Certains y verront l’allégorie du Mal. En voulant croquer la pomme (la pêche, en l’occurrence), le Diable par ce geste va répandre la souffrance et la douleur (les champignons) sur la Terre. En face, le Sauveur doit bondir par-dessus les difficultés du Monde pour racheter les Hommes et les laver de leurs péchés. Mario est-il le nouveau Jésus ?
Ceux qui, par contre, n’ont pas touché au Beaujolais Nouveau n’y verront qu’un immigré italien gay, sorte de membre refoulé des Village People amateur de petit tuyau, et qui doit aller sauver une grosse cruche habillée en bonbon rose. Le tout mâtiné de champignons hallucinogènes, de tortues génétiquement modifiées, de fleurs carnivore et de queue de raton laveur.
Car Bowser a une nouvelle fois enlevé Peach. Du coup, Mario va parcourir le monde pour aller sauver la jeune et belle princesse et la libérer des griffes de l’affreux méchant.
Dans ce scénario à l’originalité exceptionnelle qui a nécessité des centaines de réunions et brainstorming et mobilisé les meilleurs scénaristes du monde entier, le personnage le plus célèbre de la firme nippone Nintendo revient sur le devant de la scène.
Super Mario 3D Land, c’est du Super Mario en 3D. Du coup, notre héros doit sauter par-dessus les obstacles, défoncer les tortues ou les champignons en leur sautant sur la tête (sans oublier fantômes, coccinelles, boulets et j'en passe), donner des coups de boules à des blocs en brique, et récupérer tout un tas de pièces pour finir à faire du pole dance sur un mât surmonté d’un drapeau.
Bref, Mario saute, virevolte, franchit les obstacles, déjoue les pièges, progresse selon un timing bien précis lors de passages plus délicats… c’est un jeu de plateforme tout ce qu’il y a de plus classique, à la Super Mario !
Les niveaux, assez courts, sont au nombre de 5-6 environ à chaque monde que parcourt le héros. Et on les enquille assez facilement, il faut bien l’avouer… du moins au début. Les 8 premiers mondes, donc les 40 premiers niveaux environ, sont plutôt simples et vous ne devriez perdre des vies que lors d’erreurs de manipulation ou d’appréciation des distances. Du coup, au début du jeu, on s’amuse à engranger des vies. On passe aussi un peu de temps à chercher les médailles qui seront nécessaires pour passer certaines étapes du jeu. Ces niveaux sont chronométrés, mais laissent largement le temps de se promener tel un touriste et d’en visiter chaque recoin.
Heureusement, 8 mondes spéciaux supplémentaires sont également de la partie quand vous terminez les 8 premiers. 8 mondes bien plus cotons, dans lesquels vous pourrez d’ailleurs contrôler Luigi (qui saute plus haut mais dont l’inertie est plus importante). Ces 8 mondes demandent bien plus de précision et de réflexes. Dans certains, le chrono est tout juste suffisant pour arriver à la fin. Dans d’autres, il s’agit de faire la course contre un Mario noir… sans compter que les ennemis y sont plus agressifs, les médailles plus cachées et les pièges plus retords et nombreux.
Du coup, le jeu qui paraissait tristement dédié aux novices et aux joueurs occasionnels jusque-là, prend une toute autre orientation avec ces 8 autres mondes.
Graphiquement, le jeu prend bien en compte la 3D et gère la profondeur avec brio dans les niveaux. Ces niveaux sont plutôt bien agencés, bien pensés, et tout est fait pour faciliter la progression tout en gardant une clarté au niveau de la visibilité. Les décors sont plutôt jolis, avec pas mal d’effets sympathiques (caisses qui éclatent, fleurs de pissenlit qui partent au vent…). Les animations sont également très réussies. Ajoutez des effets de caméra sympathiques, et un effet 3D bien géré et bien exploité. Du coup, on a au moins la satisfaction de se dire que, pour une fois, la 3D de la console est utilisée à bon escient et avec intelligence. On se retrouvera avec des boulets qui sortent de l’écran, des flammes qui surgissent de la console et j’en passe. Sympathique. Le tout, dans des décors plutôt variés, même au sein d’un unique et seul monde.
Que dire de plus ? Le jeu renferme tout un tas de petites choses que vous découvrirez par vous-même. Le costume de Tanuki (raton laveur), le fait que certains ennemis sont affublés d’une queue de raton laveur également, le costume de Mario Blanc, et j’en passe, qui sont offrent des bonus spéciaux qu’il vous faudra utiliser à bon escient. Et attention à ne pas vous faire attraper par des ennemis ou tomber dans un précipice, de peur de voir vos vies diminuées ou vos costumes perdus.
Bref, Super Mario 3D Land est un bon petit jeu. Mais sans rien d’exceptionnel ni de novateur. On boucle les premiers niveaux en 3-4 heures, (rajoutez une heure de plus si vous voulez avoir toutes les médailles). Même sympathiques, les niveaux sont très classiques et en rien surprenant. C’est bien fait, bien réalisé, mais du déjà-vu. Malgré tout et malgré les niveaux bonus, le jeu reste un peu mou du genou, un peu faiblard niveau durée de vie. Du coup, on en ressort un peu brimé, un peu déçu.
Pas de quoi non plus aller brûler une voiture ou frapper un cheval (voire l’inverse). Super Mario 3D Land, en dépit de ces défauts, reste un jeu de qualité qui saura vous satisfaire. Ne serait-ce que pour le plaisir de retrouver notre plombier sautillant à la moustache frétillante, dans une aventure bien léchée et agréable à parcourir.