Medal of Honor Warfighter (PC, Xbox 360, PS3)

 

Publié le Jeudi 25 octobre 2012 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de Medal of Honor Warfighter (PC, Xbox 360, PS3)

Au bout d'un moment, va falloir penser à arrêter le massacre, non ?

imageDepuis le succès fulgurant de la franchise Call of Duty, explosant grâce à l’épisode Modern Warfare premier du nom, les jeux de guerre moderne se multiplient. Et pour certains, se ressemblent.
Parfois, les copies subliment l’original. Parfois non. Parfois on sent que la photocopieuse est en fin de vie, qu’elle a niqué les couleurs et collé des grands traits en plein milieu de l’image, un peu comme un imprimante aux cartouches vides.

Pour éviter ces désagréments, Electronic Arts a mis le paquet sur son Medal of Honor Warfighter. Un jeu de guerriers, pour les guerriers, par les guerriers. EA s’est en effet offert les services de divers anciens militaires, mercenaires, vendeurs de pizzas, tueurs à gage et égorgeurs de moutons pour donner à son jeu une profondeur et un réalisme jamais atteints. Ça va charcler ! Ça va saigner ! Ça va pulser grave dans ta culotte !

Euh…

Oui, bon, j’essaie d’appâter le chaland. Surtout avec le coup des vendeurs de pizzas. J’avoue. Mais il faut bien essayer de vous titiller l’intérêt. De vous exciter la matière grise. Bref, d’essayer de vous convaincre que lire cet article est d’un intérêt crucial pour votre santé mentale. Cela dit, ça l’est. Ne serait-ce que pour vous convaincre de ne pas acheter le jeu.
Parce que souvenez-vous : le renouveau de Medal of Honor, en 2010, était qualifiée dans nos colonnes de, je cite « Bugs, IA affligeante, durée de vie ridicule, gameplay classique et sans génie… Medal of Honor, pour sa campagne solo, ne vaut vraiment pas le prix du jeu. Il ne vaut même pas le nom Medal of Honor, et lui fait limite honte. Aucune intensité, aucun réel plaisir… il y a de vrais coups de pied au cul qui se perdent. On se demande à quoi a été fini le jeu. »
Bref, une façon élégante de dire que c’était une merde.

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screenSoyez rassurez, Medal of Honor Warfighter est sa digne suite. Autant on pleure devant la fermeture de certains studios de développement, autant on aimerait qu’EA se décide enfin à se séparer de Danger Close. Parce que là, ce n’est plus une petite erreur de parcours. C’est de l’incompétence notoire.

Bon, ce n’est pas non plus un échec total qui mériterait d’envoyer tous les développeurs à la chaise électrique. Il est même mieux que le premier opus, tiens. Ce n’est pas difficile, certes. Et il ne lui est pas supérieur de beaucoup, certes. Mais il est quand même mieux, hein !

Vous allez donc incarner deux soldats, Preacher et Stump, dans une grande guerre USA contre le terrorisme. Avec un brin de « aide de la part des autres armées occidentales ». Vous allez visiter du pays. Et ça c’est une bonne chose : les décors sont variés. Philippines, Bosnie, Dubaï, Pakistan… Pensez à nous envoyer une carte postale, ça fait toujours plaisir. Dommage que le scénario soit si mièvre et dégoulinant de patriotisme. Le gentil soldat qui se dresse contre la menace terroriste pour sauver le monde civilisé, qui tue comme il respire, met sa vie en danger, mais n’oublie jamais qu’il a une famille. Sortez les kleenex.
Bon, on s’en moque un peu. On arrive à passer outre. L’important, c’est qu’on va la faire cette putain de guerre, bwaaaaaah, bien à l’abri dans notre fauteuil ou notre canapé.

screenÇa ne va pas être si simple. Le level design de ce Medal of Honor Warfighter est relativement affligeant. Des couloirs qu’il faut nettoyer comme un agent d’entretien, à grands renforts de bastos et de dizaines d’ennemis cons comme des harengs. Ils se succèdent par vague, se planquent aux mêmes endroits que leurs potes morts. Heureusement, et c’est toujours agréable, ils bougent beaucoup, vous empêchant de bien viser ou de prévoir là où ils vont réapparaitre. Dommage qu’ils aient tous tendance à vous viser, vous et personne d’autre, et surtout que ce soient tous des tireurs émérites qui vous touchent sans aucun problème dès la première balle. Dommage aussi que vos alliés soient d’une nullité catastrophique. On se demande bien ce qu’ils font là. Sans doute du tourisme.

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screenLa gestion des armes est un autre point noir : deux armes uniquement, soit. Mais utiliser le même bouton pour ramasser une arme et la recharger pose constamment problème…
Une autre vraie bonne idée, celle de vous avoir collé passe-partout comme coéquipier. Certaines portes sont totalement infranchissables tant que votre meilleur ami ne les a pas ouvertes. Ne cherchez pas. Même à la roquette, elles ne bougeront pas tant que passe-partout n’a pas sorti sa petite clef magique. Ensuite, vous avez le droit à d’innombrables scènes au ralenti à devoir shooter d’innombrables ennemis d’innombrables façons dans des lieux innombrables et avec d’innombrables armes. Et ne me faites pas le reproche de répétitions lourdingues : c’est Medal of Honor Warfighter qui a commencé d’abord. Na.

En fait, on ne reproche pas à Medal of Honor Warfighter de faire dans la surenchère d’effets, explosions, et autres scènes à couper le souffle. Call of Duty en use et abuse. Et honnêtement, en tant que joueur, on aime bien de temps en temps en prendre plein la gueule. Laisser son cerveau aux vestiaires et faire claquer les effets spéciaux, faire péter les bâtiments, les avions, les villes entières, faire de la chair à pâtée de centaines d’ennemis avec juste un chargeur et un trombone. Non, on ne reprochera donc pas à Medal of Honor Warfighter de faire dans la superproduction hollywoodienne. On lui reprochera de le faire mal, contrairement à son concurrent direct.

screenLe ton sérieux qui tranche avec la surenchère d’effets spéciaux, les niveaux en couloirs visibles gros comme un éléphant dans un frigo, et surtout un rythme plat, sans coup d’éclat (seuls deux ou trois passages sont dignes de vous faire soulever un sourcil), achèvent de tuer le jeu. C’est bien simple, on s’emmerde. Tout au long de la campagne solo, on s’emmerde, tout simplement. Heureusement qu’elle est très très courte et ne vous prendra que 4 à 5 heures, à peine plus en mode difficile.

Pourtant, le jeu est très varié : entre les phases de shoot classiques, vous pourrez notamment conduire des véhicules façon Burnout, avec takedowns en prime. Certes le chemin est là encore ultra balisé, mais le résultat est vraiment plaisant et met un peu de peps dans l’aventure. Les séances de snipe sont également sympathiques. Certes classiques, mais sympathiques. Bref, il y a de bonnes idées et de bons passages.

screenLe plus gros point fort du jeu est incontestablement son graphisme. Développé sur le moteur de Dice, le Frostbite 2, on en prend vraiment plein la vue. Décors somptueux, gestion des lumières magnifiques, tout est sublime et un vrai régal pour la vue. Dommage que les décors soient si peu interactifs et véritablement destructibles autres qu’en gros tas en de très très rares occasions.

Et puis, contrairement au précédent opus, peu de bugs ont été notés. Du moins en solo… parce qu’en multijoueur…

screenLe multi propose, via une interface somme toute très lourdingue et pas intuitive pour un sou, de customiser son soldat. Là encore, il y a de bonnes idées. 12 soldats représentant 10 pays. Chacun sa particularité. 5 classes, là encore avec chacun ses armes et son équipement. 20 joueurs en ligne, même sur console. Et la possibilité de créer un binôme pour quelques instants, notamment permettant de respawner près de lui. C’était assez intéressant sur le papier. Malheureusement, le multijoueur, basique, est l’exemple type d’un ratage total. Huit cartes mal pensées qui favorisent le bourrinage sans subtilité, mais proposent des parties manquant clairement de rythme. Des modes tout ce qu’il y a de plus classiques. Et surtout, un graphisme en-dessous de tout. Textures foireuses, bugs en tout genre, aliasing, manque de fluidité…

Bon, allez, on va nuancer un peu nos propos, quand même. Il n’est pas non plus catastrophique, ce Medal of Honor Warfighter. Il n’est simplement pas palpitant. C’est un jeu assez moyen. Pas aussi pourri que le premier opus. Mieux réalisé, un poil plus intéressant en solo. C’est du déjà-vu, pas très glorieux, mais qui pourra occuper un brin. Quelques heures en attendant le prochain Call of Duty, quoi. Pour ceux qui sont vraiment en manque.

 
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Medal of Honor Warfighter (PC, Xbox 360, PS3)

Plateformes : PC - Xbox 360 - PS3

Editeur : Electronic Arts

Développeur : Danger Close

PEGI : 18+

Prix : 60 €

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