Publié le Mercredi 11 juin 2025 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de The Precinct (PC, PS5, Xbox Series)

Good cop, bad cop

Les premiers GTA n’étaient pas des jeux d’action en vue extérieure, comme ils sont aujourd’hui, mais des jeux en vue de dessus, à foutre le bordel dans la ville avec votre petit bonhomme qui courait dans les rues et, accessoirement, piquait des tas de bagnoles.

The Precinct revient à ces premières amours d’une saga phare et vous propose non pas d’incarner un gros méchant pas gentil, mais un flic nouvellement arrivé dans la petite ville américaine d’Averno City. 

Nick Cordell Jr., jeune flic dont le papounet, figure mythique des costumes bleus, a été tué en service, débarque dans le commissariat de la ville. Il va devoir apprendre le job et nettoyer la ville de ses malfrats. Ce ne sera pas une mince affaire.

A bord de votre véhicule, vous allez patrouiller dans les rues, prenant les missions au fur et à mesure qu’elles vous sont proposées dans la radio, ou que vous les croisez sur votre chemin. Quelques missions différentes, comme la patrouille en hélico, l’infiltration d’un gang ou la traque d’un serial killer viendront pimenter votre quotidien. 

Entre courses-poursuites à pied ou en voiture, fusillades contre des braqueurs, arrestations ou exécutions… vous aurez fort à faire, chaque jour, parfois plusieurs fois par jour, pour faire respecter la loi dans une ville en proie au chaos. Si, si. Un tel bordel et un tel nombre d’agression, c’est délirant à bien y réfléchir.

Petit souci : il y a des lois à respecter. On ne fait pas n’importe quoi. Le but est d’être un bon flic. Irréprochable. Ne pas oublier les sommations. Ne pas faire un usage excessif de la force. Ne pas détruire le mobilier urbain lors des poursuites. Ne pas oublier son gyrophare. Ne pas blesser de civils… sinon, gare aux sanctions. Il faudra surtout apporter une réponse appropriée aux délits et crimes que vous aurez à traiter. On ne flingue pas un type juste parce qu’il détient illégalement des armes. On ne tabasse pas impunément un gamin qui tague un mur, même quand on a un uniforme. On ne lui enfonce pas non plus de matraque dans le cul. Bon, ça, ça n’est pas dans le jeu, mais vous voyez où je veux en venir : ce n’est pas parce que vous avez un flingue que vous êtes au-dessus des lois. Vous êtes la loi. Vous devez donc l’appliquer et non pas la bafouer. 


Vous aurez des couacs. Parce qu’une course-poursuite peut vite dégénérer. Et le jeu met l’accent là où ça fait mal. Grâce à une écriture particulièrement réussie, on se plonge dans une histoire où la pression est constante et la nécessité d’avoir des résultats toujours entravée par l’absolution obligation de respecter la loi. Parfois, vous laisserez échapper un criminel. Parfois, vos actes seront à l’origine d’une victime collatérale. Et j’avoue qu’on se sent un poil mal dans ces cas-là et qu’on tente, la fois suivante, une autre approche… l’idée étant, quoi qu’il arrive, de ne pas laisser traîner les choses et d’aller le plus vite possible dans une situation compliquée ou d’urgence.

Et il faudra aussi faire avec la hiérarchie qui vous met la pression, les collègues parfois corrompus, les affaires louches, les déceptions, les trahisons… et chaque réussite devient, au final, vraiment plaisante quand elle est totale, et un poids supplémentaire quand elle n’est pas parfaite.

Il y a plein de bonnes choses dans The Precinct. Les graphismes sont réussis, détaillés, l’ambiance est celle d’un New-York des années 90… l’immersion est totale, grâce aussi à des doublages de qualité.

Malheureusement, il y a aussi plein de choses moins bien. Une ville un brin petite, dont on a rapidement fait le tour. Des bugs de pathfinding. Une IA pas toujours au mieux de sa forme, qui parfois a des réactions complètement débiles. Ça gâche certaines fusillades et certaines courses-poursuites, surtout quand il s’agit de l’IA des passants. Et surtout, au final, un gameplay pas toujours juste, pas toujours précis. Les courses-poursuites en voiture s’éternisent parfois inutilement, alors que vous devez tirer dans les voitures des fuyards et que, bordel, vous n’arrêtez pas de le faire mais que ça ne les fait pas ralentir pour autant. Une certaine rigidité, aussi, dans les actions lorsque vous êtes à pied. 

Bref, The Precinct, c’est un petit jeu qui aurait pu être vraiment chanmé mais qui, manquant d’envergure et de précision, n’est au final qu’un bon petit jeu sympa, mais pas indispensable.