Publié le Lundi 9 septembre 2024 à 12:00:00 par Côme Richetta

 

Test Warhammer 40,000: Space Marine 2 (PC, PS5, Xbox Series)

La Marine recrute

Un nouvel opus

Septembre pointe enfin le bout de son nez. Les enfants retournent à l’école et les parents au boulot. Et moi dans tout ça? Vivant dans l’entre-deux métaphysique de l'existence et du cycle de la vie, je n’ai qu’un seul chemin qui s’offre à moi : le cycle de la violence.

Notez que j’ai dit “Septembre pointe enfin le bout de son nez”, car j’étais dans l’attente. Dans l’attente d’une œuvre qui me laisserait coit dans mes interrogations incessantes, et me transpercerait par la profondeur de son propos : “alien méchant, bolter boum boum.”

Aficionado de la licence merveilleuse de GamesWorkshop, Warhammer 40.000 est un des rares rémanents de ma jeunesse qui ne me remplit pas de malaise à l’idée d’encore profiter de son contenu. Dans mes dernières années à Gamalive, j’ai réussi à pousser à bout le reste de l’équipe à coup de torture psychologique pour me laisser faire les tests de ces jeux, et c’est ce que je m’apprête à faire une nouvelle fois. Plus de 10 ans après le premier volet, une suite attendue par les fans depuis bien longtemps arrive entre nos mains moites. Cette fois-ci, c’est le studio Saber Interactive qui reprend le flambeau de Relic Entertainment, épaulé et édité de l’éditeur français Focus Entertainment. Ils nous proposent une suite au TPS brutal de 2011, Space Marine, et de son iconique Capitaine Titus. Ce nom ne vous dit rien? Un gros bonhomme bleu, couvert de tripes et souffrant d’un handicap moteur l’empêchant de sourire. En vérité, la violence du combat, les gerbes de sang orc et les hordes de démons de Khorne, voilà ce qui nous a marqué.

Petit disclaimer, aucun spoil ne sera présent dans ce test. D’ailleurs, n’ai aucune crainte, ô toi qui n’a pas joué au premier Space Marine, tu ne manqueras aucune information importante de ce test, et cela va de même si tu ne connais pas l’univers de Warhammer 40.000. Maintenant, plongez avec moi au cœur de ce jeu…

 

La guerre au 41ème millénaire vu par des superhumains

    Après une petite retraite bien méritée d’un siècle, le capitaine lieutenant Titus des Ultramarines reprend du service, cette fois-ci afin d’écraser la menace Tyranide sur un système perdu de l’Imperium. Au menu, une escouade sous vos ordres (pouvant être remplacée par des amis si vous jouez en coop), un arsenal brutal et des milliers d’insectes géants à combattre. Oh, si vous aviez vu le sourire de psychopathe qui s’est dessiné sur mon visage dès le menu principal. Un vrai massacre.

Au global, j’ai été agréablement surpris de la quantité et de la qualité du contenu que m’ont donné la dizaine d’heure de jeu que j’ai au moment de l’écriture, et il me reste encore du chemin à faire. Tout est bon, que ce soit la campagne ou les opérations, un mode de jeu secondaire qui vous laisse plus de choix dans la création de votre Space Marine, et qui en plus est narrativement relié à la campagne. Ne restera à voir que le mode JcJ, indisponible au moment du test faute de maintenance de serveur, et le mode horde qui sortira dans une update en 2025.

Tout ça c’est bien joli mais, le jeu, il est comment ?

Ô rage ! Ô désespoir ! Ô xenos ennemi !

    Pour répondre de manière expéditive à la question, le jeu est une claque dans la gueule. Maintenant, pour répondre de manière un peu plus étoffée : que ce soit pour son rythme effréné, son combat au corps à corps cru, le ressenti des armes à feu ou les visuels magnifiques, panorama et personnages, je n'ai rarement été aussi confiant dans un test pour le lancement d’un titre. Clairement, il y a eu beaucoup de temps passé à faire en sorte que tout roule bien, que ce soit en gameplay ou au niveau des performances. A part quelques bugs visuels et des sources audios mineures qui ne se jouaient pas, je n’ai eu aucun souci majeur durant la totalité de mon temps de jeu, ce qui est (malheureusement) remarquable de nos jours. Même les temps de chargement sont habillés pour pas qu’on s’ennuie ou qu’on soit tiré hors de l’univers bien sombre et macabre de Warhammer 40.000.

Mais la meilleure partie, c’est le combat. Ce jonglage entre les armes à distance et les armes de mêlée, prioriser les cibles, rester en mouvement, faire des parades bien rythmées et exécuter ses adversaires d’une décapitation faite main, ça fait tellement du bien. J’ai l’impression de redécouvrir un Doom 2016 mais en TPS. Le jeu tire inspiration du genre beat ‘em up, avec des combinaisons d’attaques légères et lourdes pour apporter de la variété aux attaques et des réponses aux différentes situations, en plus de l’arsenal bien plus riche que le premier opus. Mais au global, le jeu reste très direct dans son approche du combat, jouant beaucoup sur la variété d’ennemis qui force à changer de tactique. Mention spéciale aux ennemis qui donnent du bon fil à retordre, sont lisibles dans leurs attaques et ont des comportements intéressants, que ce soit entre eux ou en réaction à ce que vous faites. L’IA alliée est d’ailleurs plutôt réussie, bien que ce ne sera jamais aussi drôle que de jouer en coop.

Pour parler de la maniabilité et de l’accessibilité, j’ai également testé clavier souris et manette, les deux fonctionnent et sont agréables, mais la manette reste le choix le plus confortable, en plus de bénéficier d’un auto-aim bien calibré qui permet de compenser l'imprécision du joystick par rapport à la souris, sans avoir l’impression qu’on nous met la cuillère directement dans la bouche. Question difficulté, je conseille aux joueuses et joueurs aguerris de se lancer dans l’aventure en mode Vétéran, le défi y est bien plus relevé et reste honnête, le rendant absolument jouissif, mais reste à voir comment ça rend en si vous êtes en coop. Le mode Normal et le mode Histoire sont les modes qui vous laisseront le plus profiter de la destruction que vous apporterez sur ces pauvres crustacés au moindre souffle, ainsi que de l’histoire qui est intéressante, sans être un puits d’inventivité et de retournements de situation. C’est pas grave, on est pas là pour ça.


Et je reviens sur les performances, mais j’ai pu faire l’expérience avec un PC type machine de guerre, et un PC avec une 1060 de 2016, et les deux sont des expériences satisfaisantes. La beauté des décors, la quantité d’ennemis et de particules affichées rentabilisent la puissance des grosses configs, tandis que les preset graphiques bien précis permettent aux PC un peu plus modestes de faire tourner le jeu dans un état visuel plus que respectable à 60 fps constant. Chapeau l’optimisation.

Petit bonus, car je sais que c’est important pour celles et ceux qui voudront y passer du temps, mais oui la customisation gameplay et visuelle de votre space marine est dingue, voire un peu trop tartinée sur les détails, mais on se ne plaindra jamais de pouvoir jouer autre chose qu’un Ultramarine. De quoi récompenser les dizaines d’heures qu’on va passer sur le jeu, qui profitera d’ailleurs du traitement cross-platforme, de quoi être sûr qu’on puisse jouer avec ses amis quelle que soit leur console.

Le jeu qui fait passer la pilule de la rentrée

    Pour la faire simple, Space Marine II est une sacrée réussite de la part de Saber Interactive. La promesse d’un gameplay haletant et brutal est tenue, et j’ai hâte d’en profiter avec des amis. Ma seule crainte réside dans la redondance du gameplay et du combat, mais les modes de jeu en dehors de la campagne me rassurent quand je vois la quantité de customisation d'armes et de personnages qu’il me reste à déverrouiller. Au global, si vous êtes un fan de Warhammer 40.000 ou de Doom, foncez, vous ne le regretterez pas. Si vous êtes néophytes ou désintéressés de l'univers, gardez un œil sur le jeu quand même, il pourrait satisfaire chez vous un désir de violence inavouée, ou juste rigoler un bon coup devant la violence ridicule de l’action.

Bref, bravo les Space Marines, trop nul les insectes et les hérétiques, et encore bravo les exécutions sanglantes, j’ai adoré et j’en veux encore.