Publié le Vendredi 14 août 2020 à 12:00:00 par Théo Valet

 

Röki (PC)

Un merveilleux jeu d’aventure qui en met plein les yeux

Röki est le nouveau jeu d’aventure en Point & Click de Polygon Treehouse, un jeune studio indépendant créé par deux anciens Game Art Director de chez Guerrilla Games. C’est le tout premier jeu du studio. Dans Röki, rien à voir avec la boxe, vous incarnez la jeune Torve qui va devoir sauver son petit frère Larse, enlevé par un gigantesque monstre qui a attaqué votre maison. Votre père a disparu dans l’attaque et votre frère est emmené dans la forêt qui borde votre maison. Pour sauver votre frère vous allez comprendre qu’il vous faudra l’aide des Jötnar, les grands dieux de la forêt qui ont disparu depuis qu’ils ont dû affronter l’une des leurs, et l’exilés dans une prison magique. Elle s’est vengée en infectant la forêt avec un parasite très dangereux et cruel.
Durant votre aventure vous allez faire la rencontre de bien des créatures issu du folklore scandinave. Préparez-vous à voir des trolls, des tomtes, des krokelins et j’en passe.

La mécanique de base du jeu est très simple. Vous obtenez divers objets qui iront se stocker dans votre inventaire. Pour les utiliser vous devez déroulez cet inventaire puis glisser-déposer l’objet que vous voulez utiliser avec le décor. Certains objets se combinent même entre eux afin de former un autre objet. C’est un peu déroutant au début quand on n’a pas l’habitude, mais on prend très vite le coup de main. Vous pouvez jouer au clavier-souris ou à la manette, les deux sont vraiment très bien optimisés et le jeu s’adapte automatiquement à la manette même si c’est une Dualshock. L’histoire est découpée en trois actes différents où une mécanique s’ajoutera à chaque fois (ou remplacera la précédente). Elles sont amenées en rapport avec la narration et les rencontre qu’on fait et permettent vraiment de renouveler le jeu quand il y a besoin.

Pour le 1er acte, on a seulement le côté Point & Click qui est mis en avant et utilisé de toutes les façons possible. On interagit avec l’environnement, on construit divers mécanismes avec plusieurs objets, etc. Dans le 2ème acte, on croise une sorcière qui nous fabriquera deux masques qui permettront de se rendre invisible et de voir des choses cachées par magie. Ces masques vont renouveler le jeu et permettre de faire de nouvelles choses en plus de garder les objets à utiliser. Le pouvoir de dévoiler des choses cachées permet en plus d’offrir une rejouabilité aux zones de jeu et on les revisite avec plaisir. Cette acte se permet même de nous donner des objets qui peuvent durer un certain temps avec une petite mécanique intégrée. Enfin, le 3ème acte amène un gros changement avec le fait de contrôler un autre personnage en plus de Torve (je ne vous dis pas qui sous peine de vous spoiler). La dualité des deux est géniale avec Torve qui est agile et qui sait grimper et l’autre personnage qui est fort et peut ouvrir des éléments que Torve ne peut pas. Les deux personnages ne sont en plus pas dans le même monde, Torve est dans le monde magique et l’autre personnage dans le monde réel. Les deux ne peuvent se voir, mais ils partagent leur inventaire et voit les répercussions des actions de l’autre. Si l’un d’eux ouvre une porte, l’autre en profite aussi et s’exclame en voyant le changement dans son monde. C’est super bien fait.



Les 2ème et 3ème actes sont vraiment marquants par leurs ingéniosités dans les puzzles et les surprises qui nous attendent. Le 1er acte représente le début de l’histoire, il est donc plus calme, car on apprend encore tout mais très bien amené. Malgré la narration omniprésente, vous êtes plutôt libre de faire les puzzles dans l’ordre que vous voulez, et surtout dans l’acte 2 du jeu. La zone de jeu est très grande et découpée en plusieurs parties que vous pourrez rejoindre rapidement grâce à des portails que vous débloquez petit à petit.

Certains puzzles sont un peu durs si on n’observe pas assez les environs. On risque de rater un objet et être bloqué pour la résolution sans forcément comprendre ce qui manque. C’est pour ça qu’il faut utiliser à outrance la touche permettant de mettre en surbrillance les objets interactifs de la zone. Ça permet de voir tout ce qu’on peut toucher et récolter en une fois. Croyez-moi vous ferez bien moins d’aller-retour grâce à elle et je sais de quoi je parle.
On est aussi aidé par les notes qu’on écrit dans notre carnet, il faut les lire car beaucoup d’indices s’y cachent. Si vous êtes perdu c’est un réflexe à prendre. Il faut aussi bien lire les dialogues car ils nous disent souvent quoi faire, et ne pas hésiter à reparler aux personnages pour qu’ils répètent.
Le carnet permet aussi d’accueillir les petits objets que vous ramasserez en tant que trophées, ce n’est pas très utile, mais ils ne sont pas trop compliqués à trouver et les joueurs qui aiment finir un jeu à 100% apprécieront. Les trophées sont en plus en rapport avec l’état d’esprit de Torve qui vit sa plus grande odyssée dans un monde qu’elle ne connait pas. Elle collecte donc des souvenirs.

En parlant du monde, il est somptueux. Que se soit le thème de base ou les environnements qui sont détaillés et magiques. Le monde est vivant, on voit toujours des petits éléments bouger, des animaux courir sur les arbres ou la neige qui tombe légèrement. C’est là qu’on remarque que les deux créateurs de Polygon Treehouse étaient des Game Art Director, ils gèrent leur direction artistique sur le bout des doigts. Cette direction artistique est en plus sublimée par un Sound Design extra avec des musiques d’ambiance parfaite qui vous feront rêver et vous transporteront dans ce monde magique.

Le jeu est en plus de tout ça très bien optimisé et ne présente presque aucun bug. On voit certes quelques problème de collision, notamment avec le sol, mais ça passe vite à l’écran et ne gâche en aucun cas l’expérience de jeu.
La sauvegarde est automatique et régulière ce qui est très pratique quand on veut faire une pause et reprendre plus tard.  Et comme dit tout à l’heure, le jeu s’adapte à chaque manettes.

Honnêtement, cette expérience a été une claque pour moi. Je ne suis pas particulièrement fan de Point & Click et de Puzzle Game, mais celui-ci m’a frappé en plein cœur. Tout est subtil que ce soit le monde où on évolue ou les puzzles qui sont si bien amenés. L’histoire est en plus de ça très prenante et riche en rebondissement, d’où la raison pour laquelle je vous en dévoile le minimum possible car il faut la découvrir par vous-même. On n’a pas envie d’arrêter une fois qu’on est dedans. Tout se débloque petit à petit et on en tire une très grande satisfaction surtout quand on réussit un puzzle où on galère depuis un certain temps. Surtout que je ne suis pas très bon en puzzle de base et j’ai mis du temps à comprendre qu’il faut bien tout observer. Une fois maitrisé, c’était parfait. Il y a une logique à prendre en main et elle est très bien pensée. J’ai particulièrement adoré les moments où on affronte le parasite Nattmare, les puzzles sont différents de ce qu’on a vu dans le jeu normal et se sont des grands moments de narration où on en apprend bien plus sur le passé de notre personnage et ses liens familiaux. Ces passages rendent la fin très touchante quand on est impliqué dedans.


L’univers est aussi particulièrement original, je suis fan de mythologie, mais je dois avouer que je ne m’y connais pas trop en mythologie scandinave. J’ai pu apprendre ce qu’était un tomte ou un krokelin et rencontrer des êtres divin comme le chat de Yule ou le terrible Fossgrim. Si vous ne comprenez rien à ce que j’écris, c’est que vous devez jouer au jeu.
Je pense que j’ai eu le meilleur jeu pour finir en beauté mon stage, je ne m’attendais vraiment pas à ça. La bande-annonce m’avait tout de suite intriguée mais je ne pensais pas prendre une claque pareille. Les fans de jeu de puzzle s’y retrouveront autant que les néophytes comme moi alors n’hésitez pas et foncez, vous ne le regretterez pas.