Publié le Lundi 21 octobre 2019 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de The Witcher 3: Wild Hunt (Nintendo Switch)

Quelques compromis embêtants

Sorti il y a déjà 4 ans sur PC, PS4 et Xbox One, The Witcher 3 : Wild Hunt s’est offert, depuis, quelques extensions bien senties et, après avoir conquis le cœur des joueurs, s’en est retourné bien sagement dans un coin de son disque dur en attendant une probable suite un de ces jours, une fois que CD Projekt aura, par exemple fini de faire mumuse avec le cyberpunk.

Parce qu’il est de bon ton, semble-t-il, de tout ressortir sur Nintendo Switch, les développeurs ont tenu à redonner vie au sorceleur, le héros de la saga, en y adaptant leur jeu.

La bonne nouvelle est que la version Nintendo Switch de The Witcher 3 : Wild Hunt embarque le jeu de base et ses deux extensions Hearts of Stone et Blood & Wine. Tout comme les DLC cosmétiques sortis au fil du temps. Résultat, on vous conseille soit la cartouche du jeu, soit une bonne grosse carte microSD dans votre console, puisque le jeu pèse pas moins de 31,1 Go…

On ne reviendra pas sur le jeu en lui-même. Formidable représentant du genre Heroic-Fantasy, The Witcher 3 : Wild Hunt est un « must-have ».  Une richesse rarement vue, un gameplay aux petits oignons, un propos très adulte, des personnages captivants, une durée de vie ultra-conséquente, une aire de jeu vaste et variée… on vous renvoie vers notre test pour savoir ce qu’il vaut exactement.

Nous nous attarderons sur cette version Nintendo Switch. Parce qu’il y a forcément à en dire. Un jeu d’une telle ampleur, qui proposait des graphismes fins et détaillés à l’époque, relève du tour de force sur la console Nintendo, très limitée en termes de puissance.
Résultat, oubliez le Full HD. Graphiquement, on a un vrai pas en arrière. Le jeu propose du 720p en mode TV (la console sur le dock) et du 540p max (parfois un brin moins) en mode portable. Un sacrifice visuel qui se remarque vraiment. En mode TV, les textures sont parfois floues, parfois très plates, l’aliasing est fréquent et le clipping (apparition soudaine d’éléments du décor) omniprésent. Un manque de finesse et de précision qui fait regretter sa version PS4 ou sa version Xbox One… et on ne parle pas de la version PC, bien au-dessus du lot pour peu que vous ayez la machine qui dépote.


Ce retour en arrière visuel est moins franc en mode portable, petit écran oblige. Mais dans ce cas, il faut bien avouer qu’on perd vraiment en lisibilité de l’action, de l’environnement et… des textes. La multitude de détails qui apparaissent à l’écran empêchent parfois de voir un ennemi nettement, ou alors fait que dans le feu de l’action, on va confondre un allié avec un adversaire, perdant un temps précieux dans un coup inutile… De la même sorte, on ne verra pas forcément les éléments collectionnables du décor (plantes, objets…). Quant aux textes, ils sont parfois affichés si petit que jouer avec une loupe devient hautement recommandé.

Reste un jeu fluide, tournant aux alentours des 25 images par seconde, mais qui pourra subir quelques ralentissements dans les villes ou villages peuplés, ou dans les combats face à de nombreux adversaires. Rien de rédhibitoire toutefois, ni même de handicapant. Plus handicapant, par contre, les temps de chargement. Situés entre certaines zones ou bâtiments, voire après chaque mort, ils peuvent vous demander parfois plus d’une minute, voire une minute trente d’attente… De quoi avoir le temps de se faire un café.

Enfin, d’un point de vue totalement personnel, les sticks de la Nintendo Switch étant franchement très lâches pour un jeu d’action, j’ai eu tendance à finalement préférer jouer en mode docké (tant pis pour les graphismes moins jolis) mais avec une manette aux sticks plus fermes, qui confèrent plus de précision.

Au final, donc, The Witcher 3 : Wild Hunt sur Nintendo Switch est un bon portage, d’un excellent jeu, qui s’est malheureusement fait au détriment de la technique et de la lisibilité en mode portable. Une version complètement dispensable, donc, pour ceux qui ont déjà le jeu sur une autre plateforme. Pour les autres, la question se pose vraiment, les différents problèmes inhérents aux capacités techniques de la console pouvant être un vrai frein à l’achat.