Publié le Mardi 27 septembre 2022 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de Session : Skate Sim (PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series, PC)

A la niche...

Le skateboard s’est toujours bien prêté au jeu vidéo. Son côté fun, artistique autant que sportif, ses figures parfois improbables et surtout, sa capacité d’adaptation à un environnement urbain, quel qu’il soit, ont souvent donné des résultats généralement agréables. Et si le premier titre qui nous vient à l’esprit est bien évidemment Tony Hawk Pro Skater, ce n’est pas pour autant le seul.

D’ailleurs, d’un point de vue personnel, ne pas avoir appris à faire du skate est l’un de mes plus grands regrets. Et si le corps ne suit plus assez pour m’y mettre aujourd’hui, j’ai quand même adhéré à l’esprit au travers de différents jeux que j’ai pu tester tout au long de ces années.

Retrouver ce sport que j’affectionne particulièrement est donc un plaisir. Et le fait que Session : Skate Sim se présente comme une « simulation de skateboard » et non pas un simple jeu d’arcade, a titillé ma curiosité.

Session : Skate Sim est un jeu de skate développé par les skateurs, pour retrouver les sensations de la rue, les deux pieds sur la planche. Mieux : il s’enorgueillit de pouvoir aider les skateurs à s’améliorer en arrivant à maîtriser, via une compréhension accrue, certains tricks. Et pour cela, le contrôle du skateur s’effectue avec les deux sticks : un pour chaque pied.


Un tutoriel, bien fait mais un peu fastidieux et, surtout, obligatoire, va vous permettre de vous familiariser avec les contrôles. Comment se lancer, comment simplement avancer. Comment sauter. Comment grinder. Comment faire quelques tricks. Comment gérer son corps, en normal ou inversé. Petite précision : même un brin longuet, ce tuto est finalement indispensable, parce que le gameplay est loin d’être simple et intuitif. Il vous faudra donc en passer par-là pour tenter d’en maîtriser les rouages.
Une fois cette phase terminée, vous serez lâché dans New-York. Puis San Francisco et Philadelphie s’ouvriront à vous. La progression se fera via l’accomplissement de certaines quêtes, qui vous permettront de récolter de l’argent et améliorer alors votre matériel, changer de fringues. Classique. Il y a plus de 200 modèles de fringues et plus encore de pièces de skates pour le personnaliser.

Les quêtes ne sont pas pour autant simples à réaliser : le jeu est vraiment difficile à maîtriser et vous serez tenté d’en modifier rapidement les réglages pour le rendre plus simple. Une fois certains paramètres changés – et l’exigence du soft allégée – vous perdrez toutefois en réalisme et en sensations. Mais certains en passeront par-là obligatoirement pour éviter trop d’énervement et de devoir passer plusieurs dizaines de minutes à réussir une simple figure…

Vous pourrez aussi simplement vous balader dans la ville, tenter des figures et des enchaînements et, de là, faire vos petites vidéos. On peut alors choisir d’appliquer des filtres, des angles de caméra, des mouvements de caméra spéciaux… sans oublier la bande-son… et ainsi réaliser des petits clips qui pourront être partagés avec la communauté.

Session : Skate Sim reste un jeu compliqué. A la difficulté élevée. Les novices seront rapidement rebutés. Les aficionados ne seront pas tous convaincus. Il faudra vraiment plusieurs heures pour maîtriser son sujet et commencer à se faire plaisir sur le jeu, qui n’en sera toutefois pas moins exigeant, notamment sur certaines missions particulièrement compliquées. Et c’est sans doute là le gros point noir du jeu : s’il faut cinq, dix ou vingt heures de pratique pour commencer à s’amuser, c’est trop fastidieux et pénible pour accrocher plus qu’une petite poignée de joueurs.

Et une fois le gameplay maîtrisé, le jeu affiche des lacunes flagrantes : pas de session multi. Des décors vides et qui manquent cruellement de détails, malgré des graphismes réussis. Sans oublier quelques bugs, quelques angles de caméra foireux, des quêtes parfois qui manquent de clarté. On aurait peut-être aimé rester simplement sur New-York en ouvrant de nouveaux quartiers au fur et à mesure, mais que l’ambiance soit plus travaillée, que la ville soit plus vivante. Parce que là, on serait sur un skate park de Pontault-Combault, ce serait la même chose. Il manque finalement une âme, une ambiance, à ce Session : Skate Sim.

Il n’est pas désagréable en soi, notez bien. Mais est finalement à réserver à une poignée de joueurs, qui n’auront pas peur de passer plusieurs heures à faire, refaire et refaire encore les mêmes gestes, les mêmes figures, pour, pas forcément les maîtriser, mais juste les réussir. Et moi, personnellement, ce genre de trucs, ça m’emmerde.