Publié le Lundi 11 octobre 2010 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Test Castlevania Lords of Shadow (Xbox 360/PS3)
La croix et la manière
La série des Castlevania n’est pas à ce que l’on pourrait en appeler son coup d’essai. Titre culte du paysage vidéoludique mondial, le jeu est apparu au milieu des années 80 (1986 pour être précis) et a passé le temps, les époques et les plateformes, de la borne d’arcade à la Xbox 360 en passant par le C64, l’Amiga, la Game Boy, la Megadrive, la NES, la PSone, la N64, le PC Engine, la Saturn, la SNES, la GBA, la DS, le PC, la Wii et j’en passe.Plus d’une vingtaine de jeux ont été créés avec toujours le même thème : la lutte contre les légions démoniaques : goules, vampires, loups-garous et j’en passe.
Grosso modo, le principe reste le même : un héros à la Van Helsing, qui va latter les méchants qui, au choix, terrorisent les villages, ont piqué sa nana, s’obstinent à faire disparaître sa famille ou veulent simplement dominer le monde. En ça, de nombreux épisodes suivent la saga de la famille Belmont, qui n’a de cesse de s’opposer à Dracula et ses confrères, consœurs ou sbires de tous poils.
Castlevania Lords of Shadow ne déroge pas à la règle. Nous sommes en pleine nuit. Il pleut averse. Les villageois fuient leurs demeures. Un homme, à cheval, va à contresens. Il arrive devant une grande palissade. Quelques paysans armés de fourches et de faux attendent devant, tremblant de froid et de peur. Quand tout à coup, des hordes de loups-garous passent par-dessus la palissade et attaquent hommes et femmes qui se trouvent sur leur chemin. L’homme mystérieux descend de son cheval et prend son énorme crucifix, qui est en fait une arme redoutable doublée d’une longue chaîne acérée.
Cet homme, ce héros que vous allez diriger, c’est Gabriel. Gabriel Belmont.
Gabriel brûle son esprit, l’amour étrangle sa vie, et l'enfer, devient comme un espoir, car dans ses mains il meurt chaque soir, il veut partager autre chose que l'amour dans son lit, et entendre la vie et ne plus s'essouffler sous ses cris, Oh fini... fini pour lui, il ne veut plus voir son image dans ses yeux.
Autrement dit, et de manière plus claire, Gabriel a perdu sa femme, tuée par les adorateurs de l’ombre. Il a donc décidé d’aller récupérer un masque, une relique capable de la ramener de l’au-delà. Pour ce faire, il doit récupérer les trois morceaux du masque détenus par trois maîtres de l’ombre.
Le jeu commence simplement, presque trop doucement, comme un simple jeu d’action de type hack’n slash. Gabriel saute, tournicote, roule-boule, frappe comme un malade, jette quelques couteaux, explose ses ennemis dans des gerbes de sang. Il dézingue du gobelin et du loup-garou, principalement. Un étrange niveau le montre même à cheval, poursuivi par des lycans, à frapper cavaliers et montures. Un changement rapide et brutal de gameplay, pas forcément convaincant soit dit en passant.
Mais ce n’est, en fait, qu’un long (très long) tutorial pour se familiariser avec le style, les touches, les ennemis, et les différents combos. Car les coups sont innombrables. Au fur et à mesure du jeu, vous allez gagner des points d’expérience qui vous permettront de développer des coups supplémentaires, des frappes spéciales, de nouvelles techniques. Il faudra varier attaques et esquives, frappes précises et ripostes, sauts et assauts.
Plus qu’un gros jeu bourrin comme les premières minutes pourraient nous le laisser croire, ce Castlevania Lords of Shadow est nettement plus tactique, plus subtil. A jouer comme une brute, vous buterez même directement sur le premier boss de niveau.
De la même manière, peu après, la magie fait son apparition. Il faudra gérer la magie divine, qui permet de regagner de l’énergie en tuant ses ennemis, et la magie des ténèbres qui rend plus puissant.
Notez que question armes, c’est le minimum syndical. En plus de sa croix spéciale qu’il rendra plus performante au fil des niveaux, Gabriel se servira de dagues, eau bénite, et autres objets ou armes secondaires glanées çà et là.
Graphiquement, Castlevania Lords of Shadow est beau. Très beau, même. Les décors, superbes, sont détaillés. Et on lui pardonnera sans peine quelques (rares) textures merdouillantes, surtout lors des gros plans, pour se noyer dans une ambiance de toute beauté. De forêts magnifiques en ruines sublimes, c’est une cascade de paysages somptueux qui vous en mettront plein les yeux. Au risque de, parfois, nuire un peu à la fluidité du jeu (rien d’inquiétant non plus). Les animations des personnages n’est pas en reste. Elle est tout bonnement parfaite.
Autrement dit, Castlevania est une jolie surprise…
Dommage, cependant, que le level design soit à la limite du moisi. Des couloirs, toujours des couloirs… de quoi rapidement devenir lassant. Heureusement, la beauté des lieux et quelques chemins de traverses ou quelques clairières çà et là permettent d’aplanir un peu cet effet renfermé. Mais ça n’en reste pas moins des saletés de couloirs, encore et toujours. Moins oppressants (largement moins) que dans un FFXIII, notamment parce que les ennemis viennent vous attaquer et que vous pouvez sauter sur des corniches, et que les décors sont plus variés, certes, mais la comparaison n’est pas stupide.
Bref. Castlevania Lords of Shadow est un bon jeu. Vraiment. Si vous aimez le genre, à latter des hordes de lycans, de gobelins et autres créatures infernales, si vous aimez cette ambiance médiévale-fantastiques, le héros au service de Dieu qui, au fond de lui-même, a plus d’une noirceur qui viennent entacher son âme, les décors sombres et recouverts de brouillards, les ambiances oppressantes et, surtout, une action omniprésente, vous aimerez ce Castlevania-là. Un bon jeu d’action, donc. Avec une durée de vie très conséquente pour le jeu : comptez une vingtaine d’heures pour en venir complètement à bout (un peu moins en zappant quelques cinématiques de ci-delà, et quelques machins ou trucs optionnels).
Un bon jeu, donc, mais avec tout de même quelques pains et défauts. Des couloirs trop marqués à mon goût, même si les développeurs ont tout fait pour les estomper (et on peut au moins leur reconnaître un certain talent en ce sens). Une difficulté mal dosée à mon avis, les boss requérant bien plus de subtilité que les sbires, le joueur ayant tendance à se laisser aller à une certaine facilité bourrine dans les combats classiques et devant tout à coup sortir le grand jeu.
Quelques pains de caméras. Là aussi, heureusement, rien de grave. Mais ils sont présents quand même.
Enfin, certains pourront lui reprocher de devoir finir les ennemis les plus balaises à grands renforts de QTE (Quick Time Event), ce qui vient un poil casser le rythme.
Mais globalement, Gaby, oh Gaby, tu devrais pas m'laisser la nuit, J'peux pas dormir, j'fais qu'des conneries, Gaby, oh Gaby, tu veux qu'j'te chante la mer, Le long, le long, long des golfes Pas très clairs.
Lords of Shadow est un bon renouveau de la série. Exit la 2D et bienvenue à la 3D, pleine, réussie, rythmée, superbe. C’est beau, prenant, le jeu est bien foutu, bien captivant, on veut toujours aller plus loin, on se surprend même à revenir sur certains niveaux pour aller récupérer le coffre ou le bonus qu’on avait laissé filé ou qu’on ne pouvait atteindre faute de compétence suffisante… bref, on devient rapidement accroc. Efficace, donc. Et fortement conseillé, par la même occasion.
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Castlevania Lords of Shadow (Xbox 360/PS3)
Plateformes : Xbox 360 - PS3
Editeur : Konami
Développeur : Mercury Steam Entertainment
PEGI : 16+
Prix : 70 €
Images du jeu Castlevania Lords of Shadow (Xbox 360/PS3) :
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