Publié le Mercredi 4 septembre 2024 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test Age of Mythology Retold (PC, Xbox Series)

La Journée de la jupe

Après avoir conquis les foules et redonné au jeu de stratégie en temps réel ses lettres de noblesses, la saga Age of Empires s’est transformée pour nous emporter à une époque où les Dieux se battaient pour l’Olympe, avec à la clef non pas des médailles mais d’innombrables souvenirs de combats acharnés face à des armées belliqueuses et des créatures mythiques.

Nous sommes en 2002 et Age of Mythology vient de déferler sur le monde vidéoludique, s’inscrivant comme un monument du genre.

22 ans après, Microsoft donne un coup de jeunesse à son mythe et sort Age of Mythology Retold. Mais durant plus de deux décennies, le genre a très largement évolué et, pire, il est un peu tombé en désuétude. Alors ? Heureux quand même ?

Age of Mythology Retold, c’est un remake avec, avant tout, une refonte graphique. Agrémenté aussi de quelques petites nouveautés. Mais le système reste identique à l’original. Vous allez découvrir différentes civilisations d’origine, jouables : grecs, égyptiens et nordiques. Rajoutez les Atlantes, disponibles à l’époque via l’extension The Golden Gift. Notez que le panthéon chinois, disponible à l’époque via l’extension Tale of the Dragon, devrait débarquer sous peu.

Chaque civilisation a ses personnages, ses héros, ses Dieux, ses unités, son système de fonctionnement et d’évolution, ses tactiques militaires… et, si la base est similaire, elles apportent quelques spécificités bienvenues qui permettent d’éviter une certaine redondance et, surtout, qui permettent à chacun d’y trouver plus ou moins d’affinité.

Le système reste basique : vous envoyez vos péons, vos ouvriers si vous préférez, récolter des ressources. Pierre, or, bois et j’en passe… au fil de vos récoltes, vous construisez des bâtiments qui offrent bonus et possibilités d’extension, voire création de nouvelles unités, notamment militaires. Votre progression se fait via 4 âges distincts (Archaïque, classique, héroïque et mythique), chacun débloquant de nouvelles possibilités d’évolution.


C’est simple, c’est assez basique, mais pas simpliste pour autant. Et franchement, ça fonctionne encore à mort. Alors que l’on pouvait craindre un certain essoufflement ou du moins un manque flagrant de modernité, on se rend compte que les vieilles recettes font toujours mouche. On se prend rapidement au jeu, on plonge totalement dans l’histoire qu’apportent les différentes campagnes liées aux civilisations et on enquille les missions avec un plaisir de jeunesse totalement renouvelé. Une plongée dans la mythologie savamment distillée, même si, il faut l’avouer, scénaristiquement parlant, ça reste faiblard. Mais qu’importe, on découvre ou redécouvre de manière originale et ludique les mythologies avec leurs lots de Dieux et de monstres, de trahisons et de guerres…

Visuellement, le jeu s’en sort bien. Tout n’est pas d’une finesse extraordinaire, les animations notamment auraient peut-être pu bénéficier de plus de lissage, mais sincèrement, le lifting reste réussi. Les effets de lumière sont top, les effets spéciaux aussi, l’eau est magnifique… bref, on est devant un jeu brillamment modernisé, d’un point de vue visuel. Et sonore aussi, cela dit, avec une réorchestration symphonique.

Quelques petites nouveautés ont été intégrées pour mieux coller au goût du jour. La possibilité de choisir des préréglages pour vos péons, histoire de les orienter, selon l’âge dans lequel vous êtes, sur certaines récoltes de ressources ou constructions.

Ajoutez une meilleure gestion du ciblage, de l’exploration désormais automatique, un menu accessibilité, la prise en charge des manettes (oui, bon, hein, il en faut pour tous les goûts même pour ces petits cons de jeunes) ou encore, niveau gameplay, la possibilité d’utiliser les pouvoirs divins à plusieurs reprises (même si à force, ça coûte très cher en ressources). Enfin, la construction de merveilles (bâtiments spéciaux) déclenchera une nouvelle ère (des merveilles, donc) qui donnent des bonus et améliorations significatives. A ne pas négliger, donc.

Enfin bref. Tout un tas de petites innovations qui ne déséquilibrent pas le gameplay mais l’affinent. Et ça, c’est une vraie bonne nouvelle.

Et tant pis si tout n’est parfait. Tant pis si le pathfinding des troupes est un peu foireux, si on aurait peut-être aimé une narration plus inspirée, si parfois ça manque un brin de clarté… globalement, cet Age of Mythology Retold prouve qu’on peut, avec des vieux hits, se refaire plaisir, pour peu qu’on leur apporte un peu de soin pour les moderniser. Il ne suffisait de pas grand-chose pour relancer la machine, ça a été fait et bien fait. Bref, c’est du pur bonheur.