handicapante et vient caser le rythme du jeu, n’apportant au final pas grand-chose à l’intérêt global.

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screenKingdom Come Deliverance n’est pas un RPG classique. La progression se fait selon vos choix : entraînez-vous à l’épée, à l’arc, à la course ou apprenez diverses compétences pour améliorer votre personnage. Le rendre plus fort, plus endurant, plus performant, meilleur cavalier, capable de se soigner, de combattre plus longtemps, mieux… Bref, ce sont vos choix qui dicteront votre évolution. Là encore, ce système peut être sujet à débat. Réaliste, certes, mais qui oblige à se focaliser sur certaines occupations pas forcément très intéressantes sur le long terme…

Reste que le jeu suit une logique relativement implacable. Menacer quelqu’un pour obtenir des informations peut être judicieux… ou un ratage complet, selon vos armes, votre armure et la personne en face de vous. On ne menace, par exemple, pas un soldat quand on n’a que des haillons sur soi… De la même manière, poser trop de question peut vous créer quelques inimitiés. Dans l’ensemble, il va donc falloir marcher sur des œufs. Mettre un coup de pression quand il faut. Rendre service, flatter, soutirer, menacer… Le tout avec intelligence.

screenMais ces tentatives de dialogues se solderont parfois par un affrontement armes en mains. Rapidement, d’ailleurs, vous vous rendrez compte qu’il est inutile (dès le début, dès votre fuite, d’ailleurs) de chercher la confrontation à tout prix. Mieux vaut juger vos chances selon votre équipement et le nombre d’ennemis que vous avez en face de vous.
Selon votre arme, qu’il s’agisse d’une épée longue, d’un marteau, d’un arc, d’une arbalète, d’une épée courte, le tout avec ou sans bouclier, vous ne combattez pas de la même manière. La palette de coups est conséquente, mais difficile à maîtriser. Voulant proposer des combats réalistes et ne pas tomber dans le « style hollywoodien », le jeu se perd malgré tout. C’est lent, souvent une simple question de rythme, et la moindre erreur se paye cash. Certes, le challenge en devient plus important. Mais du coup, Kingdom Come Deliverance se destine clairement – et uniquement – à un public averti, à des joueurs chevronnés, et perd en volonté de réalisme le charme des jeux tels que Skyrim, par exemple. L’autre souci vient de la caméra et du verrouillage qui transforment les combats avec plusieurs ennemis en véritable calvaire.
Bref. C’est lent, un peu chiant, pas pratique, avec une gestion d’endurance un brin contraignante, et face à des ennemis, il faut bien l’avouer, cons comme des IA.

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screenCe n’est pas le seul problème du jeu. Temps de chargement longuets sur console, bugs en pagaille… Scripts qui ne se lancent pas, synchronisation labiale aux fraises, animations bugées, pathfinding calamiteux, cheval qui se bloque devant le moindre buisson, système de crochetage vraiment très merdique… Bref, on ne compte plus les ratés d’un jeu qui aurait clairement dû avoir au moins 6 mois de développement en plus. Et oui, même après avoir installé les 23 Go de patch… Sans oublier la sauvegarde de la partie, pénible. En effet, pour sauvegarder, il faudra acheter une boisson spéciale, le Schnaps du Sauveur, que vous ne pourrez avoir qu’en quantité très limitée. Ajoutez des sauvegardes automatiques trop rares, et vous devrez régulièrement reprendre des quêtes après échec, en recommençant par exemple 30 minutes en arrière…

Enfin, graphiquement, le jeu alterne entre le beau (décors, horizon, gestion des lumières, animation…) et le moins beau (décors de près, bugs, nombreux ralentissements sur consoles…).

screenBref. Pour résumer, Kingdom Come Deliverance est un jeu ambitieux, avec de bonnes idées. De très bonnes idées. On a aimé le scénario et la narration. Le travail fait sur les dialogues. L’ambiance (très bonne musique soit dit en passant), la gestion des relations entre les personnes, les conséquences du moindre de vos actes… tout cela est une vraie réussite.
Malheureusement, trop de réalisme tue le jeu vidéo. Les combats mous et parfois brouillons, les bugs en pagaille, les contraintes trop nombreuses (sauvegardes, manger, dormir, se laver, progression du personnage…) sans oublier les zones, relativement vides et qui auraient gagné à proposer plus d’évènements ou de centres d’intérêt ont achevé de nous détourner du jeu.
Il manque 6 mois de développement pour en faire un chef d’œuvre. Nous n’avons, malheureusement, au final, qu’un jeu intéressant.

 

 
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Kingdom Come Deliverance (PC, Xbox One, PS4)

Plateformes : PC - Xbox One - PS4

Editeur : Deep Silver

Développeur : Warhorse Studios

PEGI : 18+

Prix : 60 €

Kingdom Come Deliverance (PC, Xbox One, PS4)

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