Publié le Jeudi 20 décembre 2018 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Test de Just Cause 4 (PC, PS4, Xbox One)
Mini-tornade
Avalanche Studios a sorti deux jeux en 2015. Le sympathique mais pas non plus inoubliable Just Cause 3 et surtout, cette merde incommensurable qu’était Mad Max. Fan de cet univers post-apocalyptique, je ne leur ai toujours pas pardonné cette infamie et n’ai arrêté que très récemment de sodomiser avec des aiguilles des poupées à l’effigie des différents développeurs.Pour autant, dans notre métier, le pardon est nécessaire pour pouvoir juger les nouveautés sans apriori. Le pardon, mais pas l’oubli.
C’est donc avec un œil neuf et l’envie de tout péter avec une liberté renouvelée que j’ai abordé Just Cause 4.
Avec un peu d’appréhension également puisque la communication autour du titre s’est très largement faite autour de la gestion des tornades qui apparaissent aléatoirement sur la carte, et dont notre héros peut se servir pour, au choix, faire voler ses ennemis ou s’envoyer en l’air. Sauf qu’on ne fait pas un bon jeu avec une seule idée, aussi intéressante soit-elle.
En attendant, donc, on retrouve notre héros, Rico Rodriguez, légèrement super-héros soit dit en passant, vues les capacités qu’il a, sur l’île de Solis. Cette île fictive d’Amérique latine est sous le joug du groupe paramilitaire La Main Noire. Rico, qui a déjà eu affaire à eux, va une nouvelle fois contrecarrer leurs plans et tenter de libérer la population.
Le jeu est assez classique dans sa construction. Il va falloir libérer l’île région par région, en enchaînant les missions, principales ou secondaires. Vous allez arpenter monde ouvert, mais rythmé par un scénario principal ponctué de retournements de situations et surprises.
Si l’univers de Just Cause est très inscrit dans les films d’action un brin délirants, kitchs, avec des héros super-burnés tels qu’on pouvait en voir dans les années 80, voire 90, et si les ennemis sont très caricaturaux, comme les situations et certains dialogues, force est de constater que l’ensemble se tient, est cohérent dans son incohérence globale et n’hésite pas à se jouer des clichés en en usant et abusant sans vergogne. Ce grand n’importe quoi a donc malgré tout un vrai fil conducteur, travaillé et bien pensé.
Malgré tout, une mise en garde est nécessaire. Just Cause 4, à l’image de ses prédécesseurs, est un gros bordel ou les situations irréelles sont légion et présentées comme si tout était naturel. Vous pouvez tout à fait ne pas accrocher à cette ambiance, à cet univers si particulier. Ou avoir du mal à vraiment vous y projeter.
Bref. Alors que les rebelles tentent de résister, vous devez tout faire pour repousser l’assaillant, l’empêcher de conquérir l’île entière. Et pour ce faire, grosso modo, va falloir tout péter chez l’ennemi. Youpi. C’est d’ailleurs le leitmotiv du jeu. Tout dans la destruction. Façon XXL.
Le jeu s’appuie sur des mécaniques assez simples, voire simplistes (on parle de mécaniques globales, là) : combat, destruction et… vol. Rico est un oiseau. Il aime s’envoyer en l’air et passer du temps à planer, et comme dans les précédents volets, vous allez donc passer du temps à vous éclater dans le ciel. C’est fun.
Grâce à son grappin, son wingsuit et son parachute, l'ami Rico rit, à défaut de Rico ré, dans les airs. Il s’agrippe, voltige, plane… c’est toujours autant n’importe nawak mais totalement grisant. Le plaisir de ce trio d’accessoires n’a rien perdu de sa superbe et est toujours bien géré, bien foutu. On n’échappe certes pas à quelques bugs, mais rien qui ne vienne contrarier son plaisir.
Chacun de ces accessoires accueille d’ailleurs des modifications, qu’il faudra débloquer, mais qui sont assez peu utiles et utilisées au final.
C’est d’ailleurs un peu la remarque que l’on peut faire au jeu : une bonne idée de base mais qui peine à totalement prendre son ampleur, à l’instar des missions, par exemple. En effet, l’un des soucis souvent rencontrés dans les mondes ouverts et contre lequel les développeurs luttent fréquemment est de proposer des missions variées et éviter tout sentiment de répétitivité. Sincèrement, sur Just Cause 4, c’est raté. Péter des machins, protéger des choses, trouver des trucs… on a un peu tendance à atteindre toujours les mêmes buts, avec des variations sur 4 ou 5 thèmes seulement. C’est un peu léger et, à la longue, un poil lassant, il faut bien l’avouer.
Ça reste intense, avec des combats bien rythmés, des destructions massives, et les nombreux véhicules qui parsèment l’île permettent d’ailleurs de ne pas perdre trop de temps en déplacement et d’aller rapidement d’un lieu de baston à un autre. Et même si on est un brin souvent à court de munitions et qu’on galère à en trouver de nouvelles, le jeu reste quand même globalement dynamique.
Mais il manque quand même un petit quelque chose. A l’instar des tempêtes, intéressantes, mais trop légèrement exploitées, principalement dans le scénario. On aurait aimé un peu plus de possibilités, de fun et surtout… niveau technique, c’est visuellement assez moyen.
Bref. Just Cause 4 a d’excellentes idées. Une base solide. Mais techniquement très perfectible, notamment sur consoles où graphiquement, rien n’impressionne, répétitif et sous-exploité, le jeu ne va pas au bout de ses promesses. Ça reste un bon jeu, cela dit, qu’on ne se méprenne pas. Dynamique, rythmé, fun. Et ça pourra suffire à beaucoup. Nous, on reste quand même sur notre faim.
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Just Cause 4 (PC, PS4, Xbox One)
Plateformes : PC - Xbox One - PS4
Editeur : Square Enix
Développeur : Avalanche Studios
PEGI : 18+
Prix : 60 €
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