L'Edito du Dimanche

 

Publié le Dimanche 31 mars 2024 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

IVe Reich

imageJe n'ai jamais, pour le plus grand bien de ma santé mentale - et celui de ma santé auditive - écouté de chanson d'Aya Nakamura. Du moins en entier. Forcément, avant d'avoir un jugement définitif- et irréversible - j'ai parcouru quelques-uns de ses tubes les plus populaires. Et bien pardonnez-moi du peu, mais le populaire, c'est de la merde .

Je ne crois pas avoir réussi à aller au-delà de la minute, voire minute trente sous forte alcoolémie. Très forte alcoolémie, qui plus est. Et même si après quelques rasades appuyées de whisky je suis capable de tomber la chemise et danser sur du Zebda, ou pire, reprendre les Lacs du Connemara debout sur une table, même le meilleur des breuvages ingurgité en quantité déraisonnable ne m’empêchera de battre des records de jeté d’enceinte si vient à passer une chanson d’Aya Nakamura. C’est dire si l’on atteint, à mon sens, des sommets d’audio diarrhéique.

Cela dit, c'est aussi valable pour les braillements de Jul, Damso, PNL et autres confrères dans l'abrutissement des masses qui, pourtant, remportent aujourd’hui un succès hallucinant, notamment auprès des jeunes générations. C’est dire du niveau des générations.

Plus que l'accumulation de bruits, à en faire passer une épidémie de gastro pour de l'opéra, c'est la qualité des textes qui me plonge dans une profonde consternation.

imageSi, si. Ces nouvelles stars de la chanson française seraient capables de faire passer les Début de Soirée ou Partenaire Particulier de ma jeunesse pour des prix Nobel de littérature. C’est dire leur niveau d’écriture. Et c’est dire s’ils ne méritent que mon mépris, à défaut de ma haine la plus profonde que je garde, elle, en ce moment, pour ceux qui téléphonent avec le haut-parleur dans la rue ou les transports en commun.

C'est bien simple, si on inventait un QI de littérature, ici on flirterait avec des chiffres qui ne seraient pas sans rappeler la dernière ère glaciaire. Durant laquelle, je vous le rappelle, on a frôlé l’extinction humaine. Et justement, ce genre de morceaux de musique nous rappelle à quel point c’est dommage que cette extinction n’ait été que frôlée.

Je pourrais vous tartiner des pages entières (oui, là, j’écris sous Word, alors moi je suis en pages) sur tout le dégoût que m’inspirent ces musiques et tiens, là, rien que d’en parler, ça me met les nerfs, la preuve, je viens d’avaler un morceau de papier alu qui était collé sur mon triangle de Toblerone, raaaah, chier chier bite bite couille et merde à la fin je déteste le goût du métal sous les dents.
Une fois, pour vous dire, ma fille a voulu me taquiner en mettant du Jul à fond sur son enceinte Bluetooth flambant neuve reçue à Noël. Elle pensait que je plaisantais en disant que je pourrais tuer quelqu’un si on me forçait à écouter cette merde. Bon, bien évidemment, je ne l’ai pas tuée. C’est ma gamine quand même et je ne l’ai pas dressée jusqu’à ses 15 ans pour la sacrifier sur l’autel de la vanne, tout aussi mauvaise soit-elle. Mais ça m’a quand même coûté une enceinte Bluetooth à plus de 100 balles, cette connerie. Ah bah oui. Elle a volé par la fenêtre pour aller s’éclater en morceaux sur la terrasse. Quand je dis qu’faut pas m’chercher, faut pas m’chercher.

Enfin bref.

imageMais quels que soient mes dégoûts musicaux, ils ne comptent plus face à l’intolérance, au racisme et à la stupidité humaine. Et si d’aventure Aya Nakamura devait être choisie pour entonner la Marseillaise à la cérémonie des Jeux Olympiques de Paris, je me battrais pour qu’elle ait le droit de la massacrer au même titre qu’une toute autre brailleuse, mais blanche cette fois-ci, et née dans l’Hexagone. Je me battrais pour qu’une fois pour toutes l’obscurantisme ne l’emporte pas. Que la xénophobie haineuse cachée sous des prétextes fallacieux comme l’extrême droite sait si bien le faire dans sa grande politique de manipulation de l’opinion, ne l’emporte jamais.

On ne le dira jamais assez, et je ne le répèterai jamais assez dans mes éditos, surtout quand on voit les résultats de votes chaque fois plus consternants les uns que les autres, mais la France, la vraie, c’est la France de la tolérance et de l’accueil. Du partage et de la mixité. De l’ouverture d’esprit. C’est cette idée que je me fais de la France et cette idée que des siècles d’Histoire m’ont inculqués.

Putain de merde à la fin.

Vous allez arrêter d’être cons, vous tous, ou quoi ?

 

 
image

 

 

 

 

Home

 

 

Commentaires

Il n'existe aucun commentaire sur cette actualité


Ajouter un commentaire

Vous devez être inscrit sur le site pour poster un commentaire

Derniers Commentaires

50519-aya-nakamura-marseillaise-critiques-polemique