Publié le Mardi 2 avril 2024 à 10:30:00 par Cedric Gasperini

 

Test Dragon's Dogma II (PC, PS5, Xbox Series)

Double Dragon ?

Sorti sur de bonnes bases, mais plombé par une réalisation technique passable, une IA en carton et quelques autres choix bancals, Dragon’s Dogma n’en restait pas moins un RPG Heroic-Fantasy sympathique. Pas inoubliable, comme le prouve notre test réalisé à l’époque, mais sympathique.

De fil en aiguille, de bouche à oreille et de sorties en ressorties puisqu’une version PS4, Xbox One puis Nintendo Switch a vu le jour en version Dark Arisen (modifiée, amplifiée, corrigée), le jeu a réussi à gagner ses lettres de noblesse. Sans pour autant atteindre, non plus, des sommets, il faut bien le dire.

Et pourtant, Capcom croit en sa licence puisqu’une suite vient de sortir. Dragon’s Dogma II débarque. Et il espère asseoir la saga comme une nouvelle référence en la matière.

Cette suite, pour laquelle vous n’avez pas besoin d’avoir joué au premier pour comprendre quoi que ce soit, débute de la même manière. Vous êtes l’insurgé. Un être dont le cœur a été volé par un dragon. Au sens propre du terme. Vous allez donc traverser le monde entier à la recherche de votre précieux membre.

Après avoir une nouvelle fois affronté un outil de création de personnage parmi les plus détaillés et complets qu’il nous ait été permis de voir durant toutes ces années (c’était déjà le cas pour le premier opus), c’est l’heure de partir à l’aventure. Et quelle aventure ! Euh… ben une aventure un peu pourrie quand même…


Niveau scénario, il faut bien avouer qu’une nouvelle fois, Capcom rate le coche. Porté par des cinématiques mis en scène de façon plan-plan, sans saveur ni passion, on suit une histoire banale, qui pèche vraiment par son manque de côté épique. Clairement… cette histoire de cœur en manque cruellement. C’est d’autant plus dommage que l’on se retrouve finalement à suivre une histoire à base de quêtes basiques, pas très bien écrites, pas toujours intéressantes, et qui auraient, si elles avaient bénéficié d’un vrai travail de fond, donner une ampleur toute autre au jeu.

Heureusement, le jeu est bien plus que son scénario. Vous allez parcourir un monde immense et… aller de découverte en découverte. Si vous vous cantonnez aux missions de base, vous allez vite déchanter. Mais Dragon’s Dogma II est bien plus. C’est le genre de jeux dans lequel il faut sortir des sentiers battus. Aller voir plus loin. Là, derrière cette colline. Ici, dans ce bosquet. Là-haut dans la montagne. Plus loin, dans la forêt… et vous irez de rencontres en rencontres, de combats en combats, de trésors en trésors. Le jeu dévoile une vraie richesse à ce niveau-là.
Et vous aurez tout loisir de les découvrir, ces richesses, puisqu’il n’y a pas de Fast Travel (déplacement rapide). Enfin si mais ils sont rares, très couteux et pas forcément placés à des endroits qui vous intéresseront. Quand bien même quelques moyens d’aller plus vite (téléphériques notamment) existent dans certains lieux, là encore c’est suffisamment peu commun pour ne pas vous éviter de longs trajets à pied. Parce qu’il n’y a pas de cheval non plus bien entendu. Ils ont tous été mangés.

Dragon’s Dogma II, c’est surtout une multitude de combats, à les enfiler par paquets de douze, quasiment ad nauseam. Mais ils ont souvent de la gueule. Selon vos propres choix, puisque vous pourrez choisir une classe spécial de personnage, voire une double classe, vous évoluerez, deviendrez plus puissant, plus létal et… partirez à l’assaut de géants.
Dans un délire Shadow of the Colossus, le titre ne vous permet pas seulement de péter du streum, parfois même en nombre, mais aussi du gros, gros boss. Des géants sur lesquels il faudra s’agripper pour tenter de les abattre. C’est rythmé, beau, dynamique, ça envoie du pâté, on prend un malin plaisir à les faire culbuter. Même si, avouons-le, les combats sont loin d’être simples et offrent souvent un vrai challenge.

Pour vous aider dans votre tâche, vous serez accompagné de Myrmidons. Aussi appelés pions, ils vous accompagnent dans votre quête. Gérés par l’IA (pas toujours au point), ils vous prêtent main forte, notamment dans les combats. Plein de vie, ils vous donnent des conseils, discutent entre eux, donnent des infos sur les forces et faiblesses de vos adversaires… ils sont totalement indispensables et apportent un peu d’air frais au jeu.


Bref, des combats prenants, plein de bonnes idées, un monde foisonnant… Dragon’s Dogma II est-il le RPG Fantasy que l’on attend (avant la sortie de The Elder Scrolls VI un de ces jours) ?

Ben y’a quand même des pains. Et non des moindres.

Visuellement, Dragon’s Dogma II envoie du lourd. Mais comme dans le premier opus, techniquement, il est à la ramasse. On note de nombreux, trop nombreux ralentissements. Dans certains décors. Dans des villes surpeuplées. Pire : dans des combats avec plusieurs adversaires. Un gros point noir qui plombe parfois le plaisir que l’on a de jouer. Pas au point d’abandonner la manette, mais ça la fout quand même mal.
Ce n’est pas le seul (gros) point noir du jeu. L’interface est toujours aussi pourrie et mal pensée. Et franchement, au bout d’un moment, ça gonfle vraiment.
Les combats sont parfois bordéliques et manquent de fluidité et de clarté. Et peut-être un peu trop nombreux au final.
Et puis… à pied, c’est sympa, mais une monture, ça aurait quand même été une bonne idée. D’autant plus qu’on se tape parfois des allers-retours lourdingues. Et donc, le scénario… il aurait quand même fallu faire quelque chose, quoi.

Au final, Dragon’s Dogma II reste un très bon jeu. Meilleur et plus pertinent que le fut le premier opus, c’est clair. Il regorge de bonnes idées, de bons moments, de combats épiques. Le monde est beau, foisonnant, fun à découvrir. Les combats sont plaisants et dotés d’un gameplay parfaitement maîtrisé. Les pions sont décidemment une bonne idée et leur gestion par l’IA est excellente. Autant dire que malgré ses défauts, le jeu est une vraie valeur sûre.