Final Fantasy VII Remake (PS4)

 

Publié le Mardi 14 avril 2020 à 12:00:00 par Vincent Cordovado

 

Test de Final Fantasy VII Remake (PS4)

Un gros Cloud dans le ciel

Très longtemps, le remake de Final Fantasy VII n'aura été qu'un fantasme. Un doux rêve pour tout ceux qui ont goûtés pour la première fois aux délices des jeux de rôle japonais à travers ce titre. Pour votre serviteur, et comme je le pense, pour beaucoup d'entre vous, c'est ce jeu qui m'aura permis de mettre le pied à l'étrier du monde des J-RPG. Et puis, un beau jour de l'E3 2015, boum, la nouvelle fit l'effet d'une bombe, Final Fantasy VII allait avoir droit à son remake. Quelques temps plus tard, boum, une seconde bombe, Final Fantasy VII Remake ne serait pas livré d'un bloc mais sous forme d'épisodes avec un premier volet qui ne se concentrerait que sur la partie de Midgar. Euh oui bon d'accord, mais passées les questions encore sans réponse aujourd'hui, comme le nombre de volets prévu et à quelle échéance, que vaut cette épisode qui permet "d'approfondir notre connaissance de Midgar", comme le dit l'équipe du jeu. Voici mon avis après plus d'une quarantaine d'heures de jeu à mon actif.

Final Fantasy VII nous conte donc l'histoire de Cloud, un ex-SOLDAT de première classe qui rejoint le groupe éco-terroriste Avalanche. Ce groupe lutte contre la Shinra, une multi-nationale  pas très sympa qui exploite les ressources de la planète pour se faire un maximum de thunes. Si vous avez fait l'épisode original, vous savez que ce n'est que la partie émergée de l'iceberg et qu'un danger bien plus important attend nos héros. Ce Remake "épisode 1" se concentre uniquement sur la partie Midgar qui ne représente que quelques heures de jeu dans l'opus original (environ 5h), de ce fait, autant vous dire que par rapport à l'histoire originale, on n'avance pas vraiment, mais on y reviendra.


Final Fantasy VII Remake modernise le système de combat de son aîné pour un résultat qui, s'il ne m'a pas vraiment convaincu au début de l'aventure, gagne grandement en épaisseur au fil des matéria acquises et des compétences débloquées. En effet, Final Fantasy VII Remake a troqué le système d'origine au tour par tour de son grand frère pour des mécanismes plus contemporains, à base d'action directe mais avec la possibilité de ralentir fortement l'action lorsqu'on se balade dans les menus. On peut locker, esquiver avec rond, se protéger avec R1 et l'on passe d'un personnage à l'autre avec les flêches de la croix directionnelle. On ne perd pas l'existence de la jauge ATB qui demande d'être rempli pour pouvoir utiliser un objet, lancer une magie ou encore utiliser les compétences propres aux personnages et que l'on acquiert via les différents armes glanées dans l'aventure. On retrouve également le système de limite, qui a changé de nom pour le coup, mais qui permet toujours de lancer une attaque dévastatrice. Final Fantasy VII offrait de merveilleuses possibilités de combinaison avec son système de Matéria, ici, on en retrouve une partie. En effet, le titre est un peu prisonnier de ces limites scénaristiques : comme on est au début de l'histoire original, même à la fin du jeu, les armes n'auront jamais autant d'emplacement que les armes finales du titre d'origine et on récupère globalement moins de Materia différentes. Mais on pourra toujours réaliser quelques combinaisons efficaces, comme par exemple une matéria de zone combinée à Soins, permettant de soigner de manière efficace toute l'équipe. A noter quand même que, histoire de ne pas décevoir les fans, les Materia d'invocations sont présentes, bien qu'elles n'apparaissent normalement qu'après les évènements de Midgar. A-RPG oblige, les deux combattants que l'on ne contrôle pas sont dirigés par l'IA qui pour le coup, fait bien le job, notamment en mode difficile où elle enclenche correctement la garde et n'a pas de tendance suicidaire.

Autre nouveauté par rapport à l'épisode d'origine, la possibilité d'améliorer ses armes presque comme on le souhaite, en dépensant des PA pour acheter des aptitudes genre Attaque Physique +5, PV +150, Nouvel emplacement de matéria, etc... l'idée est de pouvoir vous créer une arme avec le profil souhaité : Une arme équilibrée, avec des statistiques équivalentes en attaque physique et attaque magique, ou un truc de bourrin spécialisée en attaque. Chaque arme possède une compétence que vous pourrez acquérir de manière définitive, et donc l'utiliser, sans l'arme en question, en l'utilisant suffisament au préalable. Petit détail mais qui fait plaisir, les armes sont prises en compte dans toutes les cinématiques du jeu et ça va même jusqu'aux Materia associées que l'on peut également voir de manière dynamique.


Graphiquement, ce Final Fantasy VII remake souffle très souvent le chaud, mais est capable du froid. Sublime lors des cinématiques, des cutscenes ou globalement, dès que les protagonistes sont à afficher, les PNJ sont franchements foirés avec des apparences tellement lisses que ça dénote avec le reste. Idem pour les textures qui bavent par endroit (bordel, mais la porte de l'appartement...) et j'avoue que ça pète franchement le truc. Même syndrôme avec les musiques : les réorchestrations des thèmes originaux sont vraiment au poil, un régal pour les oreilles, par contre, dès qu'on sort des titres classiques... Euh... Mais à mes yeux, le véritable problème de ce Final Fantasy VII Remake n'est même pas là puisqu'au Final, on arrive à en prendre plein les yeux, plein les oreilles. Nan, le véritable problème de ce Remake vient de son faux rythme induit par le découpage en épisode choisi par Square Enix et la volonté du studio de ne prendre que peu de liberté par rapport à la trame d'origine.

Faire un jeu complet sur une partie qui ne dure que 5 heures, c'est compliqué. Très compliqué. Et Square Enix s'est à mon sens cassé la gueule. Je me suis malheureusement emmerdé pendant plus d'une vingtaine d'heure avant de commencer à ressentir du plaisir autrement qu'en retrouvant de vieux copains. En gros, ce Final Fantasy VII Remake a le goût d'un Whisky qu'on aurait reconstitué à partir de quelques gouttes d'un Whisky 18 ans d'âge et qu'on aurait complété avec de la flotte. Oui, on en a bien un peu le goût de base, mais bordel, qu'est-ce que ça reste fade, et le pire, c'est que c'est vendu au prix d'un vrai Whisky, pour rester dans la métaphore.

Square Enix avait deux possibilités : suivre à la lettre le titre original ou prendre beaucoup de liberté pour éviter d'avoir l'impression qu'on étende artificiellement cette partie qui est courte dans l'opus d'origine. Le truc, c'est que l'on a droit au premier choix avec un chouia du deuxième. En effet, dans les lieux visités et les évènements, Square Enix a collé en très grande partie à l'oeuvre originale, le problème, c'est qu'il n'y avait pas franchement d'enjeu dans certaines de ces parties, du coup, certains chapitres sont totalement inutiles et on a juste l'impression d'arpenter de longs couloirs sans trop savoir pourquoi (cimetières des trains, égoûts x2, quel horreur). Concernant les nouveaux lieux visités, permettant au joueur "de décourvrir Midgar comme jamais", ils sont franchement dispensables et certaines séquences sont carrément foirées. Le summum étant le chapitre 4 avec un moment à moto complètement random, son nouveau personnage sorti d'une poubelle des PNJ de seconde zone et lamise en scène totalement ridicule... Sérieusement, 5 ans de développement pour ce genre de chose ? Oui, certains moments déjà existants ont été gardés, améliorés, voire totalement revus et corrigés, d'autres ajouts sont vraiment sympathiques (La partie Wall Market est vraiment cool) et ça c'est une bonne chose, mais ça reste quand même bien anecdotique pour comprendre l'univers et l'histoire qui se dessine. Le titre a été gonflé par des quêtes annexes franchement pas intéressantes mais qui permettent, là encore, d'augmenter un peu plus la durée de vie. J'étais très dubatatif concernant le fait que ce premier volet se cantonne à Midgar et malheureusement mes craintes ont été confirmées. Le titre propose bien un mode de difficulté supplémentaire une fois terminé et la possibilité de rejouer les 18 chapitres du titre, mais franchement, ça ne tentera que les plus motivés. C'est uniquement pour gagner les trophées ou des livres de compétences pour atteindre le niveau maximum de nos armes.

Vous l'aurez compris, ce Final Fantasy VII Remake ne m'a franchement pas convaincu. Si la technique est là, qu'il est capable de raviver quelques bons souvenirs, il n'en demeure pas moins que le rythme est foireux, qu'on passe son temps dans des couloirs vides à affronter de temps à autres quelques ennemis et que ça ne commence à être intéressant qu'à partir de vingt heures de jeu, moment où se dessine enfin un enjeu. Autant dire qu'il faut s'accrocher. J'ai beau être fan, être heureux d'avoir retrouvé Cloud, Tifa, Barret, Aerith et Rouge XIII, ce premier volet m'a déçu. Une histoire qui ne démarre jamais et dont on fait durer des plombes certains moments juste pour justifier les 70 € déboursés. La fin du titre laisse entendre que le prochain volet devrait prendre bien plus de liberté par rapport à l'oeuvre originale et je regrette que ça n'ait été que trop peu fait dans cet épisode pour améliorer le rythme et véritablement présenter une autre facette de l'univers. Le chapitre 18 qui semble partir totalement en cacahuètes est, en fait, riche en signification et permet d'imaginer que les prochains épisodes devraient être bien plus originaux. Espérons qu'il en sera ainsi, mais pour l'instant, c'est mal parti.

 

 
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Final Fantasy VII Remake (PS4)

Plateformes : PS4

Editeur : Square Enix

Développeur : Square Enix

PEGI : 16+

Prix : 70 €

Aller sur le site officiel

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