Publié le Lundi 13 octobre 2025 à 11:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test Battlefield 6 (PC, PS5, Xbox Series)

Sans surprise

4 ans déjà se sont écoulés depuis la sortie d’un Battelfield 2042 qui n’a pas convaincu tous les fans, même s’il s’est bonifié avec le temps, au fil des correctifs, mises à jour et autres DLC venus l’étoffer.

4 ans durant lesquels la communauté n’a jamais cessé d’espérer le retour en fanfare de leur licence préférée. Et justement, un nouvel opus, Battlefield 6, vient de débarquer dans les étals. Pour le meilleur ? Ou pour le pire ?

Comme d’habitude, le jeu débarque avec sa multitude de modes, divers et variés. A commencer par le mode solo, trop souvent oublié, trop souvent bâclé, trop souvent mis de côté alors que, pour moi, ça reste le nerf de la guerre.

Battlefield 6 vous entraîne en 2027. Vous allez incarner quatre membres de l’unité d’élite Dague 1-3, bien décidée à s’opposer à une milice privée, la Pax Armata, qui tente de prendre le contrôle de points stratégiques un peu partout sur le globe. Résultat, durant la petite dizaine de missions proposées, qui vous tiendront en haleine à peine plus de 5 heures, vous allez être trimballé à New-York, au Caire, à Gibraltar, dans une mise en scène grandiloquente où tout pète, tout explose, tout se détruit.

C’est bien rythmé. C’est prétexte à d’innombrables combats… et au final, c’est une nouvelle fois raté. Ce n’est pas forcément plus long qu’une campagne Call of Duty mais eux, au moins, savent écrire une histoire et offrir du challenge, même en solo. Là, franchement… on termine la campagne de Battlefield 6 sans sourciller, sans difficulté, la faute à une IA complètement nulle. Ajoutez une écriture sans saveur, remplis de clichés et de situations tirées par les cheveux. On peut même rajouter des graphismes largement perfectibles, en raison de visages figés et plastiques. 


Bref, la campagne solo qui aurait dû être un bonus sympathique, sans être le cœur d’un Battlefield, on le sait, s’avère au final un point négatif. Un comble. 

Mais comme on vous l’a dit, on achète un Battlefield pour ses modes multi avant tout, parce que ce qu’aiment les fans, c’est se frotter à des joueurs humains. On vous rassure : vous croiserez aussi des bots dont l’IA est identique à celle aperçue dans le mode solo, à savoir complètement merdique. 

Vous voilà donc prêt à affronter le monde entier. Et il va falloir commencer par choisir une classe de soldat : Assaut, ingénieur, soutien et éclaireur sont disponibles. Oui, chacun a ses compétences propres, ses gadgets propres et ses armes de prédilections. Toutes sont accessibles quelle que soit votre classe, mais bien entendu, vous n’aurez pas le même résultat selon la classe choisie, ni la même aisance d’utilisation. 

Au fil de votre expérience, vous augmenterez votre maîtrise et pourrez améliorer et modifier votre équipement. Vous pourrez aussi choisir des sous-classes qui rajoutent bonus et compétences.

8 modes de jeux multi sont disponibles pour le moment. D’autres devraient débarquer dans les prochains mois, que ce soit gratuitement (on espère) ou via des DLC. Les modes sont assez classiques : Team Deathmatch, Deathmatch par escouade, Conquête, Comination, Ruée, Percée, Roi de la Colline et Expansion. Ces deux derniers modes sont nouveaux, mais déjà vus çà et là, à savoir tenir un objectif pour le premier et contrôler un territoire qui s’agrandit au fil de la partie pour le second. 

9 cartes sont incluses. Certaines sont d’ailleurs plus tournées vers un affrontement direct et rythmé, lorgnant du côté de Call of Duty. 

Notez, pour terminer, que le retour du mode Portal permettant de lancer des parties personnalisées avec des modifs choisies par le créateur de la partie. 


Un petit mot sur le graphisme, dont l’inégalité est surprenante. Certains éléments ou effets spéciaux sont époustouflants, quand d’autres sont à la limite de l’acceptable. Même si, globalement, l’expérience est belle, elle n’est donc pas parfaite. Ne faisons tout de même pas la fine bouche : globalement, c’est beau et vous en prendrez plein les yeux.

Au final, ce Battlefield 6 remet la série sur de bons rails et cela ravira les fans. Mais il faut bien avouer que le ratage, une nouvelle fois, du mode solo, doublé d’une absence de prise de risques est dommageable. 9 cartes, seulement. 8 modes de jeux, seulement. Et rien d’original. Là où j’ai surtout tiqué, au final, c’est de découvrir que la communauté est toujours aussi individualiste, voire détestable, dans son ensemble. Combien de fois un allié blessé sera tout simplement ignoré alors qu’il aurait pu être sauvé par une dizaine de personnes passant à proximité ? Sans parler des parties où vous avez l’impression de ne croiser que des snipers, partout. Alors qu’une partie ne peut généralement se gagner qu’en équipe, il est dur de voir qu’on rate le coche trop souvent à cause de comportements individualistes. Finalement, le plus gros défaut du jeu, c’est sans doute ses joueurs. 

Pour autant, le jeu offre un vrai nouveau souffle à la saga. Les parties sont rythmées. Ça pète de partout, avec un plus pour la destruction du décor. Ou du moins, d’une bonne partie du décor. 
Niveau gameplay, il y a un bon feeling au niveau des armes, un bon ressenti lors des tirs. Niveau mouvements, on est dans du jeu vidéo qui manque totalement de réalisme (courir accroupi, tirer à 360° à plat ventre…) mais ces choix assurent un meilleur rythme au jeu. Et piloter tanks, jets ou hélico est toujours aussi fun (même si exigeant).

Quand on tombe sur des joueurs vraiment portés sur la gagne et sur le soutien d’équipe, on peut vivre de grands moments en multi, avec une vraie synergie. C’est rare, mais quand ça arrive, c’est le pied. Et tant pis si quelques parties ont été polluées par les éternelles insultes ou réflexions nauséabondes de certains joueurs. Le fait de m’inscrire sous un prénom féminin (chose que je fais systématiquement dans tous mes jeux et depuis longtemps) m’a valu bien évidemment quelques remarques gerbantes de la part de certains joueurs. 

Bref, Battlefield 6 revient à ce qui a fait le succès de la série. Du classique. Du très classique. Du trop classique ? Sans doute. On espérait quand même un peu plus. Heureusement, s’appuyant sur des bases solides et ajoutant çà et là quelques nouveautés, le titre s’en sort avec les honneurs. Passé un solo ultra-décevant, on retrouve les petits bonheurs du multi, intense et bien maîtrisé. C’est tout ce dont on avait besoin.