Publié le Vendredi 28 octobre 2011 à 12:00:00 par Alexandre Combralier
Test Ico & Shadow of the Colossus Collection (PS3)
Deux merveilles à vivre absolument
La « team Olympique ». Ce nom sied définitivement bien à l’équipe de Fumito Ueda. D’abord, parce qu’il lui a fallu quatre ans pour développer Ico, et quatre autres pour sortir Shadow of the Colossus ; ensuite, parce que ses deux jeux se classent au-dessus même, si cela était possible, de la première place du podium des jeux vidéos cultes – du moins pour beaucoup. Sortis respectivement en 2002 et en 2006, Ico et Shadow of the Colossus sont en effet entrés dans le large Panthéon des jeux mémorables de la vénérable PS2. Incontestables succès critiques, moins évidents succès commerciaux (surtout pour Ico), les deux softs ont tout simplement acquis le statut de titres incontournables. Ayant obtenu un succès d’estime auprès de bien davantage de joueurs avec le temps, Ico et Shadow of the Colossus ont été de plus en plus difficiles à trouver ; et puis, nos écrans HD déforment, chacun le sait, les graphismes PS2. Alors, Sony, conscient de l’opportunité à saisir, a décidé d’adapter les deux titres à la PS3.
On en vient donc aux jeux proprement dits. Plutôt que de traiter de l’un d’un côté, puis d’en venir à l’autre ensuite, comme l’on voit se faire partout ailleurs, rendons hommage à l’unité qui regroupe les deux titres en les abordant tout à fait parallèlement.
Ico et Shadow of the Colossus en disent moins pour dire plus. Ce qu’ils ne disent pas – car ils disent peu -, cette part d’ombre, est remplie par le joueur. A l’exception des fabuleuses séquences d’introduction et de fin – en particulier pour Shadow of the Colossus -, quasiment aucune cinématique ne vient perturber le joueur dans son avancée. Narration zéro, interprétation à foison. Il serait futile de lister toutes les réflexions que peuvent susciter des scénarios vains en apparence, mais remplis de folles subtilités, de références mythologiques, de réflexions métaphysiques, de zones d'ombre passionnantes à éclaircir ; une simple recherche Internet suffit.
A cela, les ambiances sonores et musicales n’y sont pas pour rien. Deux périodes s’entrecroisent. Celle du calme : où l’on entend le vent venant nous rappeler notre petitesse et l’infinie immensité des espaces qui nous entourent, le vide de la nature, mais un vide qui saisit, qui captive ; la seconde, où la musique décolle enfin. Dans Shadow of the Colossus, la rupture est beaucoup plus évidente : au silence glaçant des plaines désespérément désertiques, succède, d’un coup, l’épique musique de l’affrontement avec le colosse. Les compositions de Kow Otani servent magiquement l’expérience du joueur, et méritent l’écoute, et la réécoute, à elles seules.
Expériences relativement inversées, donc, mais qui restent inséparables de la présence continue d’une touche qui symbolise, à elle seule, le lien entre les deux jeux, comme elle marque le lien entre les protagonistes de chaque jeu. Cette touche, c’est la touche R1. Dans Ico, elle sert à tenir Yorda par la main (ou, à défaut, de l’appeler) : car, si le joueur est loin de Yorda, celle-ci pourrait être rapidement emportée par les ombres ; cette touche symbolise, disons, le lien qui unit Ico et Yorda. Dans Shadow of the Colossus, la touche R1 sert à s’agripper à toute corniche ou, surtout, à la fourrure des colosses ; elle symbolise, disons, l’espoir de Wanda de faire ressusciter Mono, auquel s’accroche désespérément le joueur. En réalité, le gameplay et l’histoire des deux titres sont subtilement liés, s’épousent, à un niveau de raffinement sûrement jamais atteint dans le jeu vidéo. Les incroyables, les mirifiques séquences de fin en apportent la preuve et nous font redécouvrir les jeux sous un nouveau regard – le joueur comprend qu’il a été joué.
Alors, bien sûr, tout n’est pas parfait dans ces deux voyages. Des problèmes de caméra mal orientée pourront venir ternir votre expérience, mais temporairement, mais faiblement. Aussi, il est un point sur lequel achoppent les deux titres : la durée de vie. Il ne faudra probablement pas plus de quinze heures pour boucler Ico et Shadow of the Colossus, sans compter que rejouer aux titres veut dire avoir trouvé la seule et unique solution. Oui, les jeux sont courts. Ils n’ont d’ailleurs aucune quête annexe (il y a bien une massue à rechercher dans Ico, ou un mode Time Attack et des lézards à pister dans Shadow of the Colossus, mais rien de très signifiant). Cependant, leur durée est sûrement une condition de l’intensité de l’expérience poétique qu’ils proposent ; ils auraient été de toute manière lassants, ne le cachons pas, s’ils étaient plus longs. Enfin, on y revient toujours avec plaisir, moins pour le gameplay, cette fois-ci, que pour revivre un voyage à nul autre pareil dans le monde du jeu vidéo.
En définitive, on ne ressort pas indemne des deux jeux de Fumito Ueda. Pour ma part, même des années après l’avoir fini, je ne cesse de rejouer à Shadow of the Colossus, que je considère, à titre tout à fait personnel (mais au diable l’objectivité !), comme le plus grand jeu vidéo de tous les temps. Ico serait aussi tout haut dans mon classement, mais, sans hésiter, un peu plus bas (Shadow of the Colossus, plus récent, est logiquement plus abouti). Poétiques, artistiques, envoûtants sans être lassants, Ico et Shadow of the Colossus sont des expériences à part entière que tout joueur – et même plus – se doit absolument de connaître. Je pourrais longtemps, très longtemps, parler de mon voyage en terre d’Ueda. En vain. Car Ico et Shadow of the Colossus sont comme des rêves : ils se vivent, mais ne se racontent pas.
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Ico & Shadow of the Colossus HD Collection (PS3)
Plateformes : PS3
Editeur : Sony
Développeur : Team Ico - Bluepoint Games pour le portage
PEGI : 12+
Prix : 40 €
Images du jeu Ico & Shadow of the Colossus HD Collection (PS3) :
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