Publié le Jeudi 13 novembre 2008 à 18:17:32 par Cedric Gasperini
Test : Call of Duty : World at War
Guerre épaisse
J'ai énormément apprécié Call of Duty 4. Bon. Ses affrontements multijoueurs m'ont permis de connaître quelques sévères déculottées et quelques profondes humiliations sur le Net, mais globalement, j'ai bien pris mon pied. Et si je n'avais pas autant de boulot et de contraintes personnelles, je le prendrais encore de temps en temps avec ce jeu.La campagne solo m'a également laissé de terribles et merveilleux souvenirs. Une ambiance du tonnerre. Une intensité de tous les instants. Rarement un tel jeu ne m'aura autant fait péter la jauge d'adrénaline.
Autant dire que j'attendais Call of Duty : World at War avec impatience. Quand bien même Treyarch n'a pas forcément une excellente réputation auprès des fans de FPS. Quand bien même ils viennent de livrer un 007 Quantum of Solace bien pourri. Quand bien même le retour à la case « Seconde Guerre Mondiale » est une nouvelle plongée dans une période Historique utilisée jusqu'à la nausée par les développeurs.
En guise de Seconde Guerre, Call of Duty : World at War va vous traîner dans les îles japonaises et sur le front Russe. Un coup l'un, un coup l'autre, sans lien aucun. Si cela offre des missions moins répétitives et de l'action plutôt variée (les deux se jouent vraiment différemment), on en est pour nos frais, question unité globale du produit. C'est d'ailleurs un reproche à faire à ce World at War : l'absence de fil conducteur qui, finalement, offrait plus de densité dans Call of Duty 4. Reste que ça pète de partout. Une fois le jeu lancé, et tant qu'il tournera, vous n'entendrez que cris d'agonie, râles, explosions, tirs, grenades' ça gueule, ça pète, ça gicle, ça hurle. C'est une putain de guerre, comme dirait Rambo. Une guerre violente, soutenue, sans concession, sans le temps de reprendre son souffle. Ça va à 100 à l'heure, on en prend plein les yeux, plein les oreilles, on arrose parfois à l'aveuglette, on meurt souvent' Call of Duty est de retour, et on le sent. Il n'y a que cette série qui a réussi à ce jour à nous faire vivre des moments d'une telle intensité. Les ennemis débarquent de partout. Et surgissent de nulle part. Ils sont très nombreux. Vraiment. Ils vous balancent des grenades, vous renvoient parfois celles que vous leur lancez. Ils tirent. Et pas seulement sur vous. Vos alliés tombent à vos côtés. Ils tentent aussi parfois de fuir, lorsque vous les submergez, voire pour certains se battent jusqu'au dernier souffle, n'hésitant pas à vous tirer dessus dans le dos alors que vous les croyiez morts. Ils grimpent dans les arbres, ils surgissent des hautes herbes' C'est fort. C'est beau. C'est puissant.
Bon. Maintenant, je vais vous livrer ce que vous étiez venus chercher, chacals que vous êtes : non, ce Call of Duty World at War n'est pas au niveau de Call of Duty 4. Sur bien des points. Quelques bugs, déjà. Des ennemis coincés, des alliés qui se coincent avec les ennemis, des endroits où vous-même vous restez coincés' on en trouve un petit paquet, quand même. Pas forcément ultra-pénibles ni catastrophiques, mais bien présents quand même. D'autres choses sont dommages. Les ordres gueulés par vos sergents. Sans cesse gueulés. Si vous n'agissez pas comme ils le veulent, ils gueuleront la même phrase, avec la même intensité, dans une routine, ad vitam aeternam pénible et pas vraiment réaliste.
On reprochera également quelques phases de jeu où l'on ne comprend pas forcément ce que l'on doit faire ni les ordres donnés (certaines fois, les voix sont trop étouffées). Des petits détails qui, finalement, plombent un peu l'action. Tout comme la course. Mal foutue, elle est très souvent stoppée au bout de quelques foulées. C'est d'un chiant.
On pourra également reprocher son rythme au jeu. A en faire tout exploser, on en perd finalement les coups de sang, les montées d'adrénaline. Il aurait fallu mieux distiller des moments de calme. Ce calme si flippant qui précède la tempête. Là, de calme, il n'y en a pas. Du tout.
Le premier niveau sur le front Russe est plutôt bien foutu de ce côté-ci (toute la campagne russe m'a plu d'avantage, d'ailleurs)' mais après les 5 premières minutes, on retombe dans les travers de l'action non-stop.
L'abus des grenades est également une chose qui m'a un peu gêné. Quand bien même vous jouez au niveau le plus faible, les ennemis usent et abusent du lancer de grenade. On passe beaucoup de temps à les renvoyer ou à se mettre à couvert. Voire à se faire péter les dents. Il y en a juste un peu trop à mon goût.
Alors ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : Call of Duty n'est pas un mauvais jeu. Il est simplement un peu moins bon que Call of Duty 4, de mon point de vue. Tout en restant un très bon jeu. Et oui, ça pète comme jamais dans un jeu. C'est une mise en scène digne des plus grands films de guerre Hollywoodiens. Mieux, en fait. Car si Hollywood voulait autant d'effets spéciaux dans un seul film, le budget serait 20 à 30 fois supérieur au plus gros budget jamais atteint à ce jour. C'est dire si ça pète vraiment. On en prend plein les yeux, plein les oreilles. C'est plutôt beau (quelques textures sont foirées, notamment celles du sol, mais globalement, c'est vraiment joli). Les explosions sont magnifiques. La jouabilité est excellente, même sur console. Si tous les FPS avaient cette jouabilité, cette précision de visée, ce serait merveilleux (et d'ailleurs on se demande ce qu'ils ont foutu avec Quantum of Solace). Le jeu est parfaitement fluide. Et honnêtement, le respawn des ennemis ne m'a pas paru spécialement gênant. D'autant plus, qu'en fait, il y a toujours une plage de calme une fois éliminés tous les adversaires, et qu'une nouvelle vague arrivera si vous n'avez pas bénéficié de ce calme pour avancer.
Donc voilà ce qu'est Call of Duty : World at War. Un FPS imparfait mais d'une qualité supérieure, et qui offre vraiment de grands moments. Notamment toute la partie Russe, plus réussie, prenante et haletante que la partie japonaise, finalement' même si se servir du lance-flammes peut être sacrément jouissif. On terminera par la partie multijoueurs. Le jeu est jouable en coop à 4. C'est plutôt sympa, d'ailleurs. Plus intense encore. On regrettera vraiment, par contre, l'absence de dommages collatéraux (impossible de tuer ses alliés). Le multi pur et dur, lui, offre de nombreux modes, jouables jusqu'à 18 en ligne. On y retrouve les mêmes modes que COD4, donc les fans adoreront, les autres ne seront toujours pas convaincus. Enfin bon. Quand bien même Treyarch n'a pas réussi à atteindre la maestria qu'avait offert Call of Duty 4 (même si le jeu est ici plus long, flirtant avec les 8-9 heures de durée de vie, forcément moins si vous prenez un niveau de difficulté faible), cet opus reste un jeu à avoir. Vous n'en serez pas déçu.
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Call of Duty : World at War
Plateformes : PC - Xbox 360 - PS3
Editeur : Activision
Développeur : Treyarch
PEGI : 18+
Prix : 360, PS3 : 70€ - PC, Wii : 60€ - PS2, DS : 40€
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