L'Edito du Dimanche

 

Publié le Dimanche 27 avril 2025 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Les trous, c'est encore ma grande passion

imageA plusieurs reprises, ces derniers mois, je vous ai parlé de ma passion des trous. Sans aucune arrière-pensée aucune, pour une fois, ni aucun jeu de mot lourdingue, je me suis découvert une appétence irrésistible pour les cavités terrestres.

J’en suis le premier surpris, voyez-vous. Ma chère, tendre et aimante épouse, elle, non. Comme elle me l’a fait remarquer, je passais suffisamment de temps dans ma cave pour y avoir développé au fil des années une certaine affinité avec les anfractuosités. Mais moi, je reste toujours assez étonné du bien-être qui m’envahit une fois sous terre, même quand il n’y a aucune bouteille à portée de main.

Je laisse à Sigmund et autres charlatans du trifouillage de méninges trouver des explications autistiques, traumatiques ou même plus dégueulasses, intra-utérines, et je me contenterai d’aucune explication à ce sentiment de plénitude qui m’envahit quand je pénètre les orifices terrestres.

Si je vous parle de ça, c’est que cette semaine, j’ai décidé de la passer dans la peau d’un Indiana Jones des temps modernes. On a tous rêvé, étant petits, d’être archéologue. Généralement, ça intervient après le rêve d’être pompier et avant celui d’être gynécologue. Mais on a tous rêvé, un jour, d’être Indiana Jones à la place d’Indiana Jones. On oublie que la plupart du temps, être archéologue, c’est passer sa journée à genoux avec une petite brosse à dent à la con à nettoyer un poil de cul de mammouth ou un éclat d’amphore. Mais parfois, archéologue, c’est aussi explorer la jungle à la recherche de sites oubliés depuis des siècles, où nichent encore des trésors inestimables. Une vie à la Indiana Jones, quoi. Les nazis en moins. Quoi que… 32% aux législatives…

Enfin bref. Cette semaine, je me suis lancé dans une expédition à la recherche de dolmens, tumulus et autres menhirs oubliés.

imageEt j’ai vécu une aventure comme dans un film. Ou un livre, si vous préférez. A la base, quand le héros cherche un endroit secret et qu’il trouve un vieux paysan qui va lui dicter le chemin, on prend ça pour un raccourci de feignasse de scénariste, à la manière du tournevis sonique de Doctor Who : « comment sortir notre héros de cette galère ? Allez, hop, on va lui donner un objet à tout faire… ». « Comment le héros trouve-t-il le chemin ? Allez hop, on lui colle un vieux qui va lui indiquer la route ».

Et bien là, j’ai vécu la réalité de ce raccourci de feignasses.

Plusieurs fois, ce sont des paysans du coin, mémoires des lieux, qui m’ont indiqué la route à prendre pour aller découvrir ici le menhir oublié, là le tumulus perdu ou encore le dolmen dont tout le monde a entendu parler mais que personne n’a jamais vu. Vous crapahutez sur des chemins avec votre vieille carte trouvée dans un livre poussiéreux quand, tout à coup, le chemin s’arrête. Et là, au bout du chemin, y’a toujours un petit vieux qui vous indique la suite du parcours.

Et c’est là que les choses se compliquent :
« Y’a plus de chemin. Là, faut longer le champ et pénétrer dans la forêt. Vous faites 500 mètres et vous prenez à droite, entre les deux grands arbres qui se rejoignent comme une arche. Et vous arrivez… »
« Ah ok, merci ! »
« …vous arrivez devant une falaise qu’il faut descendre mais c’est facile, y’a des prises, puis prendre Nord-Ouest à travers la jungle pendant 5 kilomètres jusqu’à la statue de poisson renversée, de là, vous prenez est-nord-nord, pendant 3458 pas, vous tournez à gauche et c’est tout droit jusqu’à la clairière. Le Grand Menhir sacré y est en plein milieu. »

Et c’est comme ça que toute la semaine, j’ai crapahuté dans des endroits improbables, au milieu des animaux sauvages, des nuées de moustiques, à traverser des murs de ronces et autres plantes promptes à vous arracher la peau à coups d’épines acérées, à tracer des chemins pendant des heures dans une nature hostile, le tout pour découvrir… des putains de cailloux. (Et j’en ai découvert plein).

imageNon parce qu’il faut quand même que je vous avoue. Les menhirs, ça reste des putains de cailloux. Grands, moyens, petits… ce sont juste des cailloux, quoi. Faut vraiment être complètement gelé pour avoir, comme passion, de planter tout droit des putains de saloperie de cailloux. Bref, les menhirs, ça ne me fait ni chaud ni froid.
Tout comme les dolmens, hein. Ça ressemble à des abribus préhistoriques. Je suis sûr que les tribus s’y massaient pour aller au boulot, attendant cette saleté de Tricératops 6162 qui, une nouvelle fois, a dix minutes de retard et c’est toujours la même chose avec la RATP (Régie Autonome des Transports Préhistoriques).

Restent les tumulus.

En adéquation avec ma passion des trous, je me suis découvert une passion pour les tumulus. Ramper dans la boue, avancer dans des couloirs étroits à moitié éboulés et qui ne demandent qu’à vous ensevelir si vous éternuez trop fort, plonger dans l’obscurité totale pendant des centaines de mètres, jusqu’à déboucher sur une chambre dont la taille, même infime, ne serait pas pour déplaire aux étudiants parisiens… Sentir l’humidité de la pierre, sentir le poids des siècles tout autour de vous…

Alors oui, il n’y a rien qui ressemble plus à un tumulus, qu’un autre tumulus. Mais c’est comme ça. Ne cherchez pas. J’aime les tumulus. J’suis un gars à tumulus.

Définitivement, les trous, c’est ma grande passion.

Smiley bisou. Cœur. Cœur. Aubergine.

 

 
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