Publié le Mardi 23 février 2021 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Little Nightmares II (PC, PS4, Xbox One)

Entre plaisir et déception

Little Nightmares premier du nom s’est inscrit dans ce renouveau des jeux de plateformes qui sévit actuellement dans le jeu vidéo. Des jeux à ambiance qui réussissent à allier un univers fort et captivant, avec un gameplay réussi et accrocheur. C’est donc avec un bonheur certain que nous nous sommes plongés dans sa suite…

Little Nightmares II vous place dans la peau de Mono. Un jeune garçon au visage caché sous un sac en papier, avec deux trous pour les yeux. Alors que son monde est menacé par les émissions d’une tour inquiétante, il décide d’aller en découvrir les secrets… Et il va, en cela, être aidé par Six, la jeune fille au ciré jaune que nous jouions dans le premier opus.

Piochant çà et là dans diverses références cinématographiques mais aussi vidéoludiques (le spectre de Limbo, du studio Playdead, n’est jamais loin dans le premier chapitre) ou encore folkloriques (contes et légendes), Little Nighmares II enchaîne les tableaux cauchemardesques. Vous allez parcourir les lieux, déjouer les pièges, éviter les éléments mortels qui parsèment chaque scène, combattre également des ennemis… Le jeu alterne les gameplay. Dans certaines zones, la prudence sera de mise, le rythme également….

Visuellement, le jeu vous plonge dans des zones angoissantes, à l’ambiance forte. Des salles horrifiques, des zones d’ombre dont on ne sait quelle créature va surgir… le jeu joue une nouvelle fois sur nos peurs. Pas toujours très subtilement, mais c’est assurément efficace.
La direction artistique est soignée, réussie, et s’inscrit dans la lignée du premier opus. C’est fort bien maîtrisé, et on côtoie parfois le sublime.
L’ambiance est oppressante, pesante, et on se surprend à avoir parfois cessé de respirer tellement on a les nerfs à vif. On retrouve également les fameuses scènes de poursuite, à vous donner envie de hurler, avec une tension toujours aussi forte et prenante. Le tout porté par une bande-son aux petits oignons, qui renforce ce sentiment de malaise et de peur.


On saluera également la progression de la difficulté. Les énigmes sont assez simples au début, elles deviennent plus retorses et complexes au fil du jeu. De même, les pièges sont de plus en plus compliqués à éviter, les ennemis plus difficiles à vaincre, et il devient plus ardu d’échapper aux gros méchants de fin de niveau…

Malheureusement, Little Nighmares II échoue à nous convaincre pleinement, là où le premier opus avait été un vrai coup de cœur.
Les niveaux s’enchaînent sans réelle suite logique, l’histoire manquant singulièrement de liant. On a un peu l’impression que les ambiances sont posées là pour faire plaisir aux développeurs, qui voulaient à tout prix mettre plein de trucs différents dans leur jeu. Résultat, ça manque franchement d’unité et de fil conducteur. Le final, s’il essaie de relier tout ça, n’y parvient pas complètement.
On aurait aimé une vraie histoire, un vrai scénario, avec plus de profondeur et de recherches qu’un melting pot des peurs enfantines.

Les contrôles sont également un vrai souci. Et semblent moins précis et plus problématiques que dans le premier opus. Une imprécision qui mène souvent à la mort du personnage. Certains sauts seront, à ce titre, franchement pénibles, à devoir les faire et refaire jusqu’à trouver la bonne position, le bon moment… ça en devient parfois franchement frustrant. Certains passages relèveront plus du calvaire que du challenge ou du plaisir de la difficulté. La gestion (très) perfectible de la 3D et donc de la profondeur ajoute à cette problématique de gameplay. Et les phases de combat en pâtissent également, devenant rapidement pénibles.

Au final, Little Nightmares II reste quand même une déception par rapport au premier opus. Moins construit, moins bien amené, il souffre surtout d’un gameplay trop approximatif sur certaines scènes et d’un manque de liant. Sa durée de vie, environ 5 heures, n’aide pas non plus… Et ce, même si niveau ambiance oppressante et angoissante, il en impose. Ça reste un bon petit jeu, agréable, sympathique et plaisant dans son ensemble. Mais on attend plus pour le troisième opus.