Publié le Lundi 27 octobre 2025 à 12:00:00 par Walid Hamadi
Test de Ghost of Yotei (PS5)
La voie du samuraï est laborieuse
Quand vous tuez toute une famille, assurez-vous que tous ses membres soient bien morts, sinon ils reviendront se venger. C’est la leçon principale à tirer de Ghost of Yotei. Dans cette suite de Ghost of Tsushima (sorti en 2020 sur PS4), il est effectivement encore histoire de vengeance menée froidement par Atsu, jeune femme habillée en jaune qui a une liste de noms à massacrer au katana. En haut de cette liste : Bill… Euh Saito. Un seigneur rebelle qui veut régner sur la région de Yotei. Le père d’Atsu ayant fait faux-bond à ce conquérant sanguinaire, ce dernier a décidé de le lui faire payer en le tuant chez lui, avec sa femme, ses enfants, et de brûler l’arbre qui s’y dressait majestueusement. Celà avec l’aide de 5 de ses généraux masqués. Sauf que la jeune Atsu a survécu, et pendant son exil, s’est entraînée au ninjutsu dont le premier fut la légende Jin Sakai, héros du premier opus à Tsushima, il y a de ça plusieurs siècles. L'histoire est on ne peut plus classique et elle ne surprendra plus personne malheureusement, jusque dans ses dernières lignes. Mais la force de ce Ghost of Yotei, contrairement à son prédécesseur, c’est l’écriture de ses personnages principaux. L’héroïne, ses acolytes, comme ses ennemis, sont servis par une écriture qui ne verse pas dans le cliché et par un jeu d’acteur et d’actrices de haute volée. Nous avons bien entendu fait le jeu en japonais et l’ambiance était tout simplement parfaite. Les visages et les voix traduisent l’implication et le sérieux des artistes dont la présence à l’écran est parfaitement équilibrée au fil que l’histoire nous est comptée. Encore une fois, c’est une belle évolution comparée au premier opus qui semblait assez fade et assez peu attachant.
Techniquement, c’est aussi une belle avancée alors que Tsushima était déjà très beau. Les étendues sauvages, les animations animales, les sons, la synchronisation labiale… Tout a bénéficié de l’évolution de la Playstation pour favoriser encore plus l’immersion. Seuls les visages des PNJ restent un peu bruts et très communs. Ajoutez à celà la vélocité du SSD et vous avez droit à une chevauchée à grande vitesse sans temps de chargement et des voyages rapides quasi instantanés. La seule concession faite est le découpage de ce monde ouvert en quatre zones séparées, ce qui donne une impression de terrain de jeu un peu réduit. Sur la map, quelques villages épars comme dans Ghost of Tsushima et de ce point de vue, on ne voit pas de grande avancée. Malgré les siècles qui séparent les histoires et les années qui séparent le développement, les villages restent très petits et très peu vivants. Seuls les marchands qui y séjournent et un mini-jeu d’adresse (un pousse-pièces qui vous fait jouer avec les gâchettes) vous incitent à y retourner. Le contenu dispersé dans la nature propose une meilleure incitation à l’exploration. Des temples au bout de parcours de plateformes, de la recherche d’autels avec des puzzles (simplistes), le suivi de renards vers des charmes, la libération de camps ennemis et de loups qui viendront vous épauler dans les combats… Tout celà est plus intéressant à découvrir sans pour autant révolutionner le genre. Disons plutôt que ces quêtes sont moins rébarbatives que dans d’autres titres du genre.
Venons en au cœur du gameplay : les combats. Là encore, Sucker Punch propose une légère amélioration par rapport au premier opus. Le corps-à-corps est plus simple à prendre en main mais aussi plus exigeant sur les timings. Les parades parfaites sont difficiles à réaliser, mais les classiques sont heureusement permissives. Ce qui change les paramètres des combats sont les armures et les charmes que vous y ajouterez. Certains vous accordent des bonus de furtivité ou de loot, d’autres améliorent les stats des flèches ou des diverses armes dont vous pourrez vous équiper. Ces armes sont à débloquer au fil de l’histoire et comprennent une lance, deux arcs, un ôdachi (une lame immense mais lourde), deux katanas et un kusarigama, une lame courbe à laquelle est attachée une chaîne de métal faite pour déstabiliser les ennemis. Toutes viennent avec un style de combat qui leur est propre, même si les commandes sont les mêmes. Toutes aussi ont leurs forces et faiblesses face aux autres, vous obligeant à basculer régulièrement entre l’une et l’autre selon l’ennemi qui vous fait face. Rassurez-vous, tout vous sera correctement enseigné par le maître adéquat qui vous aide à vous rapprocher dans votre objectif de vengeance. Pendant une longue période, vous aurez du mal face aux bosses si vous choisissez un niveau de difficulté un tant soit peu corsé, ce qui est motivant. Mais certaines morts vous sembleront parfois injustes avec des adversaires qui glissent automatiquement vers vous malgré la distance que vous essayez de mettre. Leurs réflexes et attaques sembleront aussi parfois surhumains, vous laissant à peine le temps de vous adapter.
Les armes de soutien comme la poudre aveuglante, les kunai ou les fumigènes vous accorderont quelques secondes de répit, encore faut-il que vous parveniez à les équiper. En effet c’est l’un des plus gros points noirs du gameplay : on s’emmêle facilement les doigts dans les raccourcis qui vous permettent de faire un choix parmi les armes de lancer, les lames et les armes à distance. Appuyer sur Flèche droite, R2 et L1 dans un certain ordre alors que le boss d’en face vous menace d’une attaque imparable à tout moment est une gageure. Vous mourrez souvent au même endroit, parfois à la fin de longues missions. Au bout de plusieurs échecs, le jeu vous proposera d’abandonner pendant un moment, pour revenir ensuite reprendre le cours de votre mission là où vous l’aviez laissé. Oui le système de sauvegarde est généreux et vous empêche de vous retaper les mêmes épreuves en boucle. Ouf. Ces pauses vous seront utiles si vous avez besoin d’améliorer vos équipements ou de chercher des bouteilles de saké pour refaire votre jauge d’esprit. Cette jauge vous permet de déclencher des capacités spéciales comme une attaque imparable ou un soin salvateur. Et un conseil : ramassez tout ce qui se trouve sur votre chemin. Si vous voulez tout avoir au maximum à la fin du jeu, vous n’aurez jamais trop de bois précieux à cueillir dans des endroits spéciaux ou de pièces d’armes à feu à récupérer sur certains ennemis seulement. Outre les améliorations statistiques, le jeu regorge d’améliorations esthétiques. Un peu trop même en comparaison. On est parfois un peu déçu de se taper une séquence de grimpette de 15 minutes en devant échapper à un ours pour une couleur de fourreau de katana ou un chapeau.
En somme, Ghost of Yotei est une mise à jour bienvenue de son prédécesseur, sans pour autant rendre la série mémorable. Le respect des différents arts japonais fait toujours plaisir à voir, mais en dehors des personnages principaux, on s’attache assez peu à ce monde qu’on nous répète être en tension de toute part. Encore une fois l'héroïne est la clé sans qui le Japon ne peut être sauvé, elle doit nettoyer la map à elle toute seule en se baladant de camp en camp jusqu’à pouvoir affronter le grand méchant final. C’est du déjà vu, mais emballé de jolie manière. Avec un gameplay à la fois plaisant mais aussi frustrant tant vous paraissez bien plus faible que l’ennemi. Ainsi, il y a peu de chance d’avoir envie de replonger dans une nouvelle partie ou même d’explorer à nouveau la région de Yotei une fois le scénario terminé. Nous vous invitons cependant à faire les missions secondaires du compteur de légendes qui vous narre et vous fait vivre de bien belles histoires. Elles valent le détour et le temps que vous y passerez.
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Ghost of Yotei (PS5)
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