Publié le Lundi 29 décembre 2025 à 11:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test Thief VR: Legacy of Shadow (PSVR2, MetaQuest, Steam VR)

De la lumière à l'ombre

Saga qui a donné ses lettres de noblesse à l’infiltration, Thief reste pour beaucoup de joueurs un nom associé à de lointains et beaux souvenirs…
La voir resurgir d’un seul coup est une surprise. La voir resurgir en VR en est une autre. Pas forcément bonne puisque les joueurs équipés ne sont quand même pas légion…

Autre problématique. Vous jouez Magpie, une voleuse. Pas de choix de sexe. Si d’un point de vue personnel, ça m’en émascule une sans toucher l’autre, c’est toujours délicat pour ceux qui aiment incarner un personnage masculin, soit parce que cela correspond à leur sexe, soit parce que cela correspond… à leur envie, tout simplement. Le jeu étant en vue subjective, cela a un impact plus important dans l’immersion.

Comme dans les précédents volets, le jeu se déroule dans un univers Dark Fantasy, se déroulant dans La Ville. Une cité tenue d’une main de maître par le baron Ulysses Northcrest. Ce tyran prépare un sale coup, désireux d’utiliser un artefact puissant. Vous allez devoir l’en empêcher. Et au passage, lui niquer sa race parce qu’il est responsable de la mort de vos parents. 

Vous voilà, donc, dans la peau d’une voleuse. Il va falloir s’introduire chez autrui et lui voler ses biens, sans se faire gauler. Et si d’aventure vous êtes repérée, votre salut est dans la fuite… chaque combat se terminant, en général, par un « zou, vous êtes mouru ». 


Chaque mission est l’occasion de mettre en avant plusieurs gameplay. De la flèche à eau pour éteindre les torches à la flèche-grappin pour atteindre des hauteurs, en pasant par des gouttières auxquelles se suspendre, des conduits d’aération à emprunter, des corniches sur lesquelles se déplacer…
Il y a aussi des objets à manipuler, à étudier, à voler… des mécanismes à découvrir, à activer, à désactiver… des serrures à crocheter… le tout sans faire le moindre bruit car les gardes patrouillent…

Au fil du jeu, votre équipement, et donc vos possibilités, évolue. De quoi multiplier les actions, les réussites et les échecs…

Niveau ambiance et originalité, le jeu s’impose comme une belle surprise. Graphiquement intéressant, avec une belle gestion des ombres et lumières, mais aussi une maîtrise de l’audio, essentielle dans un jeu d’infiltration, Thief VR est une réussite. Malheureusement gâchée en partie par des soucis en tout genre. 

La précision, d’abord. Il vous arrivera de galérer ne serait-ce qu’en prenant ou manipulant un simple objet, ce qui peut vous faire perdre un temps précieux et vous faire détecter… Ou des bugs de collisions, qui peuvent là encore vous mettre dans l’embarras en produisant un bruit qui va attirer les ennemis… et le souci, c’est que vous ne pourrez pas sauvegarder la mission. Aucune possibilité de sauvegarde. Du tout. Si vous échouez, si vous mourez, ou même si vous devez arrêter de jouer pour x ou y raison, il faudra recommencer la mission dans son intégralité. Frustrant et pénible. Et stupidement inutile, surtout. 

Enfin, l’IA n’est pas au niveau. Parfois, un garde vous repère alors que vous êtes parfaitement cachée dans l’ombre. D’autres fois, vous pourriez danser la gigue devant lui, il ne remuera pas un sourcil. Enfin, lorsque l’alerte est donnée, les gardes vous cherchent pendant… cinq secondes avant d’abandonner et de retourner à leur routine… 
Des incohérences qui brisent l’immersion. 

Il y a vraiment de bonnes choses, cela dit, dans ce Thief VR. Original, immersif, avec un gameplay bien pensé, varié, une durée de vie intéressante (comptez environ 7 à 8 heures de jeu) pour un jeu VR et le plaisir de retrouver la licence. 
Mais trop de soucis techniques viennent plomber l’expérience. C’est dommage. On aurait aimé plus de soin, plus de précision…