Publié le Vendredi 24 octobre 2025 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de The Outer Worlds 2 (PC, PS5, Xbox Series)

Et si on remettait le souk dans un nouvel univers ?

Sorti il y a déjà 6 ans, comme quoi le temps passe vite ma bonne dame, The Outer Worlds a été une très belle surprise. S’il n’avait pas l’envergure d’un Fallout, j’ai aimé la liberté d’action, à explorer le monde comme on l’entend et se comporter de manière totalement libre face aux factions en présence : on pouvait ses les allier… ou se les aliéner… avec un seul mot, une seule action…

Bref, même imparfait, le jeu avait été un coup de cœur. Autant vous dire que je me suis lancé à cœur perdu dans cette suite, que j’attendais de pied ferme et de manette frétillante. Et nous revoilà plongé dans ce FPS et RPG ambiance SF. Mais cette suite est-elle à la hauteur de nos espérances ?

L’histoire de The Outer Worlds 2 peut être résumée assez succinctement. Vous êtes un agent renommé du Directoire Terrien. Trahi par un membre de votre équipe, vous voyez tout votre équipage mourir avant de pouvoir vous échapper in-extremis de la destruction d’une planète. Et un voyage en hibernation vous attend… voyage qui va durer 10 années. C’est Niels, votre ancien équipier qui a lui aussi survécu, notamment grâce à vous, qui vous retrouve et vous ramène à la vie. En 10 ans, les choses ont changé. Le Directoire Terrien n’existe plus. Il a été remplacé par une faction, Auntie’s Choice, qui se débat avec d’autres factions pour le contrôle de la galaxie d’Arcadia et ses quelques planètes. Manque de chance : des failles destructrices apparaissent et menacent d’engloutir toute la galaxie. Vous allez vous lancer sur les traces de l’agent De Vries, celle-là même qui vous a trahi et qui semble à l’origine de ce désordre cosmique.


Bien entendu, The Outer Worlds 2, c’est bien plus que ça. De nombreux personnages vont vous donner différentes quêtes annexes à réaliser. Obligatoire pour espérer avoir le niveau suffisant pour les missions principales. Ces quêtes auront une incidence sur le monde, ou du moins sur la manière dont les factions vont vous traiter. Selon vos réponses, mais aussi vos actes, vous risquez de vous couper de différentes quêtes parce que la faction vous a dans le pif et qu’elle ne vous donnera pas l’occasion de lui rendre service. Mais si vous lui rendez service, vous risquez aussi de déplaire à la faction opposée… Chaque choix, même celui qui paraît le plus moral, est en fait à double tranchant. Pour chaque bonus, il y a un malus. 

On le ressent d’ailleurs pleinement dans les « défauts » proposés par le jeu, régulièrement, en fonction de vos actes. On vous propose des malus spéciaux, des « traits » qui vous avantagent sur certaines choses (par exemple, vous volez plus facilement les gens…) mais comportent un côté désavantage (…mais par contre, les gens vous font moins confiance).

Au fil de l’expérience glanée, vous pourrez augmenter vos compétences : armes à feu, leadership, ingénierie, piratage, science, médecine et j’en passe. 2 points par niveau. 30 niveaux au max. Donc 60 points à répartir (les traits évoqués plus haut peuvent vous en donner en bonus). Sachant que vous avez une dizaine de caractéristiques, ça va être chaud. Oubliez l’idée d’avoir un personnage équilibré : vous aurez parfois des propositions de piratage si vous avez au moins 11 points dans cette compétence, d’ingénierie à 17 points, de science à 12 points, d’armes à feu à 17 points… On passe donc à côté de certains objets ou même certains indices essentiels à cause de son manque de points dans telle ou telle caractéristiques… rageant, parfois, mais jamais bloquant, qu’on se le dise. Vous risquez, au pire, de prendre la mauvaise décision…

A cela s’ajoute des atouts particuliers. Des bonus. 1 tous les deux niveaux. Bonus qui sont proposés en fonction de vos compétences. Par exemple, si vous avez un certain nombre de points dans la Persuasion, vous pourrez obtenir un bonus d’octos (la monnaie dans l’univers de The Outer Worlds) chez les marchands, à chaque vente, doublé de prix minorés. 


Bref, votre personnage pourra être tout blanc, tout noir, mais aussi gris, vert, jaune, bleu et toutes les couleurs de l’arc-en-ciel si chaque caractéristique était une couleur. De quoi donner (presque) envie de refaire le jeu, encore et encore, avec des choix différents.

On passera rapidement sur la création du personnage, homme ou femme, assez plaisante car pleine d’options, pour parler du gameplay.

Vous aurez tout un tas d’armes à votre disposition. Trouvées ou achetées. Chaque arme pourra être agrémentée de bonus particuliers (munitions explosives, plasma, plus de munitions dans le chargeur, silencieux, lunette de visée…). Idem pour les armures. Ce qui vous permettra de transporter plus d’armes, par exemple, si vous choisissez un bonus de holster. 

Après, il s’agit d’un FPS comparable au premier opus. Certains se plaindront du manque de ressenti des armes. D’autres que les ennemis sont parfois de simples sacs à Points de vie. L’IA n’est pas idéale, mais elle sait parfois surprendre : on en a vu tenter de nous prendre à revers, ou certains mechas nous foncer dessus pour nous déloger de notre cachette. Régulièrement, on affronte des boss. Certains sont simples à buter. D’autres vous donneront du fil à retordre. D’autant plus que dans le jeu, on a toujours un peu l’impression d’être sous-équipé et sous-développé question niveau, pour effectuer les missions. On en chie régulièrement, en tout cas. Mais le petit plaisir est parfois de s’attaquer directement à un gros truc, alors que la sagesse vous aurait conseillé de faire quelques missions annexes et gagner en expérience, avant. Le jeu vous laissant une liberté énorme, ça peut être fun à faire de temps en temps aussi…

Notez que vous pourrez recruter jusqu’à 6 compagnons. Ou pas. Perso, j’en ai tué un qui ne me plaisait pas. Et renvoyé un autre parce que… euh… je n’aimais pas sa gueule. Oui, on peut. Deux vous accompagnent (ou pas, on a le choix, mais c’est deux max) et vous prêtent main forte. Chaque compagnon a son passé, développe des relations avec vous selon vos choix et vos paroles lors de vos discussions et cela a une incidence sur leur efficacité. 


Graphiquement parlant, le jeu est assez chouette. Pas le plus beau du monde, mais les différentes planètes sont sympas à arpenter. Quelques passages sont même franchement réussis, avec des vues très belles. Dommage cependant que certaines soient si petites. Dommage aussi qu’il y ait si peu de vie dessus : la faune et la flore auraient pu être plus présentes, alors que là, on a quand même vachement de montagnes et de rochers. Et flinguer du monstre (car il y a quelques créatures hostiles sur chaque) aurait pu être plus plaisant s’il y en avait eu plus et, surtout, plus de variété. 

Si les extérieurs n’ont rien d’extraordinaire en termes de level design, les intérieurs, nombreux, sont bien pensés. Vous aurez souvent plusieurs chemins possibles pour aller au bout de votre mission. Un vrai bon point. 

Reste qu’au final, je reste un poil sur ma faim avec cet épisode. J’aurais aimé des choix scénaristiques plus marqués dans les discussions, plus d’impact visible, immédiatement, selon ce que vous décidez. J’aurais aimé des extérieurs avec plus de vie. J’aurais aimé qu’on ait un peu plus de points de compétences, parce que c’est toujours frustrant de savoir que vous ratez l’ouverture d’une porte, la résolution d’une mission, le piratage d’un ordi ou même le choix d’une discussion, simplement parce que votre niveau de compétence n’est pas assez élevé. 

The Outer Worlds 2 est un mélange d’exploration et de FPS, avec un scénario à rebondissement vraiment bien travaillé, intéressant. C’est aussi plaisant de réussir à éviter le combat simplement en discutant et en faisant les bons choix. Ou de pouvoir flinguer un type simplement parce qu’il vous a mal parlé. Quitte à en subir les conséquences et vous aliéner toute une faction. Vous pourrez même jouer au psychopathe et raser des villes entières. 

Encore une fois imparfait, The Outer Worlds 2 reste toutefois un petit plaisir. Pour son écriture. Pour sa liberté. Parce que ce genre de jeu, ça manque. Vivement Fallout 5. Ou sinon, The Outer Worlds 3.