Yakuza 3 (PS3)

 

Publié le Mercredi 17 mars 2010 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Yakuza 3 (PS3)

C'est tatoué ou c'est à moué ?

imageUn an après sa sortie japonaise, Yakuza 3 débarque enfin en Europe. Un an. Un an qu’ils n’ont même pas passé à traduire le jeu et enregistrer de nouvelles voix internationales puisque, et autant vous prévenir d’entrée, Yakuza 3 n’est proposé qu’en version originale. Les sous-titres, eux, sont en anglais. Exclusivement. Et vu la quantité de blabla débitée, autant avoir un sérieux bagage en langue de Shakespeare, ou vous risquez de passer vraiment à côté de certaines choses.
 
Mais bref. Ryu Ga Gotoku 3, puisque c’est son nom japonais, est un jeu d’action/baston qui se déroule dans le japon actuel, où la mafia est reine. Vous jouez Kazuma Kiryu. Vous êtes pleinement retiré des affaires et gérez un simple orphelinat sur l’archipel d’Okinawa sous l’œil admiratif de votre fille adoptive, Haruka. Mais un jour, vous apprenez que l’un de vos amis s’est fait tirer dessus. Mieux encore… lui rendant visite, vous allez découvrir que votre havre de paix pour chtites n’enfants abandonnés est menacé par un gros projet immobilier. Et bien entendu, ce projet immobilier cache quelque chose de plus profond et retord : l’agrandissement d’une base militaire, qui se fera à grands renforts de menaces, pots-de-vin et trafics d’influence. Notre ami Kazuma va donc reprendre du service et ruer dans les brancards comme il sait si bien le faire.
 
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Bonne nouvelle pour ceux qui, comme moi, ont légèrement zappé les Yakuza 1 et Yakuza 2. Le jeu offre dès le début un résumé des évènements. Un résumé assez amusant puisque, rendu dans le cimetière où vous rendez hommage à certaines de vos connaissances, vos souvenirs vous reviennent et vous permettent de mieux appréhender l’histoire et les personnages dans leur ensemble.
 
screenAprès flash-back rapide dans Tokyo où vous apprendrez les bases de la baston et du maravage de gencives, vous voilà sur Okinawa, à gérer des problèmes de mouflets. En effet, tout le début du jeu (au bas mot 4 à 5 heures) consiste à régler les soucis que peuvent connaître vos chères têtes brunes. Et le jeu d’aborder des thèmes aussi poignants et touchants que le racisme, l’exclusion, le racket, la violence… c’est beau, on en chialerait presque, tiens. Ah, non, pardon, le mouchoir est sec.
Bon. Soyons franc, ce Yakuza 3 met assez longtemps à démarrer pleinement. Si cette première partie vous familiarisera avec le style et le mode de fonctionnement du jeu, tout aurait pu être bouclé en moins d’une demi-heure. Là, 5 heures à jouer les assistantes maternelles suivant des petites missions inintéressantes ponctuées de vidéo mièvres, c’est un poil longuet.
Mais bon. Ce n’est pas non plus insurmontable. Et le côté nunuche du scénario va faire place à une histoire plus intéressante et vous plonger dans le vif du sujet une fois arrivé à Tokyo.
Les habitués des deux premiers épisodes seront sans doute ravis de retourner dans le quartier de Kamurocho qui a vu les évènements de Yakuza 1 et 2 se dérouler. Ou pas. Finalement, on nous ressert la même soupe, mais en version HD cette fois-ci. N’ayant pas tâté réellement de ces deux premiers épisodes, ça n’a pas été mon cas.
 
screenPar contre… A bien y réfléchir, Yakuza 3 est une sorte de sous-GTA dans lequel l’action a été remplacé par des affrontements en « beat’em all » ponctués par des combats de boss de fin de chapitres un poil plus complexes à abattre et qui s’apparente plus à un jeu de baston classique. Seul petit souci, on a affaire à un jeu dont le level design est particulièrement… pourri. Un quartier moche, bien ceinturé par des murs invisibles, avec des milliers de bâtiments fermés et des centaines de passants que l’on renverse constamment vu que le personnage ne fait que courir. Un vrai jeu de quilles sans intérêt et qui en met un grand coup dans les joyeuses du réalisme.
Mieux encore, si la trame principale du jeu dure une petite quinzaine (voire vingtaine) d’heures, cette durée de vie a été gonflée de manière artificielle. En effet, on va vous demander de faire d’incessants allers-retours pour remplir des missions. Et les balades dans les rues, ça va un moment, mais à la longue, c’est véritablement casse-bonbons.
Heureusement, quelques mini-jeux viennent agrémenter tout cela. Le golf, plutôt sympa, les fléchettes, ce genre de choses. Dommage, finalement, que certains aient été retirés par rapport à la version japonaise (Mah-Jong, Shogi…), cela aurait donné encore un peu plus de variété au jeu.
Les missions annexes, elles, bien que parfois très répétitives et apportent néanmoins une certaine fraîcheur au jeu. Même si elles n’évitent pas elles non plus les pénibles allers-retours, elles ont au moins le mérite d’être une échappatoire temporaire à la trame principale. Cette trame, soit dit en passant, bien que très (beaucoup trop en fait) portée sur la parlotte et les longues cinématiques, est somme toute assez intéressante.
 
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Malheureusement, le jeu souffre de grosses lacunes techniques qui empêchent véritablement d’en faire un bon jeu. Les combats sont nombreux, certes. Ils offrent la possibilité de prendre des objets alentours pour en faire des armes (bicyclettes, poubelles…). Il y a même un jauge de « rage » qui, une fois remplie, permet d’effectuer des « coups spéciaux ». Malheureusement, en raison d’un nombre faible de combos, d’une IA à la ramasse et d’une animation réellement poussive, ces combats sont mous et ont du mal à faire monter l’adrénaline. Dommage quand on sait que c’est là la base principale du jeu. Les combats de boss sont un peu plus sexy, quand bien même ils sont généralement amenés bêtement d’un point de vue scénaristique (à notre époque, on ne cause pas, on flingue). Ils offrent parfois un certain challenge plus intéressant.
 
screenEn ce qui concerne le graphisme, Yakuza 3 n’est pas spécialement sexy. Animation raide, textures parfois relativement moches… on est retourné 3-4 ans en arrière, facile. Mais globalement, l’ambiance rendue est tout de même assez sympa.
Enfin, tout un tas de petits détails insupportables peuvent être notés. Le fait que les cinématiques ne soient pas « complètes » par exemple. Les discussions sont en effet toujours ponctuées par de simples (et très nombreuses) fenêtres de dialogues, sans voix, qu’il faut passer en appuyant sur une touche… Le truc pénible par excellence qui nous renvoie à des jeux d’il y a 10 ans et qu’aujourd’hui on passe sans prendre le temps de lire.
 
Finalement, Yakuza 3 est un jeu japonais. Uniquement japonais. Il marque un peu plus la différence de goût et de culture entre le pays du soleil levant et l’occident. Car se dire que là-bas, un jeu aussi moyen est culte, c’est une preuve que « nous n’avons pas les mêmes valeurs », pour citer une réplique qui sent la rillette. Si le jeu est effectivement assez important en termes de contenus et d’heures de jeu, il offre un rythme saccadé mal maîtrisé, un terrain de jeu somme toute bêtement restreint et mal utilisé, un gameplay limité et une technique surannée. On passera donc son tour. C’est d’autant plus dommage que l’histoire est sympathique, l’ambiance attachante et les personnages, assez charismatiques.

 

 
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Yakuza 3 (PS3)

Plateformes : PS3

Editeur : Sega

Développeur : Sega

PEGI : 18+

Prix : 60 €

LA NOTE

LA NOTE DES LECTEURS

note 4/10

 

 

Images du jeu Yakuza 3 (PS3) :

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