Sekiro Shadows Die Twice (PC, Xbox One, PS4)

 

Publié le Mercredi 27 mars 2019 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Sekiro Shadows Die Twice (PC, Xbox One, PS4)

Plus c'est dur, plus c'est bon ?

imageAlors que la jeune génération s’enthousiasme sur les jeux From Software, louant la difficulté de Dark Souls ou Bloodborne, j’avoue ne goûter que modérément ces jeux qui gonflent de manière artificielle leur durée de vie par une difficulté exacerbée.
Et puis, bon, soyons honnête. Pour un vieux de la vieille tel que moi qui a fait ses armes sur Ghosts’n Goblins, la soi-disant difficulté de ces titres me fait doucettement rigoler.

Toutefois, il faut reconnaître au studio sa manière et sa capacité à nous plonger dans une certaine ambiance, soignée, bien en place voire, dans un excès de zèle, qu’on pourrait qualifier d’envoûtante.

D’autant plus que le cadre de Sekiro Shadows Die Twice m’interpelle et m’intéresse plutôt : un mélange de Japon médiéval, à l’époque où les samouraïs régnaient en maîtres, et de fantasy, s’autorisant tous les délires et toutes les envies que ce genre permet.

Nous sommes à la fin du  XVIème siècle et vous incarnez un samouraï du nom de Sekiro (loup, en version française). Après avoir frôlé la mort, défiguré et en disgrâce, vous êtes assigné au service d’un jeune seigneur. Quand il est capturé, vous n’avez plus qu’une seule idée en tête : le libérer et regagner ainsi votre honneur.
Cette période de l’Histoire japonaise, sombre et troublée, émaillée de nombreux conflits, est idéale pour se lâcher comme From Software aime le faire.


screenVotre personnage est équipé d’un katana, parce que c’est toujours mieux d’avoir une arme blanche pour couper des tranches de saucisson, et d’un bras mécanique, prothèse dotée d’un grappin et à laquelle vous pourrez ajouter différents outils ou armes au fil de votre aventure. Faut juste éviter de se gratter les parties avec, comme disait le Capitaine Crochet.

Ce bras à grappin est une des grosses innovations de From Software. Enfin, quand on parle d’innovation, c’est du déjà vu et revu dans certains jeux ou certaines séries, certes. Mais c’est nouveau pour eux… Et cela offre un vrai bol d’air frais dans les déplacements. Il y a une notion de verticalité importante, soutenue par un level design soigné et autorisant pas mal de liberté.
La difficulté du jeu et ses combats souvent compliqués implique une notion de furtivité et de déplacement étudié : mieux vaut surprendre les ennemis et tenter un assassinat furtif, en un coup, plutôt que d’y aller vent-du-cul, sans tactique, à la bourrine.
Il faudra donc grimper, sauter, tenter de prendre l’adversaire à revers avant qu’il ne vous remarque, voire écouter les discussions qu’ils ont et qui peuvent vous donner de précieux indices parfois, soit sur la manière, soit sur le timing pour les attaquer.

screenToutefois, ces approches furtives et ces tentatives d’assassinat sont souvent mises à mal par une IA complètement merdique. Entre les ennemis qui voient leurs potes se faire zigouiller sans réagir, ceux qui vous voient quand même alors que vous êtes derrière un mur ou ceux qui vous détectent à deux kilomètres, on peste régulièrement contre cette gestion de détection foireuse et des réactions parfois incompréhensibles.

D’autre part, la progression extrêmement lente du jeu vous oblige, finalement, à zigouiller un max de monde pour récupérer un max de choses et avoir un max d’expérience. Le côté furtif, intéressant au demeurant (on peut carrément passer, en théorie, certaines zones sans tuer un seul ennemi) en prend donc un coup et ne sert plus qu’à vous donner l’avantage lors des combats, en surprenant vos adversaires. C’est dommage.

Et donc, parce que c’est l’essence même du titre, vous allez devoir affronter des dizaines d’ennemis.

screenscreenscreen

screenLe jeu se base sur le timing, les contres et les parades. Tout est affaire de timing, de bon choix et d’audace quand l’ouverture se présente. Les ennemis vous harcèlent, chacun avec ses points forts et ses points faibles qu’il vous faudra découvrir. Seulement il faudra aussi faire preuve d’intelligence et de raison : parer augmente votre jauge, une fois pleine, met à mal votre posture, vous laissant légèrement groggy et à la merci de vos ennemis pour quelques secondes. Qui peuvent être fatales. En fait, on retrouve l’essence même d’un vrai combat à ce niveau-là, les parades épuisant celui qui les subit. Il faudra donc penser à contrer, à frapper aussi et, parfois, fuir.
Si vous prendrez la mesure de certains adversaires assez facilement, d’autres, notamment les boss, vous donneront réellement du fil à retordre. Et vous mordrez la poussière plus d’une fois. Eux aussi ont cette fameuse barre de posture que vous chercherez donc à remplir rapidement pour leur porter un coup puissant une fois que vous trouverez l’ouverture. Mais, encore une fois, il faudra de la tactique, de l’intelligence et, surtout, du timing.

Votre prothèse accueillant trois types d’accessoires, vous pourrez alterner entre chaque durant les combats, offrant une variété appréciable. Lance-flammes, shurikens et j’en passe composeront votre arsenal, plutôt bien pensé et bien utilisé. Limitée en utilisation, cette prothèse offre, toutefois, un vrai plus en termes de tactique et de possibilités.

screenTout  cela, et voter aptitude au sabre également, pourra être amélioré au fil de l’expérience glanée, via un arbre de compétence. C’est très long à obtenir. Vraiment très long. D’autant plus que chaque mort vous sabre, c’est le cas de le dire, 50% de votre expérience et de votre or. Là encore, le jeu vous pousse donc à affronter un maximum d’ennemis, à votre portée si possible, en gardant les combats potentiellement mortels pour les moments où vous voulez progresser dans l’histoire.
De quoi gonfler encore une fois très artificiellement la durée de vie. Une durée de vie qui s’étale sur une trentaine d’heures de jeu, grosso modo. Plus si vous prenez votre temps. Pour un jeu qui, s’il avait été plus classique et avec une gestion moins punitive de l’échec et moins compliquée au niveau progression, aurait sans doute tapé moitié moins en ce qui concerne la durée de vie.


screenBref, entre frustration et répétitivité, on a parfois tendance à pester, en avoir ras-le-bol, et décider d’aller au charbon contre plus fort que soi en espérant que ça passera.

Et souvent, malheureusement, ça ne passe pas. Le jeu, plus technique, est finalement plus exigeant que la série des Dark Souls, par exemple. Plus difficile donc. Et cette lenteur dans la progression n’y est pas étrangère.

On terminera, enfin, par évoquer brièvement le level design, bien travaillé, intelligent et servant parfaitement le jeu, ainsi que le graphisme, l’ambiance, et les sons, qui alternent entre le sublime pour certains paysages et le moins réussi pour certaines textures, heureusement rares. Mais dans l’ensemble, l’ambiance est franchement réussie et le bestiaire est de haute volée.

screenAu final, donc, on se retrouve devant un titre qui une fois encore, rajoute de la difficulté artificiellement, volontairement, via la puissance des ennemis, la nécessité de multiplier les combats pour progresser et le côté très punitif de chaque échec, ou involontairement par la faute d’une IA très perfectible.
Et ça peut en dégoûter plus d’un.

En conclusion, si le titre est excellent, pour qui recherche un jeu à challenge très élevé, il pêche par certains défauts, certains rendez-vous ratés et, on pourrait le rajouter, une caméra pas toujours inspirée. Donc d’un point de vue personnel, je n’ai pas été plus convaincu par ce jeu que les précédents du studio, même si ça n’enlève rien de sa superbe et du fait que si vous aimez le genre et que vous avez aimé les Dark Souls et autres Bloodborne, vous succomberez à nouveau sous le charme de Sekiro Shadows Die Twice.

 

 
image

 

 

 

 

Test précédent - Home - Test suivant

 

Sekiro Shadows Die Twice (PC, Xbox One, PS4)

Plateformes : PC - Xbox One - PS4

Editeur : Activision

Développeur : From Software

PEGI : 18+

Prix : 60 €

Aller sur le site officiel

Sekiro Shadows Die Twice (PC, Xbox One, PS4)

LA NOTE

LA NOTE DES LECTEURS

note 8/10

Aucune note des lecteurs.
Soyez le premier à voter

Cliquer ici pour voter

 

 

Images du jeu Sekiro Shadows Die Twice (PC, Xbox One, PS4) :

Derniers Commentaires

0