Publié le Jeudi 16 mars 2023 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test Mato Anomalies (PC, Nintendo Switch, PlayStation, Xbox)

Raté

Bienvenue à Mato, une ville entre SF et cyberpunk ambiance futuriste inspirée des grandes cités asiatiques. Une sorte de Shangaï fantasmé façon Blade Runner. Une ville dans laquelle vous allez incarner Doe, un détective privé chargé d’enquêter sur des phénomènes étranges qui semblent menacer les lieux, voire le monde tout entier : l’apparition de brèches démoniaques…
Et à s’y approcher trop près… Doe est aspiré dans une dimension peuplée de monstres. Secouru par Gram, un chaman dont le but est de combattre les ennemis qui sortent de ces brèches.

Mato Anomalies est un JRPG mâtiné de jeu de cartes. Vous allez donc incarner Doe et Gram, mais aussi d’autres personnages, votre groupe, qui possèdera quatre combattants au maximum, s’enrichira au fil de l’aventure. Entre Mato et l’autre dimension, appelée les Antres, vous allez parcourir les lieux, entre enquêtes et exploration de donjons, et donc tenter de sauver le monde de cette invasion.

Le jeu lorgne du côté des classiques du genre. Une pincée de Soul Hackers, un peu de Persona, beaucoup de Shin Megami Tensei, et pioche çà et là des idées sur d’autres JRPG.

D’un côté, donc, l’enquête dans Mato. Des personnages à rencontrer, des informations à trouver… et ces passages feront l’objet d’un petit jeu de cartes assez basique, sans grand intérêt, mais surtout avec des decks prédéfinis que vous ne pourrez pas modifier. Les échecs en sont d’autant plus pénibles, même si on pourra passer la partie au bout d’un moment. Cette partie du jeu manque clairement de profondeur et d’âme. Et surtout, ça plombe le rythme. C’est lent et rapidement chiant.


D’ailleurs, ce n’est pas seulement au jeu de cartes qu’on pourra faire ce reproche : la ville de Mato semble vide, hormis les personnages que vous rencontrez. Ça manque de vie, ça manque d’ambiance et, surtout, le jeu se borne à nous faire faire des allers-retours dans des niveaux en couloirs, sans aucune liberté. On en vient, finalement, à ne pas s’attacher aux personnages principaux et à simplement enquiller les courses d’un point A à un point B (et inversement), l’œil morne et détaché, sans s’investir totalement dans l’histoire et ce monde qui peine à convaincre, tant visuellement (graphiquement, ça reste quand même assez faiblard) qu’au niveau ambiance.

Et si la quête principale, très banale et sans surprise, peine à décoller et titiller notre intérêt, les quêtes secondaires finissent de l’achever : ces quêtes s’avèrent indispensables pour récupérer des objets et de l’expérience, au risque de se retrouver en galère si vous ne les faites pas. Mais leur intérêt frôle le néant. La faute aussi à une écriture décevante, sans profondeur, frôlant parfois la niaiserie nauséabonde. Et Dieu sait si Mato Anomalies tartine les lignes de texte. Malheureusement, comme expliqué, l’écriture étant mauvaise, on se retrouve à les passer inlassablement, péniblement.

Ensuite, Gram, de son côté, se bastonne dans les Antres. Sortes de donjons de brèches. Classique : du tour par tour, chaque personnage a deux types d’attaques, chacun a son propre style et il faudra jouer sur leur complémentarité. Notez, c’est important, que la barre de vie est commune au groupe. Ça manque de rythme, c’est très très classique et là encore, ça n’arrive pas à nous convaincre totalement.

Enfin, le jeu est totalement plombé par des menus innombrables, à la navigation mal pensée et à la lecture loin d’être claire la plupart du temps.

Pas la peine de s’attarder trop sur le jeu, au final. Mato Anomalies a voulu trop en faire, lorgner sur deux genres en même temps, mais n’en maîtrise aucun. Graphiquement faiblard (ce n'est pas la partie Visual novel, pourtant sympathique, qui sauve le truc), avec pas mal de bugs, doté d’un manque d’ambiance flagrant et plombé par une écriture pourrie, il rate le coche. Les fans de JRPG pourront lui trouver un certain intérêt… mais à part celui de sortir à un moment où il n’y a pas trop de jeux du même genre, on a du mal à lui en trouver.