Publié le Mardi 5 octobre 2021 à 12:30:00 par Luc Vidal
Diablo II : Resurrected (PC, PS5, PS4, Switch, Xbox Series, Xbox One)
C'est très bien il y a 20 ans, c'est juste bien aujourd'hui
Pour commencer, je tiens à préciser que je n’ai jamais joué à Diablo 2, j’ai joué à Diablo 3 uniquement. Je n’ai donc pas joué à Diablo 2 : Resurrected par nostalgie, mais pour découvrir un classique du jeu vidéo, qui est sorti originellement en 2000, soit l’année de ma naissance. Je vais donc traiter ce jeu comme n’importe quel jeu sorti en 2021, et je ne serais pas influencé par de vieux souvenirs puisque je n’en ai pas. Mais je me suis quand même renseigné sur l’œuvre originale. Cette petite introduction passée, que peut-on dire de ce Diablo 2 : Resurrected ?Tout d’abord, on doit choisir un personnage. Il y en a sept, chacun correspondant à une classe et donc un style de jeu particulier : l’Amazone, l’Assassin, le Nécromancien, le Barbare, le Paladin, la Sorcière et le Druide. Une fois ce choix fait, on commence. Le jeu est en 3D isométrique et est divisé en cinq actes. Durant chaque acte, on a un camp de base où on retrouve plusieurs PNJ qui ont différentes fonctions : marchand d’objet, réparateur d’équipement ou encore recruteur de mercenaires. Certains personnages ne possèdent pas de telles fonctions, mais ils permettent de faire avancer l’histoire et certains peuvent donner des informations utiles lors d’une quête. On a également un coffre qui permet de stocker des objets et de l’argent ainsi qu’un téléporteur qui peut nous envoyer vers d’autres zones, une fois qu’on a trouvé le téléporteur qui s’y trouve.
Depuis ces camps de base, on part explorer des terres dangereuses, qui sont bondées de monstres hostiles. Sérieusement, il y en a partout. Ces terres dangereuses sont divisées en zones, ce qui permet de se repérer. Car, si on a une mini-carte, on n’a pas de carte globale. Donc, pour aller jusqu’à un endroit inconnu et éloigné, il va falloir chercher et vagabonder un petit moment.
On trouve également, à divers endroits, des entrées de donjons, grottes, et autres souterrains. C’est souvent là qu’on se retrouve dans les situations les plus difficiles et où on affronte les boss les plus dangereux.
La boucle de jeu est donc assez simple : on a une quête, on va à l’endroit indiqué en tuant tout ce qui bouge, et une fois qu’on a fait ce qu’on avait à faire, on retourne au camp de base. Le combat est donc de très loin la partie la plus importante du jeu. On cible automatiquement l’ennemi le plus proche de notre personnage et de son orientation. On a une attaque de base, et toute une floppée de sorts qu’on débloque au fil du jeu. On peut équiper douze compétences au total. Notre personnage évolue via un système classique de barre d’expérience qui se remplit lorsqu’on tue des monstres et qui nous donne un niveau une fois pleine. A chaque niveau, on gagne cinq points que l’on peut attribuer à différentes statistiques pour augmenter nos dégâts, points de vie etc… Mais on gagne également un point de compétence qui peut être utilisé pour débloquer une nouvelle compétence ou en renforcer une que l’on possède déjà.
Chaque personnage possède trois arbres de compétences (passives ou actives), chacun basé autour d’une facette de la classe. On a donc beaucoup de choix à faire au niveau des compétences, et comme on peut en équiper beaucoup, c’est très satisfaisant. On peut vraiment avoir un personnage qui nous plaît et qui combat d’une manière qu’on a choisie et peaufinée. Mais le combat souffre d’un défaut assez important : il est vieux. Peu de travail a été accordé au gameplay. C’est l’un des arguments de vente du jeu : « redécouvrez le Diablo II que vous connaissez et que vous adorez ». Mais moi, je ne l’ai jamais adoré, je le découvre pour la première fois. Les combats sont assez rigides, statiques et peu dynamiques. D’un côté, le contrat est rempli, j’avais l’impression de jouer à un vieux jeu.
Attention, je ne dis pas que le jeu est mauvais. Je l’ai trouvé plutôt fun et amusant. De plus, la difficulté est au rendez-vous. Mais lorsque je joue plus d’une heure d’affilé, ça commence à devenir monotone et répétitif, d’autant plus que le jeu est assez long. Je n’espérais pas qu’on ajoute à Diablo 2 tous les « automatismes » des jeux récents (dashs de partout, gros effets spéciaux, feedbacks à tout va, etc…) mais le gameplay a aujourd’hui vraiment vieilli. Il aurait pu être retouché pour être plus dynamique et violent. Parce que maintenant, Diablo 2 n’a plus grand-chose d’un jeu très violent. Un élément qui contribue beaucoup, selon moi, à cette impression, c’est les animations. Contrairement aux graphismes, elles ont été peu retravaillées. Elles ressemblent beaucoup à celles du jeu de base. Elles sont très simples et rigides, on a l’impression que notre personnage souffre d’arthrose. Cela joue énormément dans le dynamisme des combats, et là, c’est plat.
Les graphismes en eux-mêmes ont par contre reçu un gros travail. On a là de la 3D avec des modèles sympas et de jolies textures. La seule chose qui pêche un peu, c’est que les décors du jeu sont faits de la même manière que pour le jeu originel. Les espaces en plein air sont assez vides avec très peu de variations entre les zones d’un même acte. De manière générale, les graphismes en eux-mêmes sont assez bons, mais ils sont mal exploités. Par exemple, on a certains ennemis qui sont différents sur le papier, mais qui consistent en un seul et même ennemi avec des couleurs et statistiques différentes. Ça passe un peu mal en 2021, surtout quand la plupart des ennemis ont un comportement très basique et peu original.
Par contre, les cinématiques retravaillées sont le plus gros point fort de cette nouvelle version de Diablo 2. Elles sont vraiment belles et très réussies. Elles donnent vraiment le ton du jeu et de son histoire et donnent envie à elles seules de continuer à jouer. L’histoire du jeu en elle-même est simple mais fonctionne. En dehors des cinématiques, l’histoire est narrée à travers les dialogues avec les personnages, qui consistent en des bulles doublées à l’oral. Certains les passeront, d’autres les écouteront ou les liront. Cette histoire n’a rien d’incroyable, mais elle garde son lot de mystères sombres si chers à la licence et donne un fil directeur pas déplaisant. Elle sert principalement d’explication aux différentes quêtes données au joueur.
En dehors des graphismes ou de l’histoire, certains autres aspects du jeu ont reçu un peu d’amour, et c’est pour le mieux. L’interface a été retravaillée pour rester fidèle à l’œuvre de base tout en étant améliorée. Elle fonctionne bien et est assez lisible et compréhensible. L’inventaire a été agrandi, et heureusement ! Pour ceux qui n’ont jamais joué à un Diablo, ça peut paraître un détail, mais ça ne l’est pas du tout. En effet, on passe notre temps à ramasser des objets de toutes sortes : potions, gemmes, équipement, charmes, parchemins et j’en passe. Si on ramasse tout ce qu’on trouve, notre inventaire se remplit à une vitesse sidérale. Alors on fait le tri, on ne prend que les potions dont on a besoin, on ne garde que l’équipement qui peut remplacer celui qu’on a ou qui peut être vendu pour un bon prix. Mais même comme ça, l’inventaire se remplit vraiment vite.
Alors, pour contrer ça, on a un objet fabuleux : le parchemin de retour en ville. Il n’est pas très cher, se trouve facilement dans la nature et permet tout simplement d’ouvrir un portail vers le camp de base. Ce portail va même rester dans le camp pour que l’on puisse retourner là où on était. Du coup, on va poser nos objets dans notre coffre, on vérifie qu’on a bien un parchemin dans l’inventaire, et on y retourne. Mais ce petit rituel casse pas mal le rythme du jeu, et c’est un peu frustrant de devoir faire ces aller-retours parce qu’on a pas la place de ramasser ce qu’on veut. Notamment dans les donjons et autres zones difficiles. Quand je suis en pleine boucherie de monstres, je n’ai pas vraiment envie d’aller déposer mes affaires dans un coffre toutes les dix (voire cinq) minutes.
Diablo 2 : Resurrected n’est donc pas une refonte complète de Diablo 2, ce n’est pas une réinterprétation du jeu culte. C’est un nouvel habillage graphique accompagné de mises à jour ergonomiques. C’est un choix, ni bon ni mauvais, qui cible les anciens joueurs de Diablo 2 pour susciter leur nostalgie. Il est moins dirigé vers les joueurs plus jeunes, qui risquent de bien moins apprécier le jeu, qui a quand même bien vieilli, même avec un beau lifting. Je ne nie cependant pas que cette version Resurrected possède des intérêts culturels. Grâce à elle, j’ai pu découvrir un jeu culte auquel je n’avais pas pu jouer. Mais, malgré mes intentions de base, j’ai eu beaucoup de mal à considérer ce jeu comme un jeu de 2021, les marques du passé sont juste trop présentes. J’ai rapidement commencé à jouer pour satisfaire ma curiosité vis-à-vis des vieux jeux, plutôt que pour mon réel plaisir. Diablo 2 : Resurrected est un bon jeu, sans aucun doute, mais c’est un bon jeu vieux.
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Diablo II : Resurrected (PC, PS5, PS4, Switch, Xbox Series, Xbox One)
Plateformes : PC - Xbox One - PS4 - Switch - PS5 - Xbox Series
Editeur : Blizzard Entertainment
Développeur : Blizzard Entertainment
PEGI : 16+
Prix : 39,99 €
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