Publié le Mercredi 2 décembre 2009 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Mort à l'arrivée

Brian est mort.

Voilà comment s’ouvre Runaway 3, la suite et fin d’une excellente saga de jeux d’aventure de type poin&clic. Et c’est à son enterrement que vous êtes conviés…
Bon, allez, rangez les mouchoirs. Brian n’est pas vraiment mort. Brian se fait passer pour mort. Et il va falloir le tirer d’affaire.
Cette ouverture est entrecoupée de flashbacks vous expliquant comment notre héros en est arrivé là… Il a été accusé de meurtre sur la personne d’un certain Colonel Kordsmeier. Sauf que Brian n’en a absolument aucun souvenir. Le tribunal décide alors de l’envoyer en asile psychiatrique pour savoir s’il feint l’amnésie ou si elle est bien réelle. Et c’est sur le chemin vers cette institution que Brian est victime d’un accident. Un accident qui le mène tout droit vers ce cimetière où il est enterré…

Bien entendu, tout cela n’est qu’une grande mise en scène. Brian n’est pas vraiment mort. Ce stratagème lui permet de s’évader et de partir à la recherche de la vérité. Parce que Brian est bel et bien amnésique. Comme un lecteur de GamAlive qui se réveille le matin à côté d’un gros thon, la tête dans un étau et dont le dernier souvenir est cette phrase qu’il a balancé à ses potes : « Mais si je suis cap’ de descendre la bouteille de vodka cul sec », Brian n’a plus aucun souvenir de ce qui l’a amené devant les juges, mais il sait juste qu’à un moment donné, il a merdé quelque part.

Bien entendu, vous n’allez pas seulement jouer Brian, mais aussi la belle Gina… et quelques autres personnages qui viendront traverser la route de nos héros.

L’ambiance de ce Runaway 3 est sans doute plus adulte, et son graphisme tend d’ailleurs à perdre en dessin naïf pour s’orienter vers quelque chose de plus sombre, de plus profond. Mais que les fans se rassurent. Le jeu garde toute sa saveur et son humour. Les personnages sont toujours très caricaturaux et vous balancent des répliques bien senties. Les situations sont également toujours aussi amusantes ou loufoques.

On rit, on s’interroge, on tente de résoudre ces quelques 200 énigmes qui parsèment l’aventure pour une durée de vie globale d’une dizaine d’heures. Ce qui est tout à fait respectable pour le genre, soit dit en passant.

Question nouveauté, on notera une animation moins rigide, plus fluide, des personnages et, surtout, un nouveau mode d’aide qui permet de ne pas rester coincé trop longtemps si les énigmes sont trop ardues. Elles ne le sont pas forcément et répondent à une certaine logique, mais disons que quatre ou cinq sont tout de même suffisamment tordues pour que vous ayez, à un moment ou à un autre, recourt à ce système. Vous pourrez donc soit vous faire aider, grâce à quelques conseils et indices, au bureau des aventuriers perdus, soit illuminer l’écran des zones cliquables pour les plus faignants et les plus pressés.

Pour conclure, Runaway 3 est un excellent jeu d’aventure. Il ne révolutionne pas le genre, et c’est peut-être ce que l’on pourrait lui reprocher le plus. Mais d’un autre côté, le genre n’a justement pas évolué depuis des lustres, mais reste toujours aussi passionnant. C’est le cas ici. Le jeu s’offre le luxe de proposer une aventure intéressante, au scénario bien ficelé et aux multiples rebondissements, aux personnages attachants et charismatiques, le tout soutenu par des graphismes impeccables.
Du tout bon, quoi.