Lake (PC, Xbox One, Xbox Series)

 

Publié le Lundi 31 janvier 2022 à 12:00:00 par Vincent Cordovado

 

Lake (PC, Xbox One, Xbox Series)

Lake, un jeu qui prend l'eau

imageQue diriez-vous de mettre un peu de côté votre vie trépidante de citadin pour un petit retour aux sources rural, calme, loin du stress quotidien. Tout lâcher pour partir dans un endroit paisible où l'on peut prendre le temps d'apprécier les choses simples de la vie, sans être pressé par les contraintes d'une vie à 100 à l'heure où tout va toujours trop vite. De prendre le temps de profiter de la vie, tout simplement. Cela tombe bien, c’est exactement ce que tente de proposer Lake : une tranche de vie d'une petite ville américaine. Encore faut-il que la tranche ne provienne pas d'un vieux pain rassis...

Lake se déroule en 1986. Internet n’est pas accessible aux communs des mortels et on peut encore trouver des boutiques de location de films. Des films qui sont d’ailleurs sur VHS ou Betamax. Bref, des trucs qui nous font passer, même si on n'a que 35 ans, pour un dinosaure lorsqu'on en parle auprès des plus jeunes. On y incarne Meredith Weiss, une programmeuse, diplômée du MIT, qui a passé les dernières années de sa vie à bosser comme une dingue pour concevoir un logiciel qui doit révolutionner le genre. La demoiselle ne vit que pour son boulot, à tel point qu’elle ressent le besoin de souffler un peu.

imageHistoire de se changer un peu les idées, elle prend deux semaines de congés. Quelqu’un de normal aurait tout simplement décidé de prendre du repos, mais non, Meredith, elle, prend des congés pour aller remplacer son père en tant que factrice dans la petite ville de Providence Oaks, pendant que lui, pas stupide du tout, se barre vraiment en vacances, en Floride. Bon, on passera sur l’idée complètement saugrenue de prendre des vacances pour continuer de bosser ailleurs, mais Lake nous propose, à travers ce pitch, de découvrir et partager la vie quotidienne toute tranquille des habitants de Providence Oaks, au gré de nos diverses livraisons.

imageMeredith a quitté Providence Oaks il y a une vingtaine d'années pour ses études et trouver du travail. De ce fait, on se sentira, au départ, un peu perdu, puisque tout le monde se rappelle de nous et que, ben forcément, en tant que joueur, on ne connait personne. Mais assez rapidement, on découvre qui sont les gens sympas du coin et quels sont ceux qui le sont vachement moins. Lake nous livre une œuvre qui dépend le quotidien des petites villes américaines où tout le monde se connait et où les bruits de couloir vont plus vite que la lumière.

imageLes retrouvailles de Meredith avec son patelin d’origine ont une saveur aigre-douce. Entre la meilleure amie qui lui en veut un peu pour ne pas avoir donné de nouvelles pendant 20 ans, la gérante du magasin qui n’aime pas les gens de la ville ou la vieille aigrie autocentrée qui vit avec ses chats, autant vous dire que vous aurez le droit à un festival de phrases passives-agressives qui, personnellement, m’aurait juste donné envie de rentrer chez moi. Mais la candeur de Meredith n’ayant pas de limite, elle continuera à dialoguer dans la joie et la bonne humeur avec n’importe qui.



imageL’action de Lake se déroule sur une quinzaine de jours où vous allez devoir suivre la vie de factrice. Chaque jour vous aurez droit à votre lot de lettres et colis à déposer. Par moment, cela déclenchera des séquences de dialogues où vous aurez la possibilité de choisir vos réponses. Ainsi, vous ferez ami-ami avec divers personnages et pourrez occuper vos soirées en regardant un film, en lisant, en travaillant ou en allant manger quelque part ou en faisant un ciné avec l’un d'eux. Vous aurez même le loisir de draguer.

Honnêtement, c’est le genre de jeu contemplatif qui, sur le papier, à tout pour me plaire. C’est censé être le genre de jeu qu'on déguste calmement, où l’on prend le temps de regarder le paysage, avec une musique sympa en fond. Sauf que... sauf que... pardonnez-moi le jeu de mots, mais Lake prend franchement l’eau.

imageA commencer, par sa jouabilité. Catastrophique. Meredith est aussi lourde à contrôler que la fourgonette qu’on conduit pour livrer les colis. Et c’est loin d’être un détail tant on aura des colis et de lettres à livrer et ce sur plusieurs jours. Pire encore, en plus d’avoir la légèreté d’un 35 tonnes, elle est incapable de courir. Chaque action est donc réalisée avec une lenteur des plus agaçantes. Et c’est franchement un calvaire. Que ce soit lors de phases où elle est à pieds où lorsqu’elle conduit, on ne ressent aucun plaisir dans les déplacements.


imageVous me direz que c'est un jeu contenplatif, que cette lourdeur peut s'expliquer par un rythme lent imposé par les développeurs. Et oui, effectivement, on pourrait pardonner cette jouabilité d’un autre âge si on avait la possibilité de prendre du plaisir en flanant. Mais là encore, le jeu se foire totalement. Lake est loin d’être beau et même pas beau de loin. Quelques panoramas sont chouettes, mais globalement, techniquement, il boit la tasse. Entre des ombres qui poppent dans tous les sens, des bugs de collision, des bugs d'affichage et la caméra qui se bloque, difficile de se laisser happer par l’univers et de profiter pleinement de cette ballade vidéoludique. D'autant qu'on a tout vu après une heure de jeu. Seule la bande-son fait véritablement le job. Composée de belles ballades folk, elle réussit au moins à faire passer un agréable moment auditif qui colle parfaitement au style des lieux. Même si les morceaux proposés ne sont pas très nombreux, j'ai apprécié cette ballade auditive.

Si le gameplay est tout pourri et redondant, il reste bien à Lake ses qualités d’écriture et de mise en scène, non ?

imageEh bien même pas. Sur ce point également, Lake se noie dans des dialogues insipides, creux, à la logique qui m’a parfois totalement dépassée et dont les choix n’ont malheureusement que très peu d’impact sur la suite de l’aventure. De même, certaines traductions sont foirées, conduisant à des réactions qui ne sont pas celles qu’on attend.

Pire encore, difficile de ressentir des émotions tant les animations sont figées. Par moment, l’idée est bien là, on sent le potentiel, mais ça ne prend pas et ça a un sale arrière-gout de gâchis. On a l'impression de voir deux briques qui communiquent et qui tentent désespérément d'insuffler un semblant d'émotion. J'exagère le trait, mais sincérement, les animations sont d'un autre temps. Certains dialogues trainent en longueur et on n'a même pas la possibilité de les passer.

Le titre propose 3 fins, en soit, c'est bien, sauf que finalement il s'agit juste d'un choix qu'on fait dans les dix dernières minutes de jeu et qui est totalement indépendant de tous les choix faits précédemment. Finalement, ce qui m'a le plus plu dans le titre, ce sont les déplacements automatique pour limiter le calvaire de la conduite, sa bande-son et surtout le fait qu'on le plie en 5 heures à peine. C'est triste à dire.
 

Lake est une énorme déception, pour ne pas dire un naufrage. Sur le papier, ce jeu avait tout pour me plaire. Un cadre sympathique, un jeu tranche de vie comme je les aime. Mais sa réalisation est tellement bancale que je n’ai pris presque aucun plaisir à le terminer. Certains moments font quand même un peu sourire, mais bien souvent, c'est plus à cause d'une animation pourrie, d'une traduction foirée ou d'une situation ubuesque que pour un vrai moment "tranche de vie". La palme des trucs débiles revenant à notre chère Meredith qui, après avoir dénoncé son collègue pour paris illicites décide finalement de rentrer dans la combine pour empaucher 30% des gains, dans les 3 dernières minutes de jeu. Du grand n'importe quoi.

Et si vous souhaitez votre le jeu en action, c'est par ici que ça se passe. Avec de vrais morceaux de bugs dedans.
 

 

 
image

 

 

 

 

Test précédent - Home - Test suivant

 

Lake (PC, Xbox One, Xbox Series)

Plateformes : PC - Xbox One - Xbox Series

Editeur : Whitethorn Games

Développeur : Gamious

PEGI : 16+

Prix : 19,99 €/Gratuit GamePass

Lake (PC, Xbox One, Xbox Series)

LA NOTE

LA NOTE DES LECTEURS

note 4/10

Aucune note des lecteurs.
Soyez le premier à voter

Cliquer ici pour voter

 

 

Derniers Commentaires

0