Publié le Mardi 9 février 2021 à 12:00:00 par Corentin Castric

 

Nine Witches : Family Disruption (PC, PS4, Xbox One, Nintendo Switch)

Pépite

1944, la Seconde Guerre mondiale bat son plein, alors que l’Okkulte-55, une division secrète du IIIème Reich, dirigée par le général Friedrich von Darka, tente de prendre le contrôle de la planète en libérant une ancienne malédiction dans un petit village norvégien. Pour déjouer ce complot occulte, le Premier ministre anglais envoie la seule et unique personne capable de mettre un terme à ces expériences surnaturelles, le professeur Alexei Krakovitz, spécialiste des sciences occultes et accessoirement tétraplégique. Accompagné de son fidèle assistant pétomane Akiro Kagasawa, le duo part donc en infiltration en Norvège, dans le petit village de Sundäe.

C’est dans ce contexte farfelu que nous place « Nine Witches : Family Disruption », le point-n-click développé par le studio argentin Indiesruption. S’inspirant très fortement des classiques du genre tels que les œuvres du studio LucasArts et Ron Gilbert, le titre nous emmène dans une aventure en pixel art chargée d’humour noir et d’énigmes à résoudre.
Le joueur devra donc déplacer le duo de personnages à travers divers tableaux, tout en ramassant les objets d’intérêt et en conversant avec le casting de personnages haut en couleur. La différence avec la formule point-n-click est qu’ici, vous déplacerez directement vos personnages à la manette.


L’originalité du titre repose sur les deux personnages jouables que vous pouvez incarner à tout moment. L’assistant du professeur vous permettra d’interagir avec le décor, ouvrir des portes, utiliser des objets, et toutes les actions inhérentes au genre. Le professeur quant à lui, bien que tétraplégique et incapable d’utiliser quoique ce soit, a la faculté de projeter une forme spectrale pour interagir avec « l’au-delà ». Cette capacité permet de discuter avec les morts, ou entrer dans des endroits verrouillés, entre autres. Les deux personnages sont complémentaires et cela amène une profondeur agréable au jeu, où l’on prend plaisir à switcher entre l’un et l’autre afin de résoudre les énigmes. Ces dernières sont la plupart du temps plutôt bien amenées et logiques, même si certaines vous donneront un peu plus de fil à retordre et demanderont une réflexion en dehors des sentiers battus, mais on ne se retrouve jamais à ne pas savoir quoi faire (notamment grâce au carnet de notes répertoriant tous les objectifs en cours), et le titre trouve toujours un moyen de nous surprendre.

Outre ces phases de point-n-click classiques, le jeu propose également des phases de tir, où l’on doit abattre les ennemis qui nous agressent à l’aide de notre pistolet ou de diverses armes traînant au sol. Bien que ces phases soient peu nombreuses, elles apportent un rythme agréable à l’aventure et permettent de se sortir un peu la tête de la réflexion pour juste se défouler sur les amas de pixels qui nous agressent.

Mais là où Nine Witches s’illustre particulièrement, c’est dans son ambiance générale et son histoire. Le jeu oscille entre complot occulte, blagues graveleuses, gags sonores, et explosion du 4ème mur, ce qui n’est pas sans rappeler l’âge d’or du point-n-click tels que des chefs-d’œuvre comme Maniac Mansion ou Day of the Tentacle. Mention spéciale à la musique et au sound design qui apportent une belle ambiance et divers gags qui font toujours mouche, si vous êtes friands d’humour scatophile.

Bien qu’assez court (environ 6 heures presque en ligne droite), Nine Witches : Family Disruption est une véritable pépite, qui tente à son échelle de moderniser la formule des point-n-click tout en proposant un univers loufoque et une histoire qu’on prend plaisir à découvrir. Avec une identité bien marquée, tant au niveau visuel qu’au niveau de l’humour (même s’il tend parfois vers le mauvais goût), c’est une réussite pour le studio argentin !