Publié le Mardi 27 mars 2018 à 12:00:00 par Sylvain Morgant
Ready Player One, la critique du film
Un vrai bonbon
Crise financière, écologique, énergétique, humanitaire et autres joyeusetés n'ont fait que précipiter les guerres, la pauvreté, les famines, le chômage de masse.C'est pour cela que l'humanité entière se connecte à l'OASIS, un monde virtuel géant, qui mélange de la réalité virtuelle avec les réseaux sociaux ainsi que les jeux vidéo, le cinéma, la musique, etc.
OASIS, c'est une société virtuelle exutoire, accessible à tous par l'intermédiaire de visiocasques et de dispositifs haptiques comme des gants et des combinaisons.
En 2045, cela fait 5 ans que le créateur de ce monde, James Halliday, est mort. Et qu'une vidéo de lui a été diffusée. Le développeur a laissé un easter egg ("œuf de Pâques") dans OASIS. Celui ou celle qui le trouvera récupéra l'immense fortune (500 milliards de dollars), prendra la tête de sa société GSS et aura donc les pleins pouvoirs sur OASIS.
Est-ce que ce sera Wade Watts connu sous le pseudonyme de Parzival4 ou bien la mystérieuse Art3mis ? Ou encore Nolan Sorrento, directeur de la société IOI, qui prévoie de monétiser l'OASIS en cas de réussite ?
La chasse est ouverte.
Film de science-fiction, réalisé par Steven Spielberg, Ready Player One est adapté du roman Player One d'Ernest Cline. On y retrouve Tye Sheridan dans le rôle principale, Olivia Cooke, Ben Mendelsohn, T. J. Miller, Simon Pegg, Mark Rylance, Lena Waithe et Win Morisaki.
Soyons honnête. Spielberg ou non, le film nous apparaissait comme un gigantesque casse-gueule… C'est vrai quoi, adapter en film un livre qui se passe un monde virtuel mêlant jeux de rôle, jeux vidéo et références culturelles à foison avait toutes les chances de se perdre dans un manque de fond au détriment de la forme. Surtout quand on connaît la propension d'Hollywood à prendre les "geeks" pour des cons.
Verdict ?
Steven Spielberg vient de mettre à l'amende toute la nouvelle génération de réalisateurs "geeks", "cools", "fans-de" & Co. Spielberg est LE Maître et vient de le prouver encore une fois.
D'abord par sa réalisation. Que ce soit dans le monde réel ou dans l'OASIS, le réalisateur livre de superbes images, des plans sublimes, des décors à tomber... L'action, même quand il y a des milliers de personnages à l'écran ou pendant une course de voitures endiablée, est nette, propre, lisible. Une leçon pour tout un tas de réalisateurs adeptes du secouage de caméra comme seule et unique façon de filmer. L'OASIS, cet univers virtuel, est un fantasme pour geeks. Mélangeant les jeux vidéo, les cinémas, les bibliothèques et bien plus encore, bref, un gros truc tout en un. C'est beau. Et réaliste. Que ce soit dans sa façon de fonctionner, dans la façon de s’y connecter. Bref, on y croit.
Mais surtout, là où Spielberg rappelle à tous pourquoi il est grand, c'est sa façon de présenter son histoire et ses personnages. Il aime les personnages et cela ce soit. L'histoire n'est ni plus bête, ni plus intelligente que celle d'autres films. Mais elle ne prend jamais son public pour des idiots. C'est une histoire de bien contre le mal, de gentils contre des méchants. Sauf que là où d'autres simplifient tout à l'extrême, au point d'être ridicules, Spielberg nous présente surtout des rêveurs, qui font ce qu'ils font parce qu'ils rêvent d'améliorer le monde, pour eux et pour les autres. Dans la plus pure tradition des films Amblin Entertainment que l'on regardait enfant. Alors, oui, il y a quelques longueurs, surtout dans le monde réel mais on s'en fout, rendez-moi mon doudou : il y a des centaines de tonnes de références à la pop-culture, aux films, aux livres, aux BD, aux jeux vidéo, il n'y a pas assez d'un visionnage pour tout y remarquer. Certaines servent l'histoire (cette séquence dans un film culte mon dieu, quel pied) ou servent d'accessoires aux personnages. Mais la plupart sont surtout là pour illustrer ce monde d'OASIS. Rien de choquant de type "vous voyez, on a casé ça ici parce qu'on est geek comme vous." Juste une scène qui dénonce ces pratiques et qui met une claque à certains acteurs du marché geek qui usent et abusent de cette méhode.
Bref, avec Ready Player One, Steven Spielberg rappel à tous qu'il est le patron. Et que nous, nous somme encore des gamins biberonnés aux productions Amblin Entertainment. C’est bon, c’est simple, c’est captivant, bref, un pur régal.
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